PAUL PONNET DRESSE UN BILAN

Dans une semaine et demie, la saison de cyclocross atteint son point culminant, avec le championnat du monde. Conseil de nombreux sportifs et préparateur physique, Paul Ponnet dresse un premier bilan de la saison.

Sven Nys sera-t-il champion du monde ?

Paul Ponnet : Durant la semaine qui précède le Mondial, les coureurs emploient généralement d’autres méthodes de récupération et d’entraînement qu’avant les courses normales. Cela peut induire de légers glissements de hiérarchie mais si tout se déroule normalement, je ne pense pas que quiconque soit en mesure d’inquiéter Nys. Richard Groenendaal et Gerben Deknegt sont candidats au podium, comme Peter Dlask et Enrico Franzoi. Dans le camp belge, Erwin Vervecken me semble être le mieux à même de s’illustrer. Derrière Nys, le championnat sera très ouvert. Oui, derrière… car dans sa forme mentale, il ne peut lui arriver grand-chose. Sa domination a aussi un effet psychologique sur ses adversaires. Un athlète gère nettement mieux la pression quand il contrôle la situation, quand il sait ce qui va arriver. Or, les adversaires de Nys ne savent jamais quand celui-ci va démarrer. Tout ce qu’ils savent, c’est qu’ils n’ont plus de réserves tandis que Nys doit encore en avoir. Ce doute les ronge.

La domination de Nys vous surprend-elle ?

Pas vraiment. Je vois ce moment arriver depuis environ deux ans. Sven est fréquemment le meilleur en condition physique, bien qu’il roule énormément de courses. Il ne doit même pas se livrer à fond en compétition et il souffre moins que ses concurrents, qui doivent se donner à 105 % de leurs possibilités pour atteindre le podium. Tout le monde a souffert et nul ne sera vraiment frais à l’occasion du Mondial.

Comment jugez-vous la saison de Bart Wellens, que vous avez entraîné dans le passé ?

Bart reste bourré de classe et dans un bon jour, il peut créer la surprise. Il est très explosif, mais ses échappées lui coûtent énormément d’énergie. Quand nous travaillions ensemble, nous avons essayé de lui donner une meilleure base d’endurance, pour qu’il récupère en cours de cross des efforts consentis.

Le Wellens d’il y a deux ans et le Nys d’aujourd’hui se valent-ils ?

Ils se tiendraient de près. Ils ne se concéderaient pas plus de quinze secondes. On l’a vu à quelques reprises cette année, d’ailleurs. On ne peut certainement pas condamner Bart sur base de cette saison car il est revenu de très loin. La saison suivante, je m’attends à ce qu’il accomplisse un nouveau pas en avant.

loes geuens

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