Paul Magnette {ministre du Climat et de l’Energie}

On vous a aperçu à l’Olympic lors du fameux match contre l’Antwerp joué au stade du Pays de Charleroi. Vous étiez là par hasard ?

Non. Mais pour des raisons un peu politiques, il faut le reconnaître. Il y avait eu toute cette querelle entre le Sporting et la Ville pour le partage du stade. C’était un match très sympathique d’ailleurs. Avec des supporters des Dogues un peu perdus dans ce grand stade.

Dogue ou Zèbre ?

Zèbre. Je ne sais pas dire pourquoi. Le Sporting reflète l’évolution de la ville en générale. Il y a eu des hauts et des bas. Longtemps, on a cru que les Bayat allaient se lasser du Sporting mais je pense qu’on ne reste pas aussi longtemps dans un club sans éprouver un certain attachement.

Et l’ambiance ?

C’est vrai que récemment je me suis rendu au Standard et j’ai tout de suite été frappé par la symbiose entre le public, la ville et son équipe. A Charleroi, on n’a plus cela. Le public est encore relativement nombreux mais il n’y a pas cet engouement.

Vous avez cette image d’intellectuel. On vous voit mal au stade…

Je ne suis pas un fin connaisseur mais l’image d’intello qui ne s’intéresse pas au foot, relève du cliché. A l’ULB, dans mon département, tous les lundis, c’étaient des grands débats sur les matches du week-end. Moi, j’étais un peu l’ignare du groupe. Par contre, j’aime bien l’atmosphère d’un match.

Peut-on encore évoquer Charleroi-la-sportive quand on sait ce qui se cachait derrière ?

Pour moi, ce fut une erreur. Parce que l’idée était de construire des clubs phares et qu’il n’y avait rien derrière. Où étaient les centres de formation ? Qu’ont fait les grands clubs pour les petits ? Qu’ont fait les clubs de Charleroi-ville pour ceux de la périphérie ? Sur le moment, cela peut faire illusion. Il y a un climat de fête quand l’Euro 2000 ou le Tour de France débarquent mais les lendemains déchantent. Et puis, aucune ville ne doit jouer sur un créneau unique en termes d’image.

Vous êtes favorable à un grand stade à Gosselies ?

Oui. Essentiellement pour des raisons urbanistiques. On ne peut plus avoir de stades au centre-ville. C’est un grand débat que j’ai avec mon attaché de presse qui aime les stades au centre pour l’ambiance que cela génère. Mais, moi j’habite au centre. Lui pas. Les rues sont fermées. Il faut aller se garer au diable vauvert.

Oui, mais il y a un côté église au milieu du village…

Ok. Mais Gosselies, ce n’est pas le bout du monde. Aujourd’hui, tout le monde va quand même au stade en voiture.

STéPHANE VANDE VELDE

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