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Paul Allaerts

Le directeur de Mouscron explique – entre autres choses – pourquoi ce n’était pas nécessairement simple de gérer la communication sur l’absence de Bernd Hollerbach.

1. Est-ce que vous n’auriez pas dû communiquer clairement sur l’absence de Hollerbach ? Ça vous aurait évité tous les articles de presse qui parlaient d’un mystère.

Je comprends bien la question mais la situation était délicate. Déjà, on doit respecter la vie privée des gens, et une maladie, c’est purement dans le domaine privé. Et puis, c’était difficile de communiquer sur son absence et la date de son retour parce que tout le monde était dans le flou. Plusieurs fois, Bernd Hollerbach nous a dit qu’il pensait revenir la semaine suivante. Mais il devait chaque fois reporter. L’envie était là mais pas la force. De plus en plus, on lisait dans la presse des histoires inventées, donc il fallait trouver une solution.

On a trouvé cette solution structurelle en nommant Philippe Saint-Jean en remplacement, et on a dit à Hollerbach de prendre maintenant tout le temps pour sa guérison. On ne colle plus une date sur son retour, on prévoit seulement d’aller jusqu’à la fin de la phase classique avec Philippe Saint-Jean. On fera un nouveau point à ce moment-là. Au moins, tout est clair maintenant : Hollerbach est en incapacité, Saint-Jean est notre coach, Rudi Vata reprend son poste de conseiller.

2. Tu vois un lien entre l’absence de Hollerbach et la série de défaites que l’équipe vient de connaître ?

Je n’en sais rien. J’ai seulement vu que Mouscron n’était plus Mouscron dans ces matches-là. Parfois, c’était valable, comme pendant une bonne heure à Gand et aussi à Anderlecht. Mais ça a aussi été très mauvais, comme contre Saint-Trond. Là, il n’y avait aucun engagement. Je suis descendu dans le vestiaire pendant la semaine qui a suivi pour rappeler aux joueurs que ce n’était pas acceptable. Sur les 20 premiers matches de la saison, les joueurs de Mouscron étaient en général ceux qui faisaient le plus de kilomètres, chaque week-end, derrière ceux de Bruges. Ça explique en bonne partie nos résultats de l’époque. S’il n’y a plus cette débauche d’énergie, les résultats ne peuvent plus être les mêmes.

3. Philippe Saint-Jean a dit à sa conférence de presse de présentation :  » Il faut que la tête des joueurs soit à Mouscron, j’espère qu’ils seront motivés.  » C’est un des problèmes à résoudre en urgence ?

Il a voulu faire comprendre que la motivation vue lors de la première partie de la saison devait revenir. Si la tête n’y est pas, ce n’est pas possible de voir les matches mouscronnois qu’on a vus à ce moment-là. Philippe Saint-Jean veut que tout le noyau retrouve vite cet état d’esprit-là. Les joueurs doivent comprendre à nouveau qu’ils jouent pour le club, pour leur portefeuille, pour leur propre avenir aussi. C’est l’ADN d’un footballeur professionnel. Et l’engagement, ça a toujours été l’ADN de Mouscron.

4. Imagine que l’équipe gagne tout jusqu’à la dernière journée avec Philippe Saint-Jean. Dans ce cas, l’entraîneur idéal pour les play-offs et même la saison prochaine, ce serait lui et personne d’autre ! Ou pas ?

Il n’est pas du tout question de ça. Tout est très clair. Il reprend l’équipe A temporairement. Normalement jusqu’au dernier match de la phase classique. C’est un simple dépannage, il ne faut pas voir plus loin. Après ça, il reprend sa fonction à la tête du Futurosport. Il est important là-bas. Il s’y est réinstallé il y a un an et demi, il y fait de l’excellent boulot. Il a remis de l’ordre. Je n’ai vraiment pas l’impression qu’il ait l’intention de redevenir un jour entraîneur principal d’une équipe A.

5. Philippe Saint-Jean a aussi dit :  » J’essaie de faire une petite liaison entre le jeu de Bernd Hollerbach, tout en apportant une touche du Futurosport. Il faut plus de mouvement dans l’équipe.  » C’est quoi le football qu’on devrait voir dans les prochains matches ? L’âme du Futurosport avait disparu du jeu de Mouscron ?

Dans son travail au Futurosport, Philippe Saint-Jean insiste en continu sur quatre points : le mental, la progression de chaque individu, le plaisir de jouer au foot et la performance. Pour lui, l’âme de notre centre de formation, ça doit être tout ça. Et il veut maintenant appliquer les mêmes principes dans le noyau professionnel.

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