Patience récompensée

Auteur du doublé coupe-championnat avec l’Atletico Madrid en 1996, il est le successeur de Louis van Gaal au Nou Camp.

C’est un homme de défis. Un battant au caractère fort et aux convictions personnelles bien ancrées. Un légionnaire toujours prêt à repartir au front. Comme chaque entraîneur, il a connu des succès et des échecs. Ses moments de gloire remontent à 1996, lorsqu’il réalisa le doublé coupe-championnat avec l’Atletico Madrid. Ensuite, il ne put éviter la descente de ce même Atletico en 2000, ni celle d’Oviedo en 2001. Depuis lors, il était sans club. Il est revenu au faîte de l’actualité en remplaçant Louis van Gaal comme entraîneur du FC Barcelone. Sous sa houlette, le club catalan redresse la tête.

Pour un homme de défis, celui qu’on vous a proposé au FC Barcelone en est un beau…

RadomirAntic: Assurément. C’est l’un des plus grands clubs du monde, où l’échec n’est pas permis. Je suis très fier que l’on ait songé à moi pour remettre le Barça sur ses rails.

C’est un moment que vous attendiez avec impatience depuis que vous étiez condamné à regarder des vidéos à la maison ou à vous rendre au stade en simple spectateur?

Oui, mais j’ai toujours pensé qu’un jour, on sonnerait à ma porte. Je n’ai jamais perdu l’espoir d’entraîner un grand club. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je n’ai jamais quitté l’Espagne, lorsque je me suis retrouvé sans emploi. C’est dans ce pays qu’on offre les meilleures conditions aux professionnels du football et je voulais être là le jour où l’on aurait besoin de moi…

On prétend que vous n’avez guère posé d’exigences lorsque le FC Barcelone a songé à vous?

Il est exact que nous sommes très rapidement parvenus à un accord. Dans la vie, il y a des occasions qu’il ne faut pas laisser passer. L’offre du FC Barcelone figurait parmi celles-là.

L’ampleur de la tâche ne vous a donc pas rebuté?

Peu de choses m’effrayent, vous le savez. Lorsque je relève un défi, je fonce et je mets tout en oeuvre pour réussir. Le FC Barcelone s’est retrouvé dans une situation inconfortable en raison d’une succession d’événements que vous connaissez. Je suis conscient de l’ampleur de la tâche. Mais je crois en ma force de travail, en mes compétences, en la qualité des joueurs et des dirigeants. Avant d’accepter l’offre du FC Barcelone, j’ai refusé d’autres propositions, d’Espagne et d’ailleurs, pourtant alléchantes tant du point de vue sportif que financier.Inverser la courbe des résultats

Quels objectifs vous êtes-vous fixés?

Ecoutez, le FC Barcelone est une véritable institution, dans tous les sens du terme. Quoi qu’il arrive, le club ne perdra jamais son statut, ni sa notoriété. Dans l’immédiat, il faut inverser la courbe des résultats. C’est ma priorité. J’y mettrai tout mon coeur et toutes mes connaissances. Le FC Barcelone n’est pas à sa place au classement. Sa position ne correspond nullement à son potentiel. Je me fais fort de remédier à cette situation.

Par quels moyens?

Par tous les moyens qui peuvent me permettre de réussir. Je suis un adepte du travail, du beau jeu, du football offensif, du collectif…

Ne présumez-vous pas de vos forces?

Je donne peut-être l’impression d’être prétentieux. J’ai confiance en moi, c’est tout. Je sais qu’au fil des ans, j’ai accumulé de l’expérience et des connaissances. Pourquoi devrais-je le nier? Je veux redonner la foi à ceux qui ont cru en moi. Les dirigeants qui ont misé sur moi récolteront de larges dividendes de leur investissement.

On chuchote que votre réputation d’homme énergique serait l’une des principales raisons pour lesquelles le FC Barcelone a opté pour vous…

Je ne pense pas être dur. J’essaye de me comporter en professionnel, qui raisonne de manière cohérente et qui adopte des méthodes scientifiques.

Quelles conclusions avez-vous tirées de votre analyse scientifique du groupe?

Il est encore trop tôt pour se prononcer. Je n’ai pas encore pu analyser le groupe en profondeur. La seule chose que je puis dire, c’est que la place du Barça se situe au faîte de la hiérarchie, pas dans les profondeurs du classement.

Doit-on attendre une révolution?

Non, pas du tout. Je procèderai à des ajustements petit à petit, sans tout renverser sur mon passage. Je ne me comporterai pas comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Pourtant, on a l’impression que le groupe a besoin d’un électrochoc?

Non, au contraire, la situation requiert du tact. Certains objectifs très importants peuvent encore être atteints, quoi qu’on en pense. Et même à très court terme.

Etes-vous inquiet des réactions que pourraient avoir les « fortes têtes » du vestiaire? Ou du sort qui a été réservé à Louis van Gaal?

Non, je ne suis pas inquiet du tout. Les joueurs ont démontré qu’ils étaient avec leur entraîneur jusqu’à la fin. Le problème ne se situe pas là. Je dois surtout redonner aux joueurs la confiance en leurs moyens, qui sont énormes. Je crois en eux. Ils feront le maximum.

Luis Arnaiz, ESM

« Le Barça a besoin de tact, pas d’un électrochoc »

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