Pascal Scimè (Vivacité)

Journaliste qui a failli être racketté en Ukraine

Pauwels, Delire et maintenant Thierry Luthers : tu n’en as pas marre de changer de compagnon dans Complètement Foot ?

Si j’étais Thierry, je ferais gaffe qu’on ne vienne pas me débaucher ! (il rit) Avec Stéphane, c’était différent. On sentait qu’il était arrivé au bout d’un processus et qu’il avait besoin de changement. Marc est parti à cause du mercato, c’est dommage. L’arrivée de Thierry présente un avantage : on se connaît et il faudra moins de temps pour mettre les choses en place.

Quelle différence notes-tu entre les trois hommes ?

Stéphane était un milieu défensif rugueux qui mordait dans toutes les chevilles. Marc était un meneur de jeu. Thierry est plutôt le libéro au-dessus de la mêlée. Il a de la bouteille et du recul. C’est un historien et il est incollable quand il participe à des quizz. Ce qui ne l’empêchera pas de lâcher quelques bombes.

Entre Marc et toi, les confrontations d’idées, parfois virulentes, étaient régulières. Ce sera toujours le cas ?

Oui. Thierry et moi, nous sommes complémentaires. On verra qui sera le mouton noir et le mouton blanc. Le débat, c’est ce qui crée la force de l’émission. Sans oublier l’interactivité avec les auditeurs. Le tout, c’est que chacun défende une opinion bien construite. Après, le public est libre d’adhérer au discours de l’un ou de l’autre.

Ta rencontre la plus sympa ?

Gennaro Gattuso après un Italie-Mexique disputé à Bruxelles en vue du Mondial 2010. Il s’est intéressé à la situation des émigrés italiens en Belgique. Un gars très humain. Autre belle rencontre : Franco Baresi lors d’un camp de détection des jeunes du Milan AC. Je lui ai dit que Thiago Silva me faisait penser à lui. Il a rigolé et il a acquiescé. Or, Silva est devenu le meilleur défenseur central du monde.

La personnalité la moins sympa ?

David Ginola. Il était en famille à Disneyland avec Franck Leb£uf. Il s’est montré courtois mais quand même un peu hautain. On dirait qu’il en veut à la terre entière suite au but concédé par la France contre la Bulgarie, en 1993. Autre exemple : Geert Broeckaert. Un jour, je lui ai demandé de justifier un choix tactique. Il n’a pas apprécié et m’a fait comprendre que le journaliste que j’étais n’était pas à même de juger.

Ton reportage le plus étrange ?

Je me suis occupé de l’affaire Zheyun Ye pendant un mois et demi. J’ai reçu des menaces indirectes et, à un certain moment, j’ai même cru que j’étais sur écoute ! Le lendemain de la diffusion du reportage de Panorama, j’ai accueilli dans La troisième mi-temps Gilbert Bodart qui m’a juré sur la tête de ses enfants qu’il n’était pas impliqué…

Le truc le plus fou qui t’est arrivé ?

En Ukraine, lors de Shakthar Donetsk-Bruges, on a voulu me racketter de 1.500 euros pour que je puisse commenter le match ! A Mons, lors de la conférence de presse suite à l’affaire du Nutella, Sergio Brio m’a demandé d’être son traducteur car il estimait que les gens du club ne formulaient pas correctement ses propos ! On m’a aussi régulièrement confondu avec d’autres joueurs : Grégory Dufer pendant que je commentais un match, Massimo Ambrosini durant l’Euro 2000 et Thierry Coppens, l’ancien gardien de l’Union Saint-Gilloise.

PAR SIMON BARZYCZAK

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