Pas vexé

Il était parmi ceux qui avaient fait les frais du passage à vide du Standard. Il est revenu plus fort.

Retiré du jeu après une mi-temps au Cercle Bruges, carrément relégué sur le banc lors de la visite de La Louvière, OnderTuraci est revenu en force à l’occasion du déplacement à l’Antwerp qui se solda par une victoire 0-4. Evoluant à l’arrière droit, avec RobertoBisconti devant lui (mais pas dans le rôle d’un véritable flanc droit), il arpenta inlassablement son couloir tout en s’acquittant de sa tâche défensive, prioritaire. Depuis lors, il a confirmé.

 » Ai-je été vexé par ma mise à l’écart temporaire ? Cela ne fait jamais plaisir à un joueur d’être écarté, et ma relégation sur le banc ne m’avait donc pas comblé de bonheur, mais elle m’a peut-être obligé à me remettre en question. Je suis revenu motivé et j’espère avoir démontré mon utilité « .

Arrière droit ou stoppeur ?

Arrière droit, c’est une place qu’Onder Turaci n’a pas toujours occupée. En équipe nationale Espoirs, par exemple, il évolue dans l’axe de la défense. C’était aussi son poste à La Louvière.  » En fait, au départ, j’avais fait toutes mes classes à l’arrière droit au Standard « , se souvient-il.  » Mais, lorsque j’ai été prêté à La Louvière, j’ai davantage rempli un rôle de stoppeur. En revenant au Standard l’an passé, j’ai retrouvé mon poste d’origine. Ma préférence ? Honnêtement, je me sens tout de même plus à l’aise dans l’axe. Ma taille me permet de dominer le trafic aérien, et si je pouvais choisir, j’opterais plutôt pour cette fonction-là. Mais lorsqu’on a la chance d’évoluer au Standard, on ne fait pas la fine bouche. Ce poste d’arrière droit me convient très bien, lui aussi. Il me permet même de m’exprimer davantage sur le plan offensif. Ma première mission est, forcément, de défendre. Mais j’ai le droit, et même l’obligation, d’apporter également ma contribution aux offensives lorsque l’occasion se présente. Essayer de créer le surnombre sur le flanc, d’adresser un assist ou un bon centre : tout cela fait partie de mes attributions. Ma façon de jouer varie un peu en fonction du joueur que j’ai devant moi : RobertoBisconti ou JonathanWalasiak. Avec Bis, qui est habitué à évoluer dans l’axe et se déporte moins sur le flanc, j’ai pratiquement tout le couloir. Il défend énormément. C’est un grand récupérateur et son abattage constitue une garantie pour moi : je sais que, lorsque je monte, je serai bien couvert par ses soins. Wali est plus offensif et se déporte aussi plus volontiers sur le flanc. Cela a des répercussions sur ma propre façon de jouer, mais c’est à moi à m’adapter « .

Se faire les dents chez les Loups

De retour au Standard depuis 2002, Onder Turaci estime que son passage de deux saisons à La Louvière lui a fait le plus grand bien.  » Cela m’a permis de m’aguerrir au rythme de la D1 et de jouer régulièrement dans un club familial où la pression est moindre qu’à Sclessin. Originaire de Liège, j’ai fait mes classes au Standard, mais on sait que le passage des équipes de jeunes vers l’équipe Première est ardu. Dans un premier temps, j’avais été prêté pendant six mois à Visé, en compagnie de six ou sept autres jeunes du Standard, dont LaurentFassotte aujourd’hui au Lierse. C’était durant le deuxième tour de la saison 1999-2000. L’objectif était à la fois de nous faire jouer et d’essayer de sauver Visé de la relégation. Cette dernière mission n’a pas pu être menée à bien : le club, qui avait déjà concédé un retard trop important au classement avant notre arrivée, est descendu. Par contre, j’ai pu jouer régulièrement en D2 et me mettre en évidence, au point de susciter l’intérêt de quelques clubs de D1. Mon souhait était cependant de revenir au Standard. TomislavIvic m’a réintégré dans le noyau lors de la période de préparation à la saison 2000-2001, mais j’avais très peu voix au chapitre lors des matches. J’ai dû me rendre à l’évidence : il valait mieux que j’accepte un nouveau prêt. La Louvière, qui venait de monter en D1, s’est montrée intéressée. Je me suis bien débrouillé sous la houlette de MarcGrosjean, puis surtout de DanielLeclercq, qui m’a beaucoup appris. Mon prêt initial d’un an a été prolongé pour une deuxième saison. Après cela, le Standard a voulu me récupérer. Cela signifiait qu’il m’estimait mûr pour ce niveau et cela représentait une grande satisfaction pour moi. Jouer à Sclessin, cela avait toujours été un rêve de gosse. Je l’ai réalisé, mais je ne peux que me féliciter d’avoir progressé étape par étape : d’abord la D2, puis un club de D1 plus modeste, et enfin le grand saut. La saison dernière, pour mon retour au Standard, j’ai été élu à la deuxième place des joueurs les plus méritants du club, derrière AlmamiMoreira. Cela m’a fait chaud au c£ur. A fortiori pour un défenseur, c’est une belle reconnaissance. Je me sens chez moi au Standard et j’espère poursuivre sur cette lancée « .

Regarder devant soi

Onder Turaci l’admet : passer d’un club familial comme La Louvière à un club aux ambitions débordantes comme le Standard, c’est une sacrée différence. La pression, parlons-en.  » On la ressent fortement, c’est clair, mais j’essaye de l’utiliser plutôt comme une motivation. Il faut tenter de ne pas être écrasé par son poids. Si l’on est paralysé à l’idée d’être sifflé à la moindre mauvaise passe, on n’avance pas. Les supporters sont exigeants, c’est sûr, mais je les comprends : ils viennent au stade pour voir leur équipe gagner. Nous non plus, les joueurs, n’aimons pas perdre. L’ambiance est totalement différente dans les vestiaires, après une défaite qu’après une victoire. Mais parfois, on n’obtient pas les résultats que l’on souhaiterait « .

Comme lors de cette série de trois défaites d’affilée.  » Ce qui s’est passé ? Je serais bien en peine de l’expliquer. La chance nous a un peu tourné le dos. La spirale positive dans laquelle nous étions engagée s’est transformée en spirale négative. Heureusement, nous nous sommes bien repris. Je ne veux plus regarder derrière moi. Il faut se concentrer sur l’avenir, désormais « .

La machine, qui s’était enrayée, est en effet repartie.  » Trois jours avant notre victoire à l’Antwerp, nous avions organisé un petit dîner entre joueurs. C’est bien, il faut de temps en temps se réunir dans une ambiance plus relax, en dehors du stade. De là à dire que c’est la seule explication à notre retour en condition, c’est un peu réducteur. S’il suffisait d’aller manger ensemble avant un match pour gagner, ce serait trop simple : on le ferait à chaque fois « .

Que faut-il faire, maintenant, pour éviter de nouveaux dérapages ?  » Rester concentrés et donner le maximum à chaque fois. Sur le papier, nous possédons l’une des mes meilleures équipes de Belgique. Reste à le démontrer sur le terrain. J’ai envie de terminer à la meilleure place possible. Et une bonne place, à mes yeux, serait une place qui donne accès à une coupe européenne « .

Daniel Devos

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