Pas une étoile filante

Bart De Clercq a de l’avenir dans les tours.

Certes, l’ascension finale s’est effectuée comme sur une autoroute et les ténors ont ménagé leurs forces, bien que cette étape de 110 kilomètres soit la plus courte de tout le Giro. Cependant, Bart De Clercq a écrit une page d’histoire belge vendredi en s’imposant au Montevergine di Mercogliano. Il faut en effet remonter à 1973 et à Eddy Merckx au Monte Carpegna pour trouver trace d’un compatriote victorieux dans une étape du Tour d’Italie s’achevant en montagne.

De Clercq est un produit de l’équipe Espoirs de Davo, dont est également issu Thomas De Gendt, la révélation de Paris-Nice. Un ancien coureur, Kurt Van de Wouwer, est directeur de cette équipe satellite d’Omega Pharma-Lotto.  » J’ai découvert le talent de Bart il y a deux saisons, durant le GP Tell, qui se déroule dans les montagnes suisses. En côte, Bart excelle à conserver un rythme élevé et régulier. J’ai insisté auprès de Marc Sergeant pour qu’il soit repris dans l’équipe pro cette année.  »

Pour un néo pro, De Clercq, qui aura 25 ans en août, n’est pas vraiment un jeunot.  » Il a une grande marge de progression « , explique Van de Wouwer.  » En fait, Bart ne roule en compétition que depuis trois ans.  » Jusqu’à 18 ans, le Flandrien s’est adonné à l’athlétisme, qu’une atteinte coriace du péroné l’a contraint à abandonner. Le citoyen de Zottegem s’est alors consacré à ses études universitaires tout en s’affiliant au club local de cyclotourisme. En juillet 2008, ses parents ne sont plus parvenus à l’écarter des compétitions.

 » S’il est épargné par la poisse, Bart peut signer une belle carrière « , juge son mentor.  » Je craignais seulement qu’il ne soit trop calme et trop gentil chez les professionnels mais en l’espace de quelques mois, il est parvenu à s’intégrer à l’équipe. Peu de coureurs sont aussi professionnels. Bart sait ce qu’il veut et il n’a pas signé un succès sans lendemain. Ne vous attendez quand même pas à ce qu’il rafle tous les trophées. Il est complètement dépourvu d’explosivité, ce qui lui nuit au sprint et l’empêche aussi de placer des démarrages percutants. « 

De Clercq est un nouveau Jurgen Van den Broeck mais pourra-t-il un jour briller au Tour de France aussi ?  » A l’avenir, je pense qu’il obtiendra de bons classements dans les grands tours « , avance Van de Wouwer.  » Bart est très régulier. Il n’a presque jamais de jour sans. Il ne deviendra pas un tout grand coureur mais il peut limiter les dégâts, comme il l’a montré au Tour de Romandie, juste avant le Giro.  »

Après l’étape de l’Etna dimanche, De Clercq était 52e au classement.  » Il lui sera difficile de signer un bon classement dans ce Giro « , comprend Van de Wouwer.  » Bart a déjà dépensé beaucoup d’énergie dans les échappées et il a perdu un quart d’heure sur les chemins non asphaltés car il a cédé une roue à Jan Bakelants. Mais il participera encore à une belle échappée. Son Giro dépasse déjà les attentes, de toute façon.  »

BENEDICT VANCLOOSTER

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