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Pas pour les gamins

Alors que les clubs de D1A ont dépensé moins cet été que l’année passée (soixante millions au lieu de 170), et que le nombre de transferts entrants a fortement baissé, il n’y a quand même pas plus d’opportunités pour les jeunes formés sur place. Bien au contraire.

Notre analyse se base sur trois critères. 1. Le nombre de joueurs belges de 21 ans ou moins formés par le club qui ont débuté en D1A cette saison et leur pourcentage de temps de jeu au cours des huit premières journées de championnat. 2. Le même calcul pour les 29 journées de la saison dernière. 3. Le nombre total de joueurs belges de 21 ans ou moins, qu’ils aient fait leurs débuts cette saison ou précédemment, et leur pourcentage de temps de jeu au cours des huit premières journées.

Premier constat étonnant : en pleine crise du Covid, avec moins de transferts entrants et moins de rentrées financières, les jeunes du cru n’ont pas plus d’occasions de jouer. Depuis le début de cette saison, on n’a vu que sept nouvelles têtes, dont deux à Genk ( Luca Oyen, 17 ans, 288 minutes et Elias Sierra, 19 ans, neuf minutes) et deux au Standard ( Damjan Pavlovic, 19 ans, 62 minutes et Michel-Ange Balikwisha, 19 ans, 148 minutes). Les autres se trouvent à Gand ( Matisse Samoise, 18 ans, seize minutes), à Eupen ( Marciano Aziz, 19 ans, quinze minutes) et au Club Bruges ( Thomas Van den Keybus, 19 ans, quatre minutes). Seuls Oyen et Balikwisha ont reçu un temps de jeu relativement conséquent. Si on prend les sept joueurs en compte, on arrive péniblement à 1% du temps de jeu maximal possible dans ces clubs. En prenant en compte les 18 équipes, le pourcentage descend à 0,4%.

Vingt-cinq jeunes du cru ont fait leurs débuts la saison dernière, il n’y en a encore que huit dans ce championnat.

À titre de comparaison, même si ça couvre 29 journées au lieu de huit, ce sont 25 jeunes du cru qui ont fait leurs débuts la saison dernière. Ils ont totalisé 2,3% du temps de jeu total pour l’ensemble des seize clubs. Anderlecht y était pour beaucoup en ayant lancé sept joueurs ( Killian Sardella, Hotman El Kababri, Thierry Lutonda, Marco Kana, Sieben Dewaele, Anouar Ait El Hadj, Antoine Colassin) qui ont représenté 14,5% du temps de jeu total des Mauves. Et carrément 40% des minutes jouées par les 25 débutants. Seul Genk s’est un peu approché de ces chiffres, essentiellement grâce au large temps de jeu accordé à ses gardiens Maarten Vandevoordt et Gaetan Coucke.

Le Gantois Matisse Samoise fête son but inscrit face au Beerschot.
Le Gantois Matisse Samoise fête son but inscrit face au Beerschot.© belgaimage

La même tendance s’observe quand on prend en considération le nombre total de jeunes et leur temps de jeu au cours des huit premières journées de cette saison, indépendamment de la date de leurs débuts en équipe A. À Anderlecht, il y en a neuf (dont Yari Verschaeren et Jérémy Doku). Ensemble, ils représentent 27,5% du temps de jeu total de leur équipe. Ostende est l’autre club dont trois jeunes joueurs ont totalisé plus d’un cinquième du temps de jeu total (22,4% grâce à Anton Tanghe, Jelle Bataille et Robbie D’Haese). Les Côtiers sont suivis du Standard (17,3%), qui a fait jouer quatre éléments de son académie ( Zinho Vanheusden et Nicolas Raskin en plus de Pavlovic et Balikwisha).

Pas pour les gamins

Deux autres équipes seulement arrivent à plus de 10% du total des minutes possibles avec leurs jeunes : le Cercle (16% avec Thibo Somers, Robbe Decostere et Charles Vanhoutte) et Zulte Waregem (13,4% avec Ewoud Pletinckx et Jannes Van Hecke). Pour l’ensemble des 18 clubs, le pourcentage tombe à 6,4%. Bref, le corona ne favorise absolument pas la percée des gamins formés sur place.

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