Pas morose

Terrence Genaux en est sûr : la bande de potes visétois continuera à mordre sur sa chique et à se battre pour rester en D2.

Le CS Visétois réalise une de ses plus mauvaises saisons dans l’antichambre. Le week-end dernier encore, la formation liégeoise a perdu 0-2 contre le leader de Zulte-Waregem et demeure lanterne rouge. Logique quand on prend en considération le fait que la politique des transferts du président Guy Thiry a changé du tout au tout ?

Les joueurs aux gros salaires et les éléments expérimentés sont partis pour faire place aux jeunes. Assainissement des finances oblige ! Bref, l’équipe entraînée par Jean-Pierre Philippens doit faire avec. De temps à autre, il y a un léger déclic, comme lors de la récente victoire à l’Antwerp par 0-1.

Terrence Genaux (21 ans), frère de Régis, est devenu titulaire indiscutable dans cette jeune équipe et ses performances ne sont pas passées inaperçues du côté de La Louvière. Il a tapé dans l’£il d’Albert Cartier et du président Filippo Gaone et, libre en juin, a obtenu son transfert vers le Centre. Il nous confie ses impressions sur la saison de Visé et ses espérances quant à sa future expérience de l’élite.

Terrence Genaux : Les problèmes qu’on a rencontrés en début de saison sont essentiellement dus au fait que le groupe recèle un trop grand nombre de jeunes joueurs. Les éléments qui pouvaient se targuer d’une certaine expérience, tels que Daniel Kimoni et Manu Pirard, sont partis. Résultat : on était quelque peu déboussolé. Le président a voulu vendre un maximum afin de récupérer des joueurs qui lui reviendraient moins chers. Mais le problème tient dans le fait qu’on s’est retrouvé avec une équipe dont la plupart n’avaient jamais évolué dans un championnat exigeant. Les jeunes ont beau prester avec sérieux dans les séries d’âge, il demeure un fossé énorme qui ne peut se combler en un tournemain. Maintenant, il est vrai qu’une petite éclaircie se dessine. Ce n’est pas seulement le match à l’Antwerp qui en constitue la preuve. On peut noter une amélioration. On commence à être de plus en plus responsable sur le terrain et on parvient petit à petit à gérer un match. C’est en fait avant la trêve que ce changement est intervenu et ce, malgré un petit passage à vide, après celle-ci. Nous avons cru brièvement que c’était arrivé et nous nous sommes inéluctablement reposés sur nos lauriers.

L’ambiance n’est-elle pas morose dans le groupe ?

Non, absolument pas. Elle est bonne. Nous restons tous motivés à l’idée de nous sauver. La résignation n’a pas infiltré le groupe,… la bande de potes plutôt.

Quel schéma tactique a été instauré par Philippens ?

On évolue selon un classique 4-4-2 mais porté vers l’arrière. On joue assez défensivement, en réalité. En défense centrale, il y a un couvreur en la personne de Pascal Tihon et un pur défenseur en ma personne. Le récupérateur joue assez bas et derrière un numéro dix qui oriente le jeu. Ce système de jeu me convient grandement.

Au vu des résultats, n’es-tu pas étonné que Philippens n’ait pas été menacé ?

C’est une question délicate car on ne lui a pas donné les moyens d’engranger des bonnes performances. En début de saison, il ne mâchait pas ses mots et affirmait sans retenue qu’il espérait qu’on lui donnerait l’opportunité d’avoir un groupe un tant soit peu meilleur. Mais bon, il a bien dû se faire à l’idée que les finances du club ne combleraient pas pareil espoir. C’est évident qu’on se pose des questions. Surtout quand on imagine que même Claudy Chauveheid s’est fait licencier à Eupen après presque une dizaine d’années de bons et loyaux services. Mais en définitive, il est tout à fait normal que Philippens reste au bercail. Il a un sens inné de la psychologie à l’égard des jeunes. Au niveau de sa personnalité, c’est aussi quelqu’un d’exceptionnel. Il base tout sur la communication continuelle. Tout le monde au sein du team a la parole. Même un très jeune joueur ne sera pas privé de ce privilège. Il essaye aussi que le noyau complet reste positif. Ce qui n’est pas toujours évident par les temps qui courent.

Fouhami donne confiance

Est-ce qu’un joueur tel que le gardien Khalid Fouhami a apporté un plus ?

Oui, incontestablement ! Quand j’évoluais à l’Udinese, un gardien qui ne parlait pas à sa défense ne jouait pas. C’était le cas de notre précédent keeper, Alan Schmitt, et cela manquait inévitablement à notre défense. Tout va mieux depuis l’arrivée de Fouhami car il nous met en confiance. De plus, on ne peut contester ses qualités. Il est encore plus que capable d’évoluer dans une formation de l’élite. Nonobstant le fait qu’il soit un peu lent, il est très impressionnant.

Est-ce qu’un joueur, tel que Roland Lamah loué à Anderlecht et malheureusement gravement blessé, n’a pas manqué à l’attaque de Visé ?

Non ! Le noyau compte assez de jeunes talents en pointe. Il est vrai que s’il revient l’an prochain du Sporting, son apport ne sera pas à négliger. On lui souhaite en tout cas de se rétablir au plus vite.

Parlons maintenant de ton transfert chez les Loups. Quelles ont été tes premières impressions ?

J’étais évidemment super content. Ça fait un an que j’attends cela. Tant sportivement, qu’au niveau financier. Je veux gagner plus ! La Louvière me lorgnait depuis un petit temps mais Visé a toujours gonflé le prix du transfert. Les dirigeants des Loups ont discuté quelques fois avec Thiry mais ce dernier était obnubilé par l’argent. Il a donc bloqué les négociations. Mais cela ne pose plus problème étant donné que je serai libre en juin. En fait, j’ai d’abord été passer un test chez les Loups puis mon frère a parlé de moi à Cartier. Celui-ci est venu me visionner. Il a apparemment été séduit vu que par la suite, il m’a affirmé qu’un nouveau test ne se révélerait pas nécessaire. Il m’a tout simplement dit qu’il me voulait.

Ton frère Régis entraîne les juniors UEFA de La Louvière… Que réponds-tu à ceux qui s’accordent à dire que ton transfert n’est dû qu’à lui ?

De toute façon, ce ne sont que des jaloux. S’ils ne sont pas assez intelligents pour se rendre compte qu’un club de D1 ne va pas investir dans un jeune joueur pour son seul nom, c’est leur problème ! Et puis comme Régis le dit très bien, c’est moi qui joue, pas lui. Mais il est vrai qu’il a tout fait pour que j’y aille. Mais quoi de plus normal ?

Qu’est-ce qui va changer dans ta vie avec ce transfert ?

Je compte déjà déménager et m’installer à La Louvière car Albert Cartier exige que ses joueurs soient très disponibles. Je vais aussi plus travailler mais ce n’est pas comme si je n’y étais pas habitué. L’Italie m’a appris la rigueur. On s’entraînait deux fois par jour et j’ai dû arrêter l’école pour pri- vilégier le foot. A côté des séances d’entraînements de Visé, je cours beaucoup et pratique régulièrement la musculation. Je ne mets vraiment pas en doute mes capacités d’intégration. Je vais vraiment tout faire pour y arriver. Tout le monde est derrière moi ! Surtout ma copine, Virginie. Elle joue un rôle capital dans ma carrière. On sort ensemble depuis un an et demi et elle n’imagine pas à quel point elle m’aide pour réussir. Sans elle, je ne serai pas là où j’en suis ! Pour la saison prochaine, j’espère juste que Cartier sera encore là. C’est un entraîneur unique. Chaque fois qu’il fait l’objet d’une interview, ses remarques sont pertinentes.

Tim Baete

 » La Louvière ne va pas investir dans un jeune joueur POUR SON SEUL NOM…  »

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