Pas de poules : Anderlecht perd des plumes

La fin de la saison dernière d’Anderlecht a donné une fausse impression. En quelques semaines, les Mauves ont accumulé les cartons (0-5 à Roulers, 8-1 et 6-0 contre Beveren puis le Brussels), célébré le titre de champion puis fait la fête à Mémé Tchité, couronné Footballeur Pro de l’Année, le referendum créé par notre magazine.

Plus tôt dans la saison, Anderlecht n’avait pas brillé dans son groupe de Champions League (quatre nuls contre Lille et l’AEK Athènes et deux défaites contre le futur vainqueur de l’épreuve, l’AC Milan). Mais au moins, il avait participé à ce must continental incontournable pour tout club ambitieux…

Hélas, il y a une semaine, les Turcs de Fenerbahçe ont suffoqué les supporters bruxellois avec un 0-2 à Bruxelles. Pas de poules et une dizaine de millions d’euros qui s’envolent en fumée. Mais dans les heures qui ont suivi, une transfusion (même moindre) d’argent frais a été subie par Anderlecht grâce au transfert de Tchité au Racing Santander. Les champions en titre confirmaient du coup le retour dans le noyau de Serhat Akin, l’ex-petit taureau du Bosphore qui n’avait jamais véritablement percé au Stade Constant Vanden Stock. Il était également acquis que Walter Baseggio resterait dans la capitale. Il s’agit de deux joueurs dont les dirigeants mauves ont prétendu il n’y a pas si longtemps qu’ils n’avaient pas -ou plus-  » le niveau pour jouer à Anderlecht « . C’est beau de faire la fine bouche, mais il faut avoir les moyens d’assumer ses prétentions. Or ici, on notait en plus la déception d’un Lucas Biglia qui a toujours avoué être venu à Anderlecht pour découvrir le continent européen. Le  » plus si affinités  » du médian argentin dépendant évidemment du fait de participer à la Ligue des Champions.

Si la compétition constitue un jackpot pour les clubs, elle est également la scène sur laquelle tout joueur crève d’envie de monter. C’est elle, et rien qu’elle, qui est à la base de la volonté du Tchèque Jan Polak de se relancer en Belgique. Il faut être réaliste : si le scénario catastrophe de cette saison se répète en Champions League, tous les joueurs d’un certain niveau international éviteraient Anderlecht. La seule manière pour les champions de sauver leur saison (et de garder leurs meilleurs joueurs après le mercato d’hiver) est de continuer l’aventure en Coupe de l’UEFA. C’est quitte ou double. Si les Mauves ne jouent plus en C2 début 2008, les Biglia, Polak et même Nicolas Frutos (s’il est revenu à son niveau) referont le coup de Mémé.

Cela dit, comment s’y prendre ? On entend souvent qu’Anderlecht – qui a failli se faire joliment surprendre à Mouscron dimanche soir – ne fait plus peur à grand monde. La première raison est que quatre clubs du championnat de D1 marquent autant ou plus de buts que lui. Le système de jeu ne met pas suffisamment les joueurs mauves en position de marquer. On a toujours l’impression que Frankie Vercauteren a trouvé une solution pour aligner ensemble ses meilleurs individualités mais que ça en reste là. Manque toujours la valeur ajoutée, la touche tactique géniale, le coup de baguette magique. A la décharge de Vercauteren, il faut dire que le profil de carrière de Frutos fait songer à Vincent Kompany sur le plan de la fragilité et qu’on lui a mis un Cyril Théréau dont il ne voulait pas dans les pattes. Sans parler du départ de Mémé, du fait que Roger Vanden Stock a tout fait pour garder un Ahmed Hassan qui n’est plus au niveau lui ayant permis de susciter l’adoration des supporters et que Mbark Boussoufa doit regretter de ne pas avoir suivi le même traitement hormonal que Lionel Messi il y a quelques années. Heureusement qu’il y a encore Mbo Mpenza.

Ceci étant dit sans plus évoquer l’incompréhensible transfert de Dieumerci Mbokani à Sclessin… mais en soulignant un autre cadeau des Mauves : un chèque d’un million d’euros. Les leaders de la D1 avaient cédé Tchité à Anderlecht pour un 1,5 million d’euros la saison passée et une clause prévoyait que les Rouches percevraient 20 % de la plus-value en cas de revente. Santander l’a payé 7,5 millions. Une raison de plus afin de faire la fête… pour le Standard.

PAR JOHN BAETE

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