Pas de plan B pour Mario Been

A y regarder de plus près, comment ne pas déceler des similitudes entre les cas de Mario Been et de John van den Brom. La saison passée, celui-ci avait fait fureur en faisant jouer au RSCA un football comme on n’en avait plus vu depuis longtemps. Durant l’automne, le club bruxellois avait alors aligné une série de 12 succès d’affilée. La suite allait toutefois être moins probante : en raison de l’affaire LucasBiglia, des sautes d’humeur de Milan Jovanovic et de la moindre forme de Dieumerci Mbokani, les Mauves durent finalement ahaner pour obtenir leur 32e titre. Cette année, au départ d’une feuille vierge consécutive au départ de ce trio, le coach hollandais n’a plus jamais trouvé la parade. Il avait un plan A à son arrivée mais il n’a jamais su, jusqu’ici, sortir un plan B pour déjouer l’organisation des équipes qui s’étaient adaptées.

Pour Mario Been, il n’en est pas allé autrement. Aux mois de septembre et d’octobre passés, fort d’une quinzaine de matches sans défaite, il faisait encore figure d’intouchable. Ce week-end, cela ne l’a pas empêché d’être sacrifié sur l’autel des résultats, faute d’avoir eu recours à une autre méthode pour remettre ses ouailles en selle. Alors, qu’est-ce qui a bien pu coincer ? Car si, côté anderlechtois, l’entraîneur a l’excuse d’avoir dû commencer la saison sans trois titulaires indiscutables de l’exercice passé, Genk, de son côté, a quasiment pris les mêmes pour recommencer. Un modus operandi qui a plutôt bien fonctionné pendant des mois, permettant au club de passer l’hiver au chaud mais qui, à la longue ne s’est plus révélé payant du tout. Au point de mettre en danger la participation des Limbourgeois aux PO1.

 » Sur le plan tactique, je ne vois pas de grands changements  » observe Andy De Smet, chargé de cours à l’école des entraîneurs du Heysel.  » La seule différence, c’est le positionnement des contrôleurs dans l’entrejeu. Ils évoluent plus bas que par le passé, ce qui permet à l’opposant de disposer de plus d’espace pour arriver aux abords du rectangle. Un bon infiltreur peut en profiter. C’était le cas, récemment, de Vadis Odjidja qui s’est promené tout le long des 90 minutes à la Cristal Arena. On peut se demander pourquoi ce repli, alors qu’auparavant, ces mêmes joueurs restaient en place, plus haut sur l’échiquier. Je pense que la débauche d’efforts peut l’expliquer. Contrairement aux autres équipes du top, qui ont fait tourner leur effectif, le Racing a opéré les trois quarts du temps avec les mêmes éléments. Ceux-ci ne peuvent pas à l’infini assumer la mission de box-to-box. Il convient de pouvoir économiser de l’énergie pour tenir la distance. De là, sans doute, cette position de repli « .

 » Certains diront que Genk était également européen la saison passée, à la même époque de l’année, et qu’il s’en était tiré sans dommage  » continue De Smet.  » C’est vrai mais, à ce moment-là, il disposait encore de réservistes capables de faire la différence. Je songe à GlynorPlet et Elyaniv Barda qui ont souvent sauvé les meubles par des buts importants, voire carrément décisifs, lors de leurs entrées au jeu. Ce qui n’est plus le cas actuellement. Un garçon qui manque aussi, à mes yeux, par rapport à 2012-13, c’est David Hubert. Il constitue un autre profil que les Bennard Kumordzi, Khaleem Hyland ou Jeroen Simaeys à qui l’on fait confiance à présent. Mais peut-être Been avait-il d’autres raisons pour l’écarter. Je suis en tout cas étonné que le Bruxellois ait échoué à Gand aussi. Avec lui dans la charnière médiane, il était difficile de prendre la mesure du Racing dans l’axe. A présent, c’est un boulevard qui s’offre à l’adversaire dans ce secteur. Si Genk veut sauver les meubles, c’est à cette porosité-là qu’il doit d’urgence s’atteler « .

KRISTOF DE RYCK

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