PAS D’INVESTISSEUR POUR DIX APPARTEMENTS ? IL ACHÈTE L’HÔTEL !

Si, malgré son scepticisme, Bart Lammens a accepté de discuter avec des acheteurs potentiels, c’est par pur opportunisme.  » Parce que les intermédiaires qui m’ont présenté ces personnes ont de l’importance à mes yeux « , dit-il.  » Elles m’amènent des joueurs ou elles en vendent. Quand ces gens me demandent d’en rencontrer d’autres, j’accepte. C’est ainsi que le bureau d’avocats londonien établi à Madrid et à Paris avait de bons contacts avec Chelsea.  »

Les négociations ont capoté mais St-Trond a tout de même obtenu le concours du jeune Ivoirien Victorien Angban. Le candidat-repreneur allemand, lui, a mis le club sur la voie du jeune international grec Panagiotis Kinigopoulos.  » Je ne travaille jamais pour rien « , impose Lammens.  » Si Hilaire Momi ne vient pas, j’espère que ce Grec sera mon centre-avant.  »

Selon Lammens, il y a une autre raison pour laquelle le jeune joueur de Chelsea a choisi Saint-Trond. Avant, les joueurs logeaient dans des meublés que le club louait en ville. Lorsqu’il a racheté Saint-Trond, il a mis fin à cette pratique.  » Je voulais rajeunir le noyau car nous sommes un club formateur. Et je voulais que les joueurs habitent ensemble.  »

Au moment de la construction du complexe résidentiel et commercial du Stayen, il avait pris option sur dix appartements. Son intention était d’y loger seize jeunes, un concierge et d’aménager le dernier appartement en salle des joueurs.  » Pour le financement, nous demandions aux gens de prêter 150.000 euros au club en échange de l’hypothèque sur un appartement. Si le club échouait, ils avaient un appartement bon marché et si ça marchait, l’emprunt était remboursé.

Nous nous étions dit que si les gens n’investissaient pas dans un club à de telles conditions, ils ne le feraient jamais. Et c’est pourtant ce qui s’est passé. J’avais juste cinq personnes intéressées : des gens qui n’osaient pas me dire non. Comme je n’ai pas ressenti d’enthousiasme, j’ai renoncé à cette idée.  »

En novembre 2014, l’hôtel Cicindria était à vendre. Lammens a donc changé son fusil d’épaule : sa société a acheté l’hôtel et un restaurant adjacent. Il y a aménagé un internat pour les jeunes de 17 à 20 ans. Et selon lui, ce facteur a joué un rôle déterminant dans la venue d’Angban.

 » Je facture la location à Saint-Trond. C’est une opération blanche. L’avantage, c’est que nous sommes près des écoles et que les joueurs ne se sentent pas prisonniers. Ils sont à deux minutes de la Grand-Place. Ils doivent apprendre à vivre et à gérer leur liberté. Ceux qui sont tous les soirs aux cafés ne seront jamais professionnels. Quant aux appartements, nous les louons à la société qui les exploite et nous y logeons les joueurs plus âgés avec leur famille.  »

Sur le plan sportif, Lammens aimerait que tous les jeunes de l’entité évoluent sous la bannière trudonnaire. Voici peu, il a racheté VKM Kortenbos, un club de troisième provinciale qui jouera désormais au Stayen tandis que ses équipes d’âge seront intégrées à celles de Saint-Trond. Aujourd’hui, le centre de formation ne coûte plus d’argent, il est bénéficiaire.  » Ce rachat nous permet de bénéficier de sept terrains supplémentaires. Ça a coûté moins cher que s’il avait fallu les aménager. « 

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