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 » PARTIR, C’ÉTAIT UNE QUESTION DE SURVIE « 

 » Si on n’avait pas quitté la Belgique, notre fille, on allait la perdre.  » Diana Ciman devient un moulin à paroles dès qu’elle évoque Nina, leur fille de 6 ans.  » Chaque fois que je faisais des recherches sur l’autisme, je trouvais des références au Canada. Les meilleurs spécialistes dans le traitement de l’autisme sont ici. Je disais à Laurent : -Un jour, on ira au Canada. Il me répondait : -Oui, un jour, on ira au Canada… Alors, l’offre de l’Impact, ça a été un cadeau du ciel. En quelques minutes, on a pris la décision de venir ici. On ne savait pas trop comment ça allait se passer au niveau du foot. Je lui ai dit : -Mais ça, tu t’en fous. On va avoir un salaire, un toit, on pourra manger, se chauffer. Au moins, Nina sera dans un environnement propice.

Partir, c’était une question de survie. Je m’essoufflais en Belgique, je m’épuisais. J’étais tout : logopède, ergothérapeute, psychomotricienne, psychologue, pédiatre. J’allais dans tous les sens. J’étais complètement désemparée. On a eu affaire à des escrocs, à des gens qui profitaient de notre désarroi pour se remplir les poches. Ils ne se demandaient pas si leurs traitements étaient bons. Ce sont des gars narcissiques, têtus, convaincus de leurs connaissances. Des gens comme ça, ici, on les met en prison. Au Canada, on ne fait pas n’importe quoi avec les enfants.

J’ai mis en place une équipe d’enfer autour de Nina. Et je suis redevenue une maman parce qu’elle est super bien suivie. Elle était diagnostiquée autiste en Belgique, aujourd’hui on n’en est même plus certain. Elle a des symptômes de l’autisme mais aussi des symptômes d’un enfant qui ne l’est pas. Notre fille est un puzzle dont les spécialistes n’arrivent pas encore à reconnaître toutes les pièces. Elle a une grosse barrière au niveau sensoriel, elle ne sent pas les choses comme nous. Mais ses progrès sont impressionnants.

En Belgique, elle ne communiquait pas. Elle disait à peine papa et maman. Pour dire oui, c’était un oh ouaiiiiis, comme un oui qui venait de Norvège… Maintenant, elle sait jouer seule, elle s’amuse avec son petit frère, elle dit quand elle a mal. Aucun spécialiste ne sait pronostiquer l’évolution. Son handicap n’a pas de nom. Nina est un grand point d’interrogation. Si on regarde les statistiques, les enfants qui ont le même retard de développement gardent tous quelque chose de particulier à l’âge adulte. Je veux croire au meilleur. Je ne serais pas étonnée qu’elle devienne un jour autonome mais je pense qu’elle sera un peu naïve.  »

En 2017, Laurent Ciman sera président d’honneur du Salon de l’Autisme, organisé au Québec, pour la troisième année consécutive.

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