PAROLE À HERVÉ KAGÉ

ARRIVÉ DURANT LE MERCATO DE JANVIER, L’EX-ZÈBRE EST L’UN DES HOMMES-CLÉS DU DEUXIÈME TOUR EN TROMBE DE GAND. ENTRETIEN AVANT LE MATCH DE BARRAGES POUR L’EUROPE.

Ces dernières semaines, tu t’es montré décisif à de nombreuses reprises. Comment expliques-tu ton état de forme actuel ?

Par différents éléments : tout d’abord, le rôle de Pelé qui a facilité mon intégration dans le groupe. Mais aussi le coach, Victor Fernandez, qui me donne beaucoup de confiance grâce à l’importance qu’il me confie sur le terrain. Généralement, je débute dans le trois offensif sur le côté droit mais j’ai une telle liberté que je peux permuter à ma guise. C’est comme ça que je me sens le mieux. Bizarrement, Fernandez ne me parle pas beaucoup, mais il dégage une très grande impression, il sait ce qu’il fait et on sent qu’il a du vécu. Et puis, avec lui, on joue toujours au ballon, quel que soit l’adversaire, on ne balance jamais. Ce qui convient parfaitement à mes qualités.

Ton duo avec Pelé est de plus en plus efficace au fil des semaines. Comment expliques-tu que vous vous trouvez aussi facilement sur un terrain ?

Que ce soit sur ou en dehors des terrains, on s’entend à merveille. Je le connais depuis que j’ai 5 ans. On a joué ensemble dans les parcs de Bruxelles, chez les jeunes à Anderlecht, on a la même culture  » foot « , il est donc normal qu’on se trouve facilement sur le terrain. Et puis il est très intelligent dans ses déplacements, c’est très facile de jouer avec lui.

Es-tu surpris d’être revenu aussi vite dans le coup alors que ta fin de parcours à Charleroi avait été mouvementée ?

Bien sûr que je suis surpris. J’avais été transféré dans l’optique d’être prêt pour le début de la saison prochaine mais je me suis retrouvé bien plus vite que prévu dans le onze de départ. J’ai bossé énormément pour être à niveau d’un point de vue physique. Vous pouvez demander à n’importe qui dans le groupe, je suis tout sauf un fainéant. J’ai bossé après les entraînements et ça a porté ses fruits. Je sais aussi qu’il me reste encore pas mal de chemin à parcourir. Je connais encore beaucoup trop de hauts et de bas sur une saison. Il faut que la saison prochaine, je me montre plus régulier.

Les médias ont beaucoup évoqué l’action où tu  » couches  » trois joueurs face à l’OHL et qui se termine par un but. Aujourd’hui comment analyses-tu cet épisode ?

On en a fait tout un cirque alors que je ne connais aucun joueur qui se serait arrêté sur une telle phase. On a beaucoup parlé de mon coup de coude alors qu’on voit très bien que ce n’était pas intentionnel. Le fait que j’érafle l’arcade de Vanaudenaerde entraîne son ouverture. Je me suis évidemment excusé auprès du joueur quand j’ai vu les dégâts. Mais l’excitation qui a entraîné le but était démesurée. Logan Bailly l’a d’ailleurs reconnu quelques minutes après les faits en venant me trouver sur le terrain et s’excuser de m’avoir empoigné.

Après un début de saison catastrophique, Gand n’est aujourd’hui qu’à deux matches d’une qualification européenne. La déception serait-elle énorme si celle-ci vous échappait alors que vous étiez pourtant nulle part il y a quelques mois.

Je ne sais pas mais ce que je peux affirmer c’est que tout le groupe est tourné depuis plusieurs semaines vers cet unique objectif. Et qu’on est prêt pour ce double affrontement. Pour ma part, ce serait un pas en avant dans ma carrière, un an après avoir été champion de D2 avec Charleroi.

Comment vois-tu ton avenir ?

A Gand, c’est une certitude. J’ai encore beaucoup de choses à prouver avant de devenir un joueur cadre. Et puis le fait de jouer dans le nouveau stade est très excitant. J’ai conscience d’évoluer dans un club très ambitieux.

… qui devrait perdre pourtant son capitaine et buteur, Pelé…

J’ai beau être son ami, je ne sais pas de quoi son avenir sera fait. Depuis tout petit, je sais qu’il a énormément de qualités, je ne suis donc pas surpris de sa réussite même si le fait d’avoir reçu le brassard de capitaine lui a donné une dimension supplémentaire. Enfin, il est plus âgé que moi, c’est lui qui me donne des conseils et non l’inverse.

PAR THOMAS BRICMONT

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