PAROLE À DIMITRI MBUYU

CONSEILLER SPORTIF DE MONS DEPUIS JUIN 2009, DIMITRI MBUYU (48 ANS) A LARGEMENT CONTRIBUE À LA PROGRESSION DE SON CLUB DÉSORMAIS BIEN INSTALLÉ EN D1. L’ANCIEN ATTAQUANT DE LOKEREN, DU STANDARD ET DU CLUB BRUGES PRÉPARE LA PROCHAINE SAISON EN TOUTE DISCRÉTION. QUELLES SERONT LES AMBITIONS DES DRAGONS D’ENZO SCIFO ?

Elle est loin l’époque du pot de Nutella, qui opposa Sergio Brio à Olivier Suray, un coach plus médiatisé que ses joueurs : comment avez-vous mené votre barque cette saison ?

Dimitri Mbuyu : Mais très simplement : comme je le fais depuis quatre ans. Les choses sont claires, la confiance totale entre le président Dominique Leone, le directeur général du club, Alain Lommers et moi. Chacun apporte ses compétences et les miennes concernent le volet sportif. Notre avancée est à mettre au crédit d’Enzo Scifo et de tout son staff. Je suis impressionné par Enzo, tant dans son rôle d’entraîneur et de coach que dans celui de leader et d’homme : c’est clair, franc, direct, positif. Il était im-portant pour nous de le prolonger : c’est fait pour deux ans et j’y vois un nouveau signe de stabilité. En 2015, à mon avis, notre T1 sera alors approché par des clubs huppés.

Il a dû résoudre des problèmes importants comme les départs en cours de saison de Benjamin Nicaise, Matumona Zola, Maël Lépicier et surtout Jérémy Perbet : ce n’est pas rien, non ?

Tout à fait. Nicaise était arrivé au bout de son aventure chez nous car le football ne constituait plus sa seule préoccupation. Il valait mieux que nous nous quittions en bons termes, comme des amis. Maël Lépicier a préféré trouver du temps de jeu au Beerschot. Mons était très satisfait de Zola, un artiste et un gentleman. Mais le Congolais n’a pas eu l’occasion de se préparer un bas de laine pour l’avenir durant son séjour en Belgique. L’offre, intéressante, et concrète, des Angolais de Primeiro de Agusto est tombée au bon moment pour lui. Quant à Perbet, il m’a dit en janvier : – Dimitri, si rien ne bouge maintenant ou en été, je terminerai ma carrière à Mons.

Ah, bon ?

Villarreal est arrivé quelques jours plus tard. Jérémy a intéressé le Standard mais je n’ai jamais compris pourquoi les clubs belges n’ont jamais fait le forcing pour transférer un buteur aussi prolifique. Il a mal vécu ce manque de reconnaissance. Même s’il fut parfois un peu amer dans ses propos pour nous, fruit de sa déception, Mons l’a repris dans ses bras, le président a prolongé son contrat et Scifo l’a remis sur les rails. Jérémy marque régulièrement à Villarreal, où il supporte très bien la pression. Villarreal lèvera l’option d’achat en cas de montée en D1, ce qui se précise.

Ces départs ont entraîné des arrivées…

Oui, c’est déjà une façon de préparer l’avenir. Avec un peu plus de maturité et de calme en certaines circonstances, nous aurions pu arracher les quelques points qui nous ont séparés des P01. Au départ, l’ambition était de terminer la phase classique du championnat entre la 8e et la 10e place. Là, on est passé à deux doigts d’un gros exploit : dommage mais on sait désormais que Mons peut compter et c’est dans cet état d’esprit que nous disputons les PO2. Shlomi Arbeitman nous apporte beaucoup, cela saute aux yeux ; c’est un bon successeur de Perbet. Mons a une option d’achat. Brice Ntambwe et Vusumuzi Nyoni ont trouvé leurs marques et le vécu de Grégory Lorenzi fait du bien. Mais il y aura encore d’autres arrivées bien ciblées.

Et le stade ?

J’espère qu’il sera terminé pour 2015. On ne peut plus traîner : l’Albert mérite un stade entier, un outil moderne indispensable pour augmenter notre budget. On ne peut pas faire des miracles chaque saison face à des clubs ayant bien plus de moyens financiers que nous.

PAR PIERRE BILIC

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