Pari réussi

Le club molenbeekois et son capitaine ont la pointure D1.

« J’ai repris ce rôle après le départ, à Charleroi, de Wilfried Godart en tout début de campagne », dit-il. « Ce n’était pas une première. J’avais très régulièrement hérité du brassard en équipes de jeunes, aussi bien dans mon club-formateur, le CS Verviers, qu’au Standard où j’ai quand même joué une bonne dizaine d’années. Il n’empêche qu’endosser pareille responsabilité, au niveau le plus élevé, procure une immense satisfaction personnelle. D’autant plus que nous avons des Kris Temmerman, Edin Ramcic, voire Mike Origi dans l’équipe ».

C’est la deuxième fois depuis son arrivée au RWDM en 2000 que le joueur liégeois aura savouré un bonheur particulier:

« A l’issue de ma première saison, j’avais été couronné footballeur le plus méritant du club. Pour moi, c’était la plus belle récompense. Et la preuve, également, que j’avais eu le nez creux. Molenbeek, au départ, c’était un pari. Bloqué chez les Rouches, où il me fallait composer avec Guy Hellers et Andre Cruz, je m’étais résolu à tenter ma chance à Visé, fin 1999. Ce fut un coup dans le mille car c’est là que j’allais finalement être repéré par le RWDM, qui se débattait lui aussi au deuxième étage, à ce moment. J’avais le choix de tenter le grand saut à Bruxelles. J’ai risqué l’aventure, et je ne m’en plains pas aujourd’hui ».

Syndrome de la septième minute

Au bout d’un an et en avance sur les prévisions, le RWDM montait. Et il est quasi assuré de se maintenir en dépit de bien des troubles: « A l’entame du championnat, nous n’avions pas le potentiel pour vivre des mois sans histoire. Ce n’est qu’après l’adjonction de quelques valeurs sûres que le team s’est stabilisé de façon définitive. Si Patrick Thairet avait pu disposer du même effectif qu’ Emilio Ferrera, je ne pense pas que nous aurions eu un nullissime un sur 21. Jamais nous ne nous serions retrouvés en eaux troubles. Même si, sous la direction du coach actuel, nous avons dépassé les espérances. Etre sixièmes au deuxième tour, en vertu du nombre de points gagnés, c’est fantastique. Et cela démontre que le RWDM a largement sa place au plus haut niveau ».

Pour Fassotte, qui n’avait disputé qu’un quarteron de matches avec le Standard, l’exercice actuel devait servir de révélateur:

« Je voulais savoir si j’avais vraiment le niveau. Au départ, avec les maigres résultats, les interrogations auront été nombreuses. D’autant que l’équipe, et la défense en particulier, était en proie au fameux syndrome de la septième minute. Après un round d’observation en tout début de rencontre, nous encaissions toujours un but sur la première offensive digne de ce nom de l’adversaire! En tant qu’organisateur de la ligne arrière, j’étais volontiers pointé du doigt. En définitive, la suite des événements aura démontré que ce n’était pas moi le responsable. Nous payions tout simplement un lourd tribut à l’absence de véritables pare-chocs défensifs. Avec Kris Temmerman et Edin Ramcic, ce vide fut évidemment comblé ».

Un ex-attaquant

Le capitaine molenbeekois n’aura connu qu’un seul moment pénible cette année, sa non-titularisation pour le déplacement à Beveren, le mois passé: « L’équipe s’était imposée coup sur coup sans moi face à Lokeren et St-Trond. On peut comprendre que l’entraîneur n’ait pas voulu changer une phalange victorieuse. Il m’a fait comprendre également que les statistiques en déplacement, depuis les matches-retour, ne plaidaient pas vraiment en ma faveur. Et c’est vrai que nous avions pris pas moins de neuf buts, au préalable, en l’espace de trois matches à Charleroi (3), GBA (2) et à Westerlo (4). Au Freethiel, l’entraîneur choisissait de reconduire le duo formé d’ Ibrahim Kargbo et d’ Eric Matoukou. Je ne pouvais que m’incliner devant ses vues. En fin de mach, au plus fort de la pression beverenoise, j’étais toutefois content qu’il fît appel à moi pour, selon ses propres propos, remettre de l’ordre derrière. Depuis lors, je n’ai plus jamais quitté mon poste ».

La semaine suivante, Fassotte livra un match sans faille contre l’Antwerp, paraphant même le but d’ouverture. Et il récidiva à l’occasion de la venue d’Anderlecht, sur penalty cette fois: « J’en suis à cinq goals, ce qui fait de moi le troisième réalisateur du club derrière Mike Origi et Alexandre Kolotilko. Mais je n’ai pas grand mérite, pour avoir débuté ma carrière comme attaquant et que j’ai toujours excellé sur les phases arrêtées. Mon ancien statut constitue d’ailleurs un atout précieux dans les duels. Je perçois sans doute mieux qu’un autre les véritables intentions de mon opposant. Même si quelques-uns cachent fort bien leur jeu. Wesley Sonck et Moumouni Dagano ne sont pas des clients, par exemple. Mais le plus fort de tous, c’est Marc Degryse. Un fabuleux joueur! »

Bruno Govers,

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire