PARATONNERRE

L’international macédonien supporte le poids de l’attaque flandrienne avec le rapide technicien congolais Patiyo Tambwe.

On a froncé les sourcils en apprenant que Lokeren avait embauché Goran Maznov. Cet international macédonien devait-il être le successeur d’ Aristide Bancé, parti pour l’argent et la gloire à Metalurh Donetsk, en Ukraine ? Les statistiques de l’avant de 25 ans justifient les doutes. En Turquie, à Diyarbakirspor, il n’a inscrit que trois buts en 27 matches de championnat…

 » Il faut replacer ce bilan dans son contexte « , réagit Mohamed Ali Kurtulus, l’ancien médian de Gand a joué ces trois derniers mois aux côtés de Maznov :  » Ce n’est pas pour rien que nous sommes descendus en D2 turque. Un avant ne peut briller dans une équipe qui lutte pour le maintien. Nous avons généralement dû défendre pendant 90 minutes. Nous procédions en contres mais l’écart entre l’entrejeu et l’attaque nous empêchait d’être dangereux. Maznov n’est pas un avant de contres. Or, nous évoluions en 4-5-1 et il se retrouvait esseulé en pointe « .

Il est convaincu que le championnat de Belgique lui conviendra mieux :  » Parce qu’il est fort de la tête, a une bonne condition, une technique correcte et qu’il ne délaisse pas ses tâches défensives. Ce n’est pas un joueur de l’élite mais il a de la classe et est collectif. C’est un faux lent : une fois lancé, il n’est pas facile à rattraper « .

Le Slovène Srecko Katanec (42 ans), est sélectionneur de la Macédoine depuis février dernier. Il a joué pour la Sampdoria et le VfB Stuttgart et pendant l’EURO 2000, il dirigeait la Slovénie. Il a repris Maznov lors des trois premiers matches :  » Il semble prometteur. Sur base de ses buts, je dois être satisfait, puisqu’il a marqué contre l’Equateur et la Turquie. Goran s’implique dans le jeu et n’a pas peur des duels. C’est un travailleur : il court pendant 90 minutes, prend des initiatives, appelle le ballon, est rapide et fort de la tête. Il m’a fait bonne impression « .

Katanec estime qu’il s’épanouira s’il est approvisionné par deux ailiers ou des médians qui s’infiltrent :  » Il doit recevoir des ballons aériens. Son timing est excellent et il est assez rapide pour sa taille (1.85 mètre) « . En stage, Katanec a appris que Maznov ne se plaisait pas en Turquie.  » Il va progresser dans un meilleur championnat. Goran est un garçon sociable, qui s’intègre facilement. J’espère qu’il s’imposera « .

Rudi Cossey, l’entraîneur adjoint :  » Maznov est capable d’occuper le rectangle. Avant, nous avions NovicaNikcevic mais Maznov est plus fort : il marque facilement, joue des deux pieds, a une bonne détente et un bon tir des pieds. Ses headings sont puissants et précis et il s’implique dans les combinaisons. Il s’est bien intégré et est complémentaire avec le Congolais Patiyo Tambwe, déjà le chouchou du public, avec sa mobilité, ses dribbles et sa vitesse. A ses côtés, Maznov peut servir de paratonnerre et créer des espaces pour les médians « .

Cossey admet qu’au début, il suscitait un certain scepticisme :  » Mais il nous a convaincus et agréablement surpris. N’oubliez pas non plus que dans notre championnat, on est confronté à des défenses rugueuses. Il est particulièrement alerte dans le rectangle et c’est un vrai finisseur, même de loin. Il n’attend pas, il fonce. Il ne cesse de progresser et de nous surprendre. Je pense que le meilleur est encore à venir « .

Brûlé au Brussels

Johan Vermeersch, le président du Brussels, a décidé, avec son manager sportif Dimitri Mbuyu que Maznov n’avait pas le profil requis :  » Nous avons été le premier club belge à nous le voir offrir il y a un mois mais, en accord Albert Cartier, nous n’avons pas réalisé le transfert. En fait, nous n’achetons pas de footballeurs sur base de vidéos ni de DVD….  »

FRÉDÉRIC VANHEULE

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