© belga

Pär Zetterberg

De Falkenberg, en Suède, le dernier sacrifié de l’Anderlecht version Karel Van Eetvelt revient sur seize mois aux faux airs de lente agonie.

1. Pär, depuis de nombreux mois vous sembliez traîner votre ennui dans les méandres de Neerpede. À partir de là, est-ce qu’on peut vraiment dire que ce départ a constitué une surprise pour vous ?

C’est toujours une surprise quand tu ne le sens pas venir. Et jusqu’à ce coup de fil de Karel, je n’avais pas eu de signaux contradictoires. Ce que je retiens, c’est que le club était d’une certaine manière à mon époque, qu’il est autrement aujourd’hui. Je dois l’accepter. Dans ma situation, je pars du principe, que s’ils ont pris cette décision, c’est qu’ils avaient leurs raisons. Je le dis sans amertume. Ils pensent apparemment que cela ira mieux sans moi. Peut-être que c’est vrai. De toute façon, si on te licencie, c’est qu’on croit que tu n’es plus essentiel au bon fonctionnement de l’entreprise.

2. On vous a comparé au nouveau Jean Dockx à votre retour  » à la maison  » en décembre 2018. À la fin du siècle, Dockx avait fait mouche en établissant un lien fort entre lui et le vestiaire. Est-ce que votre échec, ce ne serait pas de ne pas avoir réussir à instaurer cette connexion ?

Au départ, je faisais surtout partie du comité des transferts. Ça me plaisait énormément d’être intégré à ce groupe de réflexion. L’arrivée de Vincent ( Kompany, à l’été 2019, ndlr) a chamboulé les plans. À partir de là, je n’étais plus inclus dans ce processus de réflexion et on m’a demandé de m’occuper du travail de finition avec les offensifs. Cette saison, j’ai, par exemple, beaucoup travaillé avec Michel Vlap. Parce qu’il était dans le doute à un certain moment. J’ai aussi pu collaborer avec Doku et Amuzu par instants. Ce travail-là, j’en suis fier parce que j’adorais être avec en contact direct avec les joueurs.

3. Il a été écrit ces derniers jours que vous ne participiez pas toujours aux mises au vert et que globalement, vous passiez plus de temps à la machine à café qu’auprès du groupe. Ça vous a fait mal ?

On a écrit ça sur moi ? C’est mesquin parce que la vérité, c’est que nous étions libres de nous rendre ou non en mise au vert. Et je pars du principe que quand on me laisse le choix de dormir à la maison, je serais sot de refuser. C’est aussi un signe. Cela veut dire que le club estime que notre présence n’est pas indispensable. Évidemment que si on m’avait obligé à y aller, je m’y serais rendu. Mais le fait est que les seuls qui étaient obligés de s’y présenter, c’était l’entraîneur principal et son adjoint. Pourquoi le club devrait encore payer une chambre pour quelqu’un qui n’a rien à y faire ? Je trouve que c’est une polémique ridicule.

4. La question que ça sous-entend néanmoins, c’est cette place que vous n’auriez jamais su trouver dans le staff. On dit même que vous avez eu le temps long ces derniers mois et qu’il vous arrivait de vous sentir inutile. C’est vrai ?

Dans un sens, je crois que c’est la vérité de dire que je n’ai jamais su trouver ma place. Je me plaisais à faire ce que je faisais, mais mon rôle n’était plus celui que j’aurais voulu qu’il soit. Au fil du temps, ça m’a fait me poser des questions.

5. Votre départ, c’est aussi quelque part un désaveu pour Michael Vershueren. Il serait de plus en plus seul à Anderlecht. Votre départ ne va rien arranger…

Je ne sais même pas vous dire s’il est si seul que cela. Avant l’arrivée de Vincent, j’avais des rapports réguliers avec Michael, nous avions régulièrement des rendez-vous. Ça me permettait de sentir un peu l’atmosphère, de comprendre ce qu’il se passait dans le club. À partir du moment où je n’étais plus inclus dans le comité des transferts, c’était plus difficile de me faire une idée des différents rapports de force.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire