» PAR MOMENTS, J’AI RETROUVÉ LE GRAND STANDARD « 

Les quatre premiers étaient aux prises le week-end dernier. Quels enseignements en avez-vous tirés ?

Une chose est d’ores et déjà acquise avec certitude à présent : Anderlecht disputera les qualifications de la prochaine édition de la Ligue des Champions. Je ne vois pas comment les Bruxellois pourraient être privés de la première ou, au pire, de la deuxième place compte tenu de l’avance substantielle de 13 points qu’ils comptent sur le troisième classé, le Racing Genk. Au vu de la confrontation qui a opposé ces deux équipes samedi passé, il est clair qu’un tel écart ne manque pas de surprendre. Le Sporting ne s’est sûrement pas montré plus fringant, face aux Limbourgeois, qu’il ne l’avait été au préalable face au Club Brugeois, pourtant distancé de 16 unités aujourd’hui, ou encore au Standard, qui lui avait donné une leçon de football au Parc Astrid. Le RSCA 2003-2004 a toutefois ceci de plus que les autres qu’il brille par sa constance et qu’il remporte la victoire même quand il joue mal ou qu’il se contente du strict minimum. 0-1 à Charleroi, 0-1 à Mouscron, 0-1 à Genk : on ne parlera bientôt plus d’un score Arsenal mais d’un score Anderlecht à ce train-là. A cette différence près que si les Gunners de jadis n’avaient pas leur pareil pour gérer cet acquit, les Mauves, eux, ne font sûrement pas encore valoir une même maîtrise. Au Mambourg, déjà, ils avaient eu chaud et, au Canonnier, Marcin Zewlakow avait été bien près de les priver de leur succès. Au Limbourg, cette fois, Walter Baseggio et les siens furent plus heureux encore car à trois reprises, Mirsad Beslija a réellement loupé l’immanquable. Si les mêmes occasions avaient échu à Cédric Roussel ou Kevin Vandenbergh, le ballon aurait terminé sa trajectoire au fond du but de Daniel Zitka. C’est pourquoi je ne suis pas rassuré pour mes anciennes couleurs à quelques heures d’un match capital pour leur survie européenne au Bayern Munich.

Un commentaire sur l’autre match-phare du week-end : Standard-Bruges ?

Pendant la première demi-heure, les Rouches ont réellement développé un football de très haut niveau. A mes yeux, supérieur encore à ce qu’ils avaient montré lors de leur déplacement à Anderlecht. Engagement, précision, vitesse : c’est le grand Standard que j’ai retrouvé dans cette entame de rencontre, ainsi qu’en fin de match lorsque ses joueurs se sont vus contraints d’appuyer à nouveau sur l’accélérateur après que Timmy Simons eut réduit le score. Il va de soi que cette formation liégeoise-là ne détonerait absolument pas au côté du Sporting en Ligue des Champions. Mais pour y arriver, il faut que ses joueurs prennent conscience une fois pour toutes qu’ils doivent également répondre présents sur le terrain face aux sans-grade. Comme contre Heusden-Zolder, le Cercle Bruges ou La Louvière, toutes des équipes contre qui les Standardmen n’ont pas réussi un sans-faute. C’est dommage car si les Principautaires n’avaient bâclé leurs prestations en toutes ces circonstances, ils seraient actuellement classés devant le RSCA. Une position qu’ils n’usurperaient d’ailleurs nullement car en matière de qualité de football, ils m’ont davantage enthousiasmé que les Bruxellois pendant le premier tour de la compétition.

Les Rouches rendront visite à Charleroi cette semaine. Une nouvelle destination danger ?

En principe, non. Mais dans un derby, sait-on jamais ? Sur le papier, en tout cas, le Standard est largement supérieur aux Zèbres. Surtout dans leur division offensive. Tant que les Noir et Blanc ne solutionneront pas leur problème de finition, ils ne se sortiront pas du pétrin. Davantage qu’un coach compétent comme Robert Waseige, ils ont besoin d’avants performants. Et ce constat ne vaut pas seulement pour les Carolos. Il est aussi d’application à Mons, où Sergio Brio ne se tirera pas d’affaire si rien ne change devant. Charleroi et Mons avaient des solutions à l’attaque la saison passée avec Eduardo et Cédric Roussel. Aujourd’hui, c’est le néant. Et tant qu’il n’aura pas été comblé, ces clubs auront toutes les peines du monde à s’extirper de la zone rouge. Quel que soit le savoir-faire de leur coach respectif.n

Propos recueillis par Bruno Govers

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