© GETTY

Paolo Di Canio

Ils n’étaient pas toujours les plus grands, mais on les adulait quand même. Parce qu’ils avaient ce petit quelque chose en plus : de l’humour, un avis bien tranché, voire un côté tragique. Place aux figures cultes du foot. Sous la loupe, cette fois : Paolo Di Canio.

« J’ai été bouleversé en pénétrant dans le stade. J’ai commencé à trembler, c’est à peine si je pouvais encore parler et je n’ai cessé de pleurer. Pourtant, j’avais rarement pleuré dans ma vie mais tout était différent au Stadio Olimpico « , a confié Paolo Di Canio à propos de son retour à la Lazio en 2004. Il l’a quittée en 1990 pour la Juventus mais son coeur est resté chez les Biancocelesti pendant son périple à travers l’Italie, l’Écosse et l’Angleterre.

La Lazio a imprégné sa jeunesse. Il a grandi à Quarticciolo, un quartier ouvrier de la capitale, dont la majorité des habitants supportait l’AS Rome, mais Di Canio a préféré le Petit Poucet. Il était déjà rebelle et aimait ramer à contre-courant. A douze ans, il a vendu en catimini le vélo de son frère et a empoché les 200 euros.

Il était trop enrobé et devait porter des semelles orthopédiques mais il adorait le football et dans les tribunes, les Irriducibili, les ultras de la Lazio, l’ont adopté. Il reconnaît que les déplacements étaient légendaires. Il a dû s’enfuir plus d’une fois : ses copains et lui ont été bombardés de briques ou chassés à coup de gaz lacrymogène. A Bergame, il a vu ses camarades donner un coup de couteau au commissaire local.

Il n’avait que vingt ans quand il a offert les trois points à la Lazio dans le Derby della Capitale, mais il était ingérable. La Lazio l’a expédié à la Juventus, où il est entré en conflit avec Giovanni Trapattoni, il s’est calmé à Naples mais il a rechuté à l’AC Milan : durant une dispute, l’ailier a poussé son entraîneur, Fabio Capello, au sol. Il était brûlé dans la Botte.

Le Celtic lui a offert un toit. Les supporters écossais ont raffolé de ses dribbles et… de ses chaussures dorées. Le club écossais constituait le tremplin parfait vers la Premier League. Il est devenu le chouchou du public de Sheffield Wednesday mais a été conspué quand il a poussé l’arbitre Paul Alcock, dans un match contre Arsenal.

 » On m’a traité de barbare… Avais-je tué quelqu’un ? J’avais poussé un arbitre, c’est tout.  » Il a été suspendu onze journées, a dû payer son avocat lui-même et n’a plus été le bienvenu à Hillsborough mais Harry Redknapp – manager de West Ham United – a tendu la main au trentenaire. A match made in heaven.

Alex Ferguson a tenté à deux reprises de l’attirer à Old Trafford mais le dribbleur a refusé.  » J’étais flatté mais je ne pouvais pas trahir les supporters de West Ham. Pour moi, le football n’est pas un business mais de la passion.  » Il a fait tatouer le logo des Hammers sur son bras et est devenu une légende à l’est de Londres.

Imprévisible, par des actions comme dans son comportement. Comme à Goodison Park, en 2001, quand le gardien d’Everton, Paul Gerrard, était allongé, blessé, et que Di Canio, seul devant un but vide, a délibérément pris le ballon en main. Ça lui a valu le FIFA Fair Play Award mais quelques années plus tard, il a à nouveau choqué le monde en remerciant ses anciens potes des Irriducibili en tendant le bras droit, faisant donc le salut fasciste.

 » Benito Mussolini me fascine.  » Un tatouage du Duce sur l’épaule lui a coûté son job d’analyste pour Sky Italia. Sa carrière de manager a rapidement dérapé aussi. Il a entraîné Swindon Town, avec lequel il a été champion de division quatre anglaise en 2012. Un an plus tard, Sunderland l’a renvoyé après douze matches.

 » Trop dur et trop négatif pour ses joueurs « , a déclaré le club de Premier League. Trop dur aussi pour la direction, comme Claudio Lotito, le président de la Lazio, en a fait l’expérience au restaurant.  » Je me suis fâché. J’ai renversé la table à laquelle était assis le président et j’ai commencé à jeter tout ce qui était à portée de mains. Assiettes, bouteilles, couverts… Les gens me regardaient comme si j’étais devenu fou. » Comme si…

Paolo Di Canio

Né LE : 9 juillet 1968 (51 ans, Italie)

CLUBS : Lazio, Ternana, Juventus, Naples, AC Milan, Celtic, Sheffield Wednesday, West Ham United, Charlton Athletic, Lazio, Cisco Rome

CAPS :

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire