Pain blanc et biscottes

Cette poursuite a-t-elle éreinté le groupe? Probablement mais des maladresses de la direction corsèrent le débat. Il y eut l’affaire des kilos superflus. Une faute professionnelle des joueurs indiqués du doigt mais cela se règle en famille. L’affaire éclata bien après le stage d’hiver. Pourquoi n’a-t-on pas mis les joueurs au pied du mur à ce moment-là? Un peu plus tard, Didier Ernst était écarté du groupe. Motif: il avait décidé de ne pas signer le nouveau contrat qu’on lui proposait. N’était-ce pas son droit légitime? D’autres lui ont offert plus et c’était la preuve que ce petit bonhomme avait bel et bien rendu de bons services à son club. Ernst ne sera jamais une étoile. Mais une équipe, c’est comme une photo. Il faut du révélateur pour voir les belles choses que l’artiste a fixées sur pellicule. Pas de révélateur, pas de magnifiques documents.

Michel Preud’homme a cédé face aux pressions de la direction même s’il s’en défend. A la fin, c’est lui qui paya la note au prix fort en bricolant une ligne médiane ayant perdu son dash. A trois, Ernst, Walem et Meyssen ont fait du bon travail. Michel Preud’homme dut sortir sa caisse à outils pour redresser le tir. Sans Ernst, la ligne médiane baissa pied, sauf à l’une ou l’autre reprise, notamment contre Genk. Dans tout ce brouhaha, on nota les déclarations fracassantes d’ Ali Lukunku dans Sport-Foot Magazine. Sous le couvert du manteau, tous les joueurs ont approuvé les propos du grand Ali.

Le groupe digéra difficilement la mise à l’écart du staff médical. Michel Preud’homme demeura un peu amorphe lors de ces événements. A moins qu’il notait, à raison, tout ce qui compliquet la vie du coach dans un club comme le Standard? Il est évident que la structure du club exige la présence d’un grand directeur technique entre la direction, les investisseurs et le groupe. Preud’homme a choisi cette nouvelle voie pour lui.

Dommage car il n’est pas arrivé au bout de ses idées comme coach et tant mieux car on ne devine pas meilleur ambassadeur du Standard. Certains joueurs lui ont reproché d’être trop proche de la direction. Il l’a désormais intégrée en sachant que rien n’y sera facile. Michel Preud’homme a l’appui du public mais il faut gagner maintenant. Cela se fera d’abord via un climat moins explosif. Pour réussir dans son nouveau et grand défi sportif, il devra d’abord restaurer un climat de sérénité gagnante à la façon de Genk.

Pierre Bilic

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