Pad’r :  » La crise, c’est du pain bénit pour moi « 

Le 18 mai, Pad’r sort son nouveau recueil, La crise sur le gâteau, où le foot se mêlera avec les autres sujets de l’actualité belge.

Quelle est la signification du titre ?

C’est mon éditeur, Johan Serkijn, qui l’a trouvé. La situation n’a jamais été aussi négative, que ce soit en politique ou en foot. Mais pour les artistes, c’est du pain bénit car il y a énormément de sujets sur lesquels on peut réagir. Je suis moi-même un drogué de l’info : le soir, je ne dors pas tant que je ne suis pas au courant de ce qui s’est passé dans le monde. Même en vacances ! Le fil, c’est l’humour noir qui fait rire jaune car on est rouge de honte !

Quelle est l’affaire du football belge qui vous a le plus inspiré ?

Les play-offs. On faisait toujours un pas en avant puis deux en arrière. La Coupe du Monde 2018, aussi. Je sentais qu’elle allait nous échapper vu l’absence de gouvernement.

Votre recueil rassemblera des dessins sur le foot, la politique, l’actualité sociale… Pas peur de désarçonner votre public avec ce mélange ?

Est-ce que les lecteurs qui m’apprécient pour mon regard sur le foot aimeront ce que je leur propose dans d’autres domaines ? Et vice-versa ? C’est ma crainte. Le recueil évoque toutes les crises : celle vécue par la France à la Coupe du Monde, notre football, les révolutions du monde arabe avec le colonel Kadhafi en toile de fond, les affaires de pédophilie au sein de l’Eglise, etc. Mais il n’y a pas de proportion entre les dessins sur le foot et le reste. La couverture est un mélange des genres. Elle montre un gâteau d’où sort le roi. En bas, il y a Elio Di Rupo et Bart De Wever mais aussi Mbark Boussoufa avec des billets de banque et Monseigneur Léonard. Et j’ai mis en évidence Abbas Bayat avec un ballon en mains qui se demande ce que c’est !

Le tirage est très ambitieux : 10.000 exemplaires !

Comme un artiste qui sort un nouveau disque, je me demande si les ventes seront bonnes. Mais j’ai la foi. Les 3.000 exemplaires d’ Asile de foot ont été rapidement écoulés. La crise sur le gâteau coûtera cinq euros de moins et va bénéficier d’une plus large diffusion. On le trouvera même à la côte belge !

L’objectif, c’est une sortie annuelle à l’image des albums de Pierre Kroll ?

Vu mes réserves, ce ne serait pas utopique. J’en avais 213 pour le recueil. J’en ai envoyé 183 à mon éditeur et il en a sélectionné une centaine. Je ne copie pas Kroll mais il a tout compris. Notre point commun, c’est qu’on travaille à la fois pour la presse papier et la télé. Chaque année, je me dis que je vais être à court d’idées. Et puis, l’inspiration rejaillit.

PAR SIMON BARZYCZAK

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