OUVERTURE ET TRANSPARENCE

Dans son dernier bulletin, UEFA Flash, la fédération européenne de football a annoncé une nouvelle augmentation des rentrées financières issues de la Ligue des Champions pour la saison 2000-2001. Elles atteignent -droits de télévision compris- le montant astronomique de 26,5 milliards de francs belges. Les trente-deux clubs qui ont participé à la Ligue des Champions se taillent la part du lion. Le Bayern Munich, vainqueur final du tournoi, a empoché 1,85 milliard tandis que le club qui a récolté le moins de succès, le Dinamo Kiev, a gagné 170 millions. Anderlecht a obtenu environ 380 millions. On ne tient toutefois pas compte des recettes supplémentaires engrangées par les clubs lors des matches à domicile.

L’UEFA a versé un total de 19,5 milliards aux 32 clubs participants. Les 7 milliards restants sont répartis entre les 51 fédérations nationales dont les clubs ont pris part aux compétitions européennes. Cela représente un minimum de 80 millions pour l’Allemagne et un maximum de 330 millions pour le Danemark. Ces chiffres donnent un peu le vertige. On se demande comment il est possible que certains clubs accumulent encore les dettes. Comme le Real Madrid, ce qui ne l’empêche pas d’écumer le marché des transferts et de rafler le meilleur joueur mondial du moment, Zinédine Zidane, à la Juventus, pour trois milliards. A titre d’information, le demi-finaliste malheureux de la Ligue des Champions 2000-2001 a payé pour Zidane trois fois plus qu’il n’a retiré de l’épreuve -un peu plus d’un milliard.

Dans son commentaire, Gerhard Aigner, le directeur général de l’UEFA, souligne que si ces chiffres démontrent clairement la dimension extraordinaire que revêtent les grandes compétitions sportives, elles impliquent de lourdes responsabilités de la part des clubs. Pas seulement en matière d’organisation, mais aussi dans la gestion des clubs. La médiatisation colossale qui entoure les grands rendez-vous grâce à l’intérêt sans cesse croissant des télévisions, radios, journaux, magazines et sites Internet fait parfois oublier les aspects administratifs, commerciaux et financiers, qui restent dans l’ombre, contrairement aux terrains, couverts de spots.

Aigner estime qu’on doit exiger des dirigeants des clubs une gestion moderne et davantage de transparence et de démocratie. Celui qui dirige un club est le représentant de ceux qui l’ont élu et il doit leur rendre des comptes. Ce n’est qu’ainsi que la solidarité nécessaire peut être entretenue. Sans elle, aucun engagement personnel n’est possible. Les entités sportives ne sont pas différentes des autres entreprises modernes, pour lesquelles l’ouverture, la transparence et une bonne gestion sont souhaitables.

C’est dans ce même esprit d’ouverture et de transparence que l’UEFA a réagi à une demande d’explication de Mario Monti, le commissaire européen à la Concurrence, sur la vente des droits TV pour la Ligue des Champions et sur le fait que certaines chaînes obtenaient l’exclusivité pour un certain nombre d’années. Endéans les trois mois, dans le respect des règles de l’Union européenne, l’UEFA répondra. En se réjouissant que la Commission reconnaisse pleinement le caractère spécifique du sport et du football en particulier. Ça fait plaisir à entendre.

Mick Michels

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