OURAGAN gagnant

Le MVP de la finale de la NBA est aussi licencié en psychologie.

Les voies de l’histoire sportive sont parfois bien étranges. Il a fallu un phénomène naturel pour que la NBA découvre un de ses plus grands talents…

Nous sommes en 1989, dans les Iles Vierges. Timothy Theodore Duncan a 13 ans et son truc à lui, c’est la natation. Il fait partie des meilleurs nageurs de son âge non seulement dans son pays d’origine (100.000 habitants) mais aussi des Etats-Unis entiers dont ce même pays dépend. On lui promet une très belle carrière en 400 nage libre. Le 17 septembre cependant, tout bascule par la faute d’un dénommé Hugo. Cet ouragan de force exceptionnelle va dévaster les Caraïbes et au passage l’unique piscine olympique de Sainte-Croix. Pour assouvir sa passion du sport, Tim abandonne l’eau pour l’anneau…

L’adolescent se découvre rapidement des aptitudes, et mieux encore, une passion pour le basket. Au terme de son cycle d’études secondaires, il est recruté par Dave Odom, le coach de Wake Forest, une université privée de Caroline du Nord. Il va d’emblée s’y imposer au point de faire partie des sélections nationales et participer aux tournois les plus prestigieux : Goodwill Games en 94, University Games en 95, Championnats du Monde des -22 en 96,…

Au terme de ses quatre années à Winston-Salem, Duncan n’aura manqué qu’un seul match sur 128, décrochant au passage un nombre incalculable de records et de trophées dont le prestigieux National Player of the Year en 97. Une fierté qu’il qualifie d’accessoire eu égard à celle d’avoir décroché une licence en psychologie. A sa maman, atteinte d’un cancer et disparue depuis lors, il avait fait la promesse formelle de la primauté des études sur le sport.

Twin Towers

Duncan, c’est donc la tête et les jambes. Il est un des 10 joueurs de la NCAA (North American Collegiate Association) à avoir marqué plus de 2.000 points. Ce qui ne l’empêche pas d’être aussi un défenseur hors pair, jonglant avec les blocks comme les rebonds. Cet éclectisme lui vaut d’être le premier choix du draft et d’être recruté par San Antonio en 97.

Le professionnalisme ne change rien pour le Cruzien, qui continue sur sa lancée. Au terme de sa saison initiale parmi les grands, il aligne des statistiques exceptionnelles : 21,1 points, 11,9 rebonds et 2,7 assists par rencontre. Des chiffres qui lui valent le titre de meilleur bleu de la saison mais aussi une superbe cinquième place au classement général des meilleurs joueurs, toutes anciennetés confondues. Un an plus tard, Duncan-le-métronome (moyenne de 21,7 points, 11,4 rebonds et 2,4 assists) connaît les joies du titre national en battant les New York Knicks par 4 victoires à 1. A propos de New York, Duncan (2m13 û 118 kg) et son coéquipier David Robinson (2m16 û 113 kg) formaient à cette époque ce que l’on surnommait les Twin Towers : deux tours impressionnantes… réputées indestructibles.

Les saisons se suivent et se ressemblent pour la nouvelle coqueluche du Texas profond, avec une autre année faste en 2002. A titre personnel cette fois puisqu’il est élu meilleur joueur du championnat au terme d’un exercice parfait (25,5 points, 12,7 rebonds, 3,7 assists et 2,4 blocks). Un an plus tard, les Spurs connaissent une nouvelle consécration nationale contre les New Jersey Nets. Tim est le Most Valuable Player de la phase finale après avoir renouvelé son titre de meilleur joueur du championnat. Rebelote il y a une semaine à peine avec le titre national contre Detroit et le trophée individuel à la clé.

Ses championnats sont entrecoupés de sélections nationales : en 2000 dans l’équipe olympique à laquelle il doit renoncer à cause d’une blessure au genou, puis en 2004 pour les JO d’Athènes.

Tim Duncan partage avec 5 autres joueurs seulement le privilège d’avoir été choisi dans le 5 de base du championnat au cours de ses 7 premières saisons : Elgin Baylor, Larry Bird, George Mikan, Bob Pettit et Oscar Robinson. Outre la régularité, la force de Duncan réside aussi dans sa science du jeu (jeu de position, démarquage, changements de rythme, finesse,…). On dit de lui qu’il est le joueur le plus complet de toute la NBA avec en tout cas un fonds de jeu supérieur à la moyenne. Shaquille O’Neal le surnomme d’ailleurs le Big Fundamental. Autre preuve de classe, en dehors des parquets : il anime le programme Tim Duncan’s Character, qui récompense les jeunes écoliers qui font preuve d’intégrité, de savoir-vivre, de respect, d’altruisme et de sens civique.

Bernard Geenen

Ce nageur d’excellent niveau s’est mis au basket… PAR LA FAUTE DE L’OURAGAN HUGO !

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