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Où va se retrouver la Septième Kompany ?

Le but, ici, n’est pas de pleurer sur Franky Vercauteren, qui n’est pas né de la dernière pluie de conneries footballistiques : en octobre dernier, il savait s’introduire dans un bazar pas clair, il s’était déjà fait virer comme coach, il avait déjà remplacé des coaches virés, et il a sans doute bénéficié d’un petit pécule compensatoire pour ne pas trop l’ouvrir sur ce qui lui a le plus couru sur le haricot… Bon vent pour la suite, Franky popotin demain sur un autre banc, ou popotin désormais devant ta télé…

Le but, ici, est de tenter de piger (mais est-ce possible ? ) ce qui trotte dans le cigare de ce Vincent Kompany, au moment de la septième phase de sa vie footeuse. Les six autres ? Un, les débuts anderlechtois. Deux, les débuts chez les Diables. Trois, Hambourg. Quatre, Manchester City. Cinq, je reviens à Anderlecht et je fais tout. Six, je me plante et je me laisse chapeauter (ou ennuyer) par Vercauteren. Sept, je reprends le pouvoir sportif absolu. Sept, donc… Selon moi, mais surtout pour le plaisir bébête du titre ci-dessus !

Première chose sûre : dès ses débuts, Kompany a affiché une personnalité pas banale. Hugo Broos, qui l’a lancé, rappelle aujourd’hui qu’à ses débuts mauves, The Prince croyait déjà savoir tout sur tout. Selon Huub Stevens, son coach à Hambourg,  » Kompany voulait être parfait alors qu’il ne l’était pas . Son attitude influençait négativement toute l’équipe.  » Et Rafael van der Vaart, qui fut là-bas son équipier, a jadis confié que les joueurs avaient été soulagés quand ils ont su que Kompany, qu’ils surnommaient le professeur, quittait Hambourg… Deuxième chose sûre, tout cela s’est estompé durant sa maturité et son long séjour à City : Kompany avait trouvé là un club à sa mesure, des coaches selon lui à sa mesure, et peu à peu, aussi un leadership à sa mesure.

L’avenir nous dira si Kompany est un têtu de génie ou un idéaliste à côté de la plaque.

Gros caractère d’une part, grosse expérience de l’autre. À partir de cela, on peut comprendre (même en pensant qu’il se gourait) que Kompany se soit imaginé savoir tout du foot lorsqu’il s’est ramené dans son club formateur de la petite Belgique. Tout le monde peut se planter… Mais l’on se disait que Kompany l’avait ensuite compris : quand tu prends six points sur 27 avant qu’un vieux de la vieille en arrache 41 sur 66, tu revois ta copie si t’es un peu lucide, non ? Eh bien non, la preuve par cette récente reprise de pouvoir au bout d’à peine dix mois ! Perso, ça m’aurait épaté que Kompany annonce plutôt se contenter, d’abord, d’organiser la formation des jeunes chez les Mauves : c’eût été une envie joliment humble de mieux apprendre un boulot difficile, avant le grand bain d’un top-coaching. Timmy Simons est humble…

L’avenir nous dira si le Prince est un têtu de génie ou un idéaliste à côté de la plaque. Mais l’avenir, c’est quand ? Son contrat est de quatre ans, ce serait toutefois étonnant qu’il les preste s’il n’est pas champion plus tôt que ça : un coach mauve restant quatre saisons en place sans titre, ça n’a jamais existé. Wait and see, donc… Mais Kompany me fait peur lorsqu’il lâche en conférence de presse :  » En tout cas, après moi, le club aura une identité et sera dans un meilleur état, que ce soit dans trois matches ou dans trente ans !  » Oufti, Vince, calmos, sur le court comme sur le long terme ! Sur le court, ne te resterait plus qu’un match après ton nul ostendais, mais ce serait grotesque de déjà causer d’identité. Quant à l’influence à long terme, même Paul Van Himst ne s’est jamais pronostiqué pareille aura : dans trente ans, tu ne feras plus que gaffe à ta prostate, et la majorité des supporters mauves, hélas, ne se rappellera même plus ta prestance…

Je reste dans la maison mauve pour me libérer d’un truc qui m’a gratouillé lors du huis clos d’Anderlecht-Mouscron, via la télé qui se doit d’occuper les temps morts. Elle nous file ainsi des gros plans sur les rares bénis des dieux admis dans le stade, notamment parce qu’ils sont comitards. Se rendent-ils compte de leur privilège, parfaite antithèse de la frustration que doivent ressentir les vrais supporters de ne pouvoir être là, même comme cochons de payants ? Ainsi, quand la télé fixe Marc Coucke qui trimballe sa bulle au stade, avec Madame, la gamine et le petit chien de la gamine, m’envahit le sentiment d’une certaine indécence. Comme si le Covid aussi ne prêtait qu’aux riches.

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