OÙ EST MOUSCRON?

Le public du Canonnier a sifflé ses joueurs, samedi. Rarissime.

Ils avaient bravé le froid pour assister à un match qui, sur papier, n’avait rien d’attrayant. En première mi-temps, ils ont gentiment patienté, espérant que le niveau de jeu s’améliorerait progressivement et que leurs favoris trouveraient finalement le chemin des filets. Mais, loin de s’améliorer, le jeu de leur équipe continua à se découdre et ils comprirent que le but tant attendu ne tomberait pas. Quelques coups de sifflet commencèrent à fuser. Puis, quelques chants cyniques: « Et un, et deux, et trois hors-jeu », après que le juge de touche eut levé son drapeau pour la énième fois. Enfin, cela se termina par un « Où est Mouscron? » entonné sur l’air des lampions. Du jamais vu au Canonnier.

« C’est un public formidable, mais cette fois il m’a déçu », commenta Hugo Broos. « Les joueurs manquent de confiance et ce n’est pas en sifflant qu’on la leur redonnera ».

Le public du Canonnier a été gâté ces dernières années. Pour l’instant, il est réduit à la portion congrue. Au cours des quatre derniers matches, l’Excelsior n’a inscrit qu’un but: celui de Marcin Zewlakow qui avait valu trois points contre Saint-Trond. Ni à Alost, ni à Westerlo, ni samedi contre Beveren, les Hurlus n’ont trouvé le chemin des filets.

« Nous sommes au creux de la vague », admet Hugo Broos. « Les joueurs n’osent plus entreprendre. Ils se cachent et le porteur du ballon a rarement cinq possibilités de passes. Parfois aucune. Inverser la tendance n’est pas facile. Il faudrait une victoire bien nette qui fasse office de déclic. Mais cela ne se fait pas d’un coup de baguette magique ».

Le comble, c’est que malgré tous ces points perdus, l’Excelsior n’est qu’à six points de la troisième place alors que La Gantoise et le Standard doivent encore se déplacer au Canonnier. Mais cela fait belle lurette que les joueurs ne croient plus à l’Europe. Conscients, peut-être, de ne pas la mériter. Derrière les déclarations de circonstance, du style « jouer pour les primes » et « faire plaisir au public », il y a la réalité. Un joueur, pourtant combatif de nature, n’avait pas attendu le match de Beveren pour confier: « J’ai hâte que la saison se termine ».

Dimanche matin, à la place du traditionnel décrassage, Hugo Broos s’est contenté d’un long discours qui a duré près de deux heures. (D.Dv.)

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