OÙ EST LE SPECTACLE ?

Pourquoi a-t-on instauré les play-offs 1 ? Notamment pour rehausser le niveau de notre football, rendre nos équipes plus compétitives sur la scène européenne, insuffler spectacle et suspense à la fin de la compétition, remplir les stades. On n’a pas vu grand-chose de tout ça après 180 minutes de PO1. C’est simple, c’est le match de vendredi entre Ostende et Zulte Waregem qui a été le plus agréable. Anderlecht et le Club Bruges développent un football mou. Pour le moment, c’est Gand qui produit le meilleur jeu. Avec des intentions offensives.

La prolongation de contrat de Hein Vanhaezebrouck est une excellente chose pour les Buffalos. Son contrat a été revu à la hausse et assorti de plus de compétences sportives. Vanhaezebrouck se sent conforté par la qualité des transferts hivernaux, que Gand a effectués selon ses indications.

Pour l’heure, la Ghelamco Arena ne clame plus que les entraîneurs sont des passants qui n’ont pas à se mêler trop des transferts. Gand ne devra pas vendre les cadres de son équipe, contrairement à l’été passé. Ça offre à Vanhaezebrouck la chance de poursuivre son travail sur les bases actuelles et de renforcer celles-ci.

Dimanche, Anderlecht a raté l’occasion de porter un coup à ses concurrents. Il a joué trop prudemment, trop mollement. Pourtant, les Mauves restent favoris au titre, avec un entraîneur, René Weiler, qui est très apprécié en interne pour avoir nettoyé le vestiaire et rétabli la discipline. Il est étrange qu’un entraîneur relativement peu expérimenté ait réussi là où ses prédécesseurs avaient échoué.

C’est ce point qui lui vaut le plus de crédit. On fait preuve de compréhension pour la mièvre qualité du football. Le temps où les entraîneurs étaient jugés sur cette base est révolu. Ce qui importe, c’est qu’Anderlecht récupère le titre, après deux années de disette.

Toutefois, la route est encore longue et l’agenda, très lourd, peut constituer un sérieux obstacle, même si le Club Bruges, son premier rival, ne semble pas vraiment constituer de menace pour les Bruxellois, actuellement. Du mauvais football, à nouveau beaucoup d’irritation sur le banc après un penalty concédé, Michel Preud’homme et ses acolytes ne parviennent pas à contrôler leurs émotions.

Preud’homme n’est que frustration, il se plaint trop, abuse de l’art dramatique quand, entre autres, il clame que les analystes pensent tout mieux savoir. Il sait qu’il doit rester au-dessus de la mêlée mais il en est incapable.

L’irritation de Preud’homme est très profonde. Il est impuissant parce qu’il voit que les joueurs qui doivent tirer la charrette ne le font pas, il est irrité parce qu’il a souvent dû le signaler. Preud’homme doit être fatigué de tout devoir répéter à l’infini. La fin de la saison sera une délivrance pour lui. Même si, une petite heure après le match, il semblait déjà avoir évacué le plus gros de sa colère : il buvait alors tranquillement une bière avec son adversaire, Felice Mazzù.

Entre-temps, en PO2 : Waasland-Beveren développe un football scandaleux, Runar Kristinsson réalise des essais à Lokeren, le FC Malines a fait oublier le blâme encouru une semaine auparavant à l’Union, et le Standard s’enfonce de plus en plus.

La situation des Rouches a-t-elle déjà été aussi dramatique ? Des joueurs dépourvus de toute fierté pour leurs couleurs, un entraîneur qui sait ses jours comptés, une direction qui doit, une fois de plus, développer une autre stratégie en espérant que ce soit la bonne. Vendredi, le Standard affronte l’Union au stade Roi Baudouin. Dans un stade où il a gagné la coupe contre le Club Bruges, il y a un an. Cette fois, l’ambiance sera tout autre. C’est normal dans une compétition qui n’intéresse pas grand-monde.

PAR JACQUES SYS

Pourquoi Michel Preud’homme n’arrête-t-il pas de se plaindre ?

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