OSTSEESTADION

Club : Hansa Rostock

Capacité : 30.000 places

Inauguration : 27/6/1954 pour l’ancien stade, le 4/8/2001 pour l’actuel

Record d’assistance : 33.000 spectateurs en 1989 contre Dynamo Dresde (ancienne configuration), 29.000 spectateurs contre le Bayern Munich et le Werder Brême en 2004 (configuration actuelle)

Cher Magazine,

Que de chemin parcouru par nos voisins allemands en quinze ans, depuis la chute du Mur de Berlin. En se promenant dans les villes de l’ex-RDA, il n’est pas évident de percevoir une différence avec leurs s£urs de l’Ouest et on est à mille lieues des clichés teintés de quartiers ternes et gris. Rostock incarne parfaitement ce constat et l’itinéraire en direction de l’Ostseestadion (le stade de la Mer Baltique) se révèle même une très agréable promenade, agrémentée de belles bâtisses de couleur pastel et ponctuée par une ambiance sonore en provenance du zoo voisin du temple footbalistique.

Si, jusqu’à sa rénovation en 2001, le repère du Hansa local présentait toutes les caractéristiques des anciens stades germaniques (ovale avec une piste d’athlétisme, une seule tribune latérale couverte et une tour derrière l’un des buts), l’enceinte actuelle ressemble à la majorité des édifications récentes d’outre-Rhin : coquette, fonctionnelle mais sans grande surprise.

L’histoire de l’édifice disparu, qui avait lui-même remplacé un stade du Peuple érigé en 1923, ne manque pas d’étonner, puisqu’il fut construit par une abondante main-d’£uvre bénévole (236.071 heures de travail, comme l’annonce une pierre commémorative). Seules traces encore visibles du fruit de la générosité citoyenne : les pylônes d’éclairage, une espèce particulière en voie de disparition, sorte de sauterelle dressée sur ses pattes et dont la tête est composée de plateaux superposés auxquels sont accrochés les projecteurs.

L’administration du team de la Hanse est logée dans un petit immeuble vitré situé en plein c£ur d’un complexe qui, outre la pelouse principale, regorge de surfaces impeccables. Les murs du joli hall d’accueil y sont garnis de photos d’internationaux du cru, parmi lesquels on peut reconnaître Thomas Doll, Oliver Neuville, Joachim Streich

Axel Schulz, l’attaché de presse, sourit en nous introduisant au sein de l’antre bleu et en nous exhibant une clé :  » Elle ouvre absolument toutes les portes, c’est vous dire si elle vaut cher « . Hormis des salles de bars très spacieuses (mais dépourvues de confort) et un état de propreté relatif dans les pourtours, rien, dans le bateau amiral, n’aura vraiment marqué notre mémoire. Au contraire du destroyer annexe, un petit stade de 1.500 places couvert d’un surprenant toit ondulé symbolisant la mer toute proche.

Le club à l’écusson en forme de voilier, ultime rescapé du championnat de RDA en Bundesliga jusqu’à sa toute récente relégation, avait su garder le vent en poupe en étant aussi le seul cercle de l’ancien régime à diriger courageusement la voile de son vaisseau mère vers un séjour en cale sèche, afin de pouvoir disposer d’une toute nouvelle embarcation (depuis, Leipzig a pu suivre le même cap). Gageons que la voie d’eau créée par la descente n’érodera pas leur envie de rester la figure de proue des clubs naufragés de l’ex-Allemagne de l’Est.n

par Rudi Katusic

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