» On s’est crus TROP BEAUX « 

Bruno Govers

Le président du RSCA fait le point sur une saison européenne aussi essentielle que d’habitude.

C’est avec une lippe passablement renfrognée que le président du RSC Anderlecht, Roger Vanden Stock, avait accueilli le tirage des poules de la Ligue des Champions à Monaco, voici une dizaine de jours. Et pour cause, puisque la main innocente de Paolo Maldini avait versé son Sporting dans le groupe le plus corsé de l’épreuve, aux côtés de Liverpool, Chelsea et le Betis Séville. A moins d’une semaine de la première sortie de ses ouailles à Stamford Bridge, le réalisme de l’homme fort des Mauves s’est toutefois teinté d’une dose d’optimisme.

Roger Vanden Stock : Par rapport à la saison passée, au cours de laquelle nous nous étions mesurés à Valence, l’Inter Milan et le Werder Brême, je dis et je maintiens que notre tâche sera encore plus ardue cette année. Pourtant, malgré un degré de difficulté plus élevé, je suis convaincu que nous effacerons le souvenir du piètre 0 sur 18 obtenu durant l’exercice écoulé. Sur notre terrain, nous devrions être en mesure de grappiller l’un ou l’autre points et le match au Slavia Prague a prouvé que nous étions sur la bonne voie aussi quant à la gestion d’un résultat. Bien sûr, l’opposition sera d’un tout autre calibre mais je vois fort bien nos joueurs réaliser des performances de choix, à l’image de ce qui s’était produit il y a deux ans quand l’équipe s’était imposée au Parc Astrid face au Celtic Glasgow et à l’Olympique Lyonnais, tout en contraignant le Bayern Munich au partage. Pour ce faire, j’ai le sentiment que nous disposons à la fois d’un noyau des plus compétitifs et d’un staff technique qui l’est tout autant. Ce n’est pas que je veuille jeter la pierre à Hugo Broos mais pendant notre campagne européenne 2004-2005, je trouve que nous avons trop souvent joué la fleur au fusil à domicile. Avec, comme conséquence, des brèches immenses dans lesquelles nos adversaires se sont engouffrés à qui mieux mieux. Nous avons eu tort, à l’époque, de nous croire beaucoup trop beaux. Et je m’englobe dans ce nombre, car j’étais persuadé que nous défrayerions la chronique. A mes yeux, avec un effectif maintenu dans sa quasi-totalité, auquel s’étaient joints Fabrice Ehret et surtout Mbo Mpenza, nous ne pouvions que faire mieux que durant la campagne précédente. Ce fut une erreur de jugement car nous avons voulu forcer les événements au point de nous retrouver finalement les mains vides. Cette fois, nous ne retomberons pas dans les mêmes travers. Nous serons beaucoup plus circonspects au moment de donner la réplique à l’un de ces ténors. Ce n’est pas anormal en ce sens que par rapport à eux, nous faisons figure de petit poucet, à commencer au plan pécuniaire. Ce qui ne signifie cependant pas que nous allons nous laisser manger tout cru. Il y va de notre prestige, d’un standing à défendre.

Anderlecht a besoin des poules…

Vous avez dit qu’Anderlecht se devait, pour bien faire, de participer aux poules de la Ligue des Champions une année sur trois. Herman Van Holsbeeck, lui, est plus ambitieux, qui parle de deux présences en un même laps de temps.

Je me suis peut-être mal exprimé, ou bien mes propos ont été mal interprétés. Pour demeurer compétitif et boucler son budget, le Sporting doit tabler sur trois ans à une participation à la Ligue des Champions et deux en Coupe de l’UEFA. S’il réussit à faire mieux, c’est du boni. A l’heure actuelle, avec trois qualifications de rang pour les poules, nous nous situons au-dessus de la moyenne. Et c’est ce qui nous a permis de réaliser un extra au plan des arrivées. Tout en conservant également l’essentiel de nos forces vives.

Avec ses 25 millions d’euros de budget, qui le classent tout juste dans le top-100 européen, Anderlecht est loin de pouvoir soutenir la concurrence, financièrement, avec les meilleurs d’Angleterre et d’Espagne. Pour vous, l’important, en définitive, ne constitue-t-il pas, tout simplement, de participer à la lucrative Ligue des Champions afin de maintenir vos distances par rapport à la concurrence en Belgique ?

Notre décalage par rapport aux cadors européens est effectivement le même que celui que vivent les trois quarts des clubs de l’élite belge par rapport à nous. Cette situation n’exclut cependant pas une certaine compétitivité. Dans un passé récent, des clubs comme le Lierse et le Racing Genk ont remporté le championnat. Sans compter que chaque année, quelques formations qu’on n’attendait pas se plaisent invariablement à jouer les trouble-fête. Ce cas de figure-là, je veux pouvoir le vivre aussi sur la plus haute scène. Si mon rôle se limite à celui de simple figurant, avec mon club, je me lasserai rapidement. Idem pour les supporters. L’ambition est, et doit toujours être, de réussir au-delà des espérances. Nous y sommes parvenus en 2000-2001, en terminant premiers d’une poule qui regroupait ni plus ni moins Manchester United, le Dynamo Kiev et le PSV Eindhoven. Par la suite, nous avions encore tenu la dragée haute à la Lazio Rome, Leeds United et le Real Madrid. C’est avec cet état d’esprit que nous devrons aborder nos différentes missions européennes au cours des semaines à venir. Comme le football n’est pas une science exacte, un exploit n’est jamais à exclure. Surtout sur notre terrain. L’important consiste à y croire. Avec la foi, on peut soulever des montagnes. Même russes dans le cas de Roman Abramovich et Chelsea (il sourit).

Plus riche en profondeur que Bruges

Où situez-vous la génération actuelle par rapport à la précitée qui avait effectué un parcours de choix sous la houlette d’Aimé Anthuenis ?

Il est trop tôt pour répondre à cette question. Il faudrait, pour bien faire, me la poser en fin de saison, lorsque cette génération aura montré ce qu’elle a réellement dans le ventre. J’ai un pressentiment favorable mais je pense quand même que l’équipe articulée autour de Jan Koller, Tomasz Radzinski et Didier Dheedene avait plus de bouteille. Il ne faut quand même pas oublier que la moitié de l’équipe actuelle a moins de 25 ans. C’est dire si elle se situe au début d’un cycle alors que l’autre était à son apogée. Je suis d’avis aussi qu’en l’espace de cinq ans à peine, le contexte a évolué du tout au tout et qu’il serait sot d’attendre des Sportingmen actuels les mêmes résultats européens que leurs devanciers. Les ténors anglais d’aujourd’hui sont sans conteste plus forts que le team de Manchester United que nous avions rencontré durant l’automne 2000. Et le même constat vaut pour les autres représentants des cinq grandes compétitions européennes. Il y a cinq ans, on ne donnait déjà pas cher de nos chances face à Roberto Carlos, Luis Figo et Raúl. Depuis lors, si le Portugais est parti, d’autres galactiques se sont ajoutés : Zinédine Zidane, Ronaldo, David Beckham ou, à présent, Robinho. C’est ce qui me pousse à dire que les grands n’en finissent pas de grandir. Quant à nous, nous essayons tant bien que mal de nous maintenir dans leur sillage.

Dans un passé guère lointain, vous aviez affirmé dans nos colonnes que la deuxième garniture des grands clubs européens n’était pas intéressée par le RSCA ou tout autre caïd du football belge. Les arrivées de Serhat Akin au Sporting et Javier Portillo au Club Bruges tendent à prouver le contraire.

Le football belge exerce à nouveau un pouvoir d’attraction, et c’est réjouissant, mais il ne faut pas se voiler la face : si ces garçons ont débarqué en Belgique, c’est parce qu’ils étaient barrés dans leur club respectif, Fenerbahce pour l’un et le Real Madrid pour l’autre, et qu’ils comptent profiter de la vitrine que constitue la Ligue des Champions afin de s’exposer aux regards. Notre championnat ne constitue pas une fin en soi pour ces éléments mais plutôt un tremplin. A notre niveau, il convient de profiter pleinement de leur passage en vue de rester le plus compétitif possible. Et peut-être un jour qui sait, certains d’entre eux nous jureront-ils fidélité plus longtemps que prévu en raison d’un nouvel élan de notre football. Il serait malgré tout utopique d’attendre déjà un retournement de situation sur un an ou deux. Il reste encore pas mal de chemin à accomplir, même si on peut se réjouir déjà de l’arrivée de quelques joueurs hors normes qui ont contribué à rehausser le niveau ces derniers mois. Je songe à Sergio Conceição par exemple. Il en résulte un Standard plus compétitif, ce qui est une aubaine pour notre football. Car plus la concurrence est grande, plus le championnat a de valeur. Et plus on a l’opportunité de se mesurer à des formations de pointe, plus on prend du galon. C’est pourquoi je plaide ardemment depuis longtemps en faveur d’un championnat réduit à 14 équipes, avec des playoffs en fin de parcours. Enfin, c’est un autre débat. Revenons à nos moutons.

 » Je m’attends à une nouvelle saignée  »

Le Club ne vous a-t-il pas quelque peu volé la vedette en engageant Javier Portillo alors que vous engagiez deux noms moins ronflants : le Hongrois Roland Juhasz et le Français Grégory Pujol ?

Ce que nous avons réussi avec Serhat Akin, nos rivaux l’ont fait avec Javier Portillo, tout simplement. Sous cet angle-là, nous sommes strictement à égalité. C’est kif-kif. Mais en profondeur, nous sommes sans doute plus riches. N’oublions pas que Javier Portillo a été loué pour une saison par les Madrilènes tandis que notre attaquant turc s’est lié à nous pour une période de quatre ans. Roland Juhasz constitue également une acquisition de longue durée, tandis qu’une option d’achat a été prévue lors de la signature de l’ancien joueur du FC Nantes Pujol. Contrairement au Club Bruges, qui sera probablement amené à devoir changer son fusil d’épaule dès l’été prochain, nous pourrons donc travailler dans une certaine continuité. C’est important car il s’agit de se rendre à l’évidence : au cours de l’été 2006, il faudra pourvoir à la succession de plusieurs joueurs chez nous. Pär Zetterberg sera en fin de carrière, Hannu Tihinen a lui aussi manifesté le désir de changer d’air et je ne pourrai sans doute pas retenir plus longtemps des garçons comme Vincent Kompany ou Christian Wilhelmsson pour qui le FC Séville et la Fiorentina avaient encore fait le forcing ces derniers jours.

En juin prochain, vous vous retrouverez dans la même situation qu’en 2001 lorsque Jan Koller, Tomasz Radzinski, Bart Goor et Didier Dheedene ont quitté conjointement le club ?

Je m’attends à cette possible saignée en tout cas. La différence avec 2001, c’est que nous serons préparés, cette fois, à ces éventuels départs et que nous aurons l’occasion d’anticiper les événements. C’est dans ce cadre-là qu’il faut d’ailleurs voir l’acquisition de Roland Juhasz. Il y a cinq ans, en revanche, nous n’étions pas du tout parés devant cette cascade de départs.

Ronaldinho vient de se lier jusqu’en 2010 au FC Barcelone, où sa tête a été mise à prix pour 125 millions d’euros. Vous avez fait rempiler Vincent Kompany jusqu’à cette date-là aussi et fixé son départ à 20 millions d’euros. Qu’est-ce qui vous empêche de le retenir dans ces conditions ?

D’une part, le prix d’achat n’est déjà pas comparable. D’autre part, les salaires respectifs ne le sont pas non plus. Je comprends que Ronaldinho soit heureux au Barça : il est non seulement payé rubis sur l’ongle mais évolue également dans un tout grand club. Vincent a un très beau contrat chez nous mais il va sans dire que tant financièrement que sportivement, il peut encore s’élever s’il aboutit dans un club de ce calibre. A partir du moment où toutes les parties concernées s’y retrouvent, je ne vois pas pourquoi je bloquerais l’épanouissement du joueur. Je peux peut-être retarder son départ, comme cela s’est produit cette année par le biais d’un nouveau contrat, plus alléchant. Mais je ne peux pas le retenir ad vitam aeternam. La valeur de notre football et mes finances ne le permettent pas.

En 2010 dans un stade flambant neuf

Avec des affiches aussi prestigieuses que Liverpool, Chelsea et le Betis Séville, Anderlecht pourrait remplir sans problème le stade Roi Baudouin et ses 50.000 places. Vous êtes limité à 22.000 à peine au Parc Astrid. Compte tenu des prix pratiqués pour les mini abonnements, c’est un manque à gagner de cinq millions d’euros au bas mot. Soit le cinquième de votre budget. Enorme. Pourquoi ne pas avoir envisagé l’utilisation du plateau du Heysel, comme le Sporting l’avait fait en 1983 lors de la transformation des installations du Parc Astrid ?

Parce que le stade Roi Baudouin ne répond plus aux critères nécessaires pour un événement de cette envergure. Il ne dispose pas, non plus, de loges et de business seats, ainsi que d’une infrastructure enviable en matière de catering. Nous sommes donc bel et bien obligés de composer avec nos installations, même si nous y sommes de plus en plus à l’étroit. C’est pourquoi une nouvelle enceinte s’impose. Au Parc Astrid, nous sommes bloqués car il est exclu d’ajouter un anneau au-dessus des tribunes actuelles. La seule possibilité de rechange, sur le territoire de la commune, est Neerpede, zone verte où est déjà installée depuis belle lurette notre école des jeunes. Le site, à proximité du ring, est idéal. Une implantation là-bas nous rapprocherait aussi de notre centre de formation, ce qui n’est pas négligeable. A l’occasion du récent voyage au Slavia, un premier tour de table a été effectué en ce sens avec les édiles communaux, le bourgmestre Jacques Simonet en tête. La balle est dans son camp. S’il ne peut accéder à cette demande et s’il n’a pas d’autre alternative à Anderlecht, il faudra peut-être se résoudre à aller voir ailleurs. Mais j’ose espérer, néanmoins, qu’une solution sera dégagée le plus tôt possible. En 2010 au plus tard, nous devrons opérer dans un stade flambant neuf.

Villa Park, le ground d’Aston Villa, avait servi d’inspiration, avec ses loges, en vue de l’érection du futur stade Constant Vanden Stock il y a un quart de siècle. Sur quel modèle vous appuierez-vous cette fois ?

Je ne cache pas que j’ai été fort impressionné par la beauté et le caractère fonctionnel de plusieurs stades mis sur pied pour les besoins de l’EURO 2004 au Portugal. Et, en particulier, celui du Sporting Lisbonne. Il a coûté 70 millions d’euros et s’avère un petit bijou de 45.000 places. C’est le modèle que j’ai en tête.

Le club est prêt à payer un tiers des 100 millions !

La location des loges et des business seats, pour une période de trois ans, avait servi à financer par paliers la construction du stade Constant Vanden Stock. Procéderez-vous de manière analogue cette fois ?

Cet artifice ne sera pas suffisant, en ce sens que je m’attends quand même à un débours oscillant entre les 70 et les 100 millions d’euros. Pour ce qui est du financement, nous nous débrouillerons comme nous l’avions fait au début des années 80. Le Sporting peut prendre à sa charge une partie de l’investissement, de l’ordre d’un tiers du montant total par exemple. Il concernera tant des fonds propres que d’une aide éventuelle de nos principaux sponsors. Le reste est affaire de financement. Dans cette optique, des contacts ont d’ores et déjà été établis avec notre partenaire de longue date, Fortis, et l’affaire semble plutôt bien emmanchée. L’idée d’un prêt à un taux raisonnable fait en tout cas son chemin. Je ne désespère pas non plus une aide à plus vaste échelle. En Angleterre, le gouvernement s’est fait fort de payer pendant dix ans les intérêts des investissements réalisés dans les stades. Ce n’est pas rien car depuis 1995, pas moins de 125 millions de livres sterling ont été investies au Royaume-Uni pour le réaménagement des stades. Pourquoi, à moindre échelle, semblable mesure ne pourrait-elle être de mise chez nous ? Je constate que tous les pays, qui ont organisé une phase finale du Championnat d’Europe des Nations ou d’une Coupe du Monde, disposent d’enceintes modernes aujourd’hui. C’est le cas de l’Angleterre, la France, les Pays-Bas et le Portugal. En attendant la Suisse et l’Autriche en 2008. Seule la Belgique, qui organisait pourtant conjointement l’EURO 2000 avec la Hollande, a raté le coche. Nos autorités ont dépensé un minimum pour la réfection des stades et nous en payons les pots cassés aujourd’hui parce que tous sont dépassés. Même le Heysel, qui devrait être la fierté nationale, ne peut plus abriter de compétition footballistique majeure aujourd’hui. Ce n’est plus un stade de football mais un stade d’athlétisme. Il est peut-être temps de remettre les pendules à l’heure si nous ne voulons pas être définitivement largués au plan européen. Au Sporting aussi, il convient de se remettre à la page. Au début des années 80, nous avions innové avec notre stade. Depuis lors, nous avons été dépassés de tous côtés. De précurseurs, nous sommes passés au statut de postcurseurs. Nous devons revenir dans le peloton de tête.

Qu’attendez-vous de la commune d’Anderlecht ?

Rien d’autre qu’un emplacement adéquat pour ériger un nouveau stade, c’est tout. Je ne lui demande nullement d’intervenir financièrement.

Si la première pierre du nouveau complexe sportif de Neerpede n’a toujours pas été posée, serait-ce en raison d’une révision des plans due à l’implantation future du nouveau stade ?

Non, les deux projets sont indépendants. Pour le stade, nous n’en sommes qu’à l’idée alors que pour le complexe sportif, les plans existent. Ils prévoient un ensemble de sept terrains gazonnés, quatre synthétiques et deux salles polyvalentes situés en partie sur notre centre actuel et le long de la drève Olympique. Dès que nous aurons reçu la première tranche de subsides – un million d’euros – nous commencerons les travaux.

 » Le club, ce n’est pas que la famille…  »

Est-il exact que le beau-fils de votre cousin, Philippe Collin, sera impliqué dans la construction de ce complexe new look ?

Nuance : c’est le bureau d’architecte dont il fait partie qui a été choisi, parmi quatre autres candidatures, pour son projet. Mais ce groupement ne va pas, pour autant, construire le nouveau stade. Pour ce savoir-faire, tout porte à croire que nous nous tournerons vers les Anglais. Ce sont les spécialistes en la matière.

Il n’empêche que ce détail apporte une fois de plus de l’eau au moulin de ceux qui vous reprochent un certain népotisme. Car la dernière nomination en date, au Sporting, est celle de Pierre Desmet, responsable de la cellule communication mais aussi père de l’un de vos beaux-fils, Didier ?

C’est le père de mon beau-fils, d’accord. Et, par-là même, j’ai l’avantage de bien le connaître et, surtout, de bien cerner ses compétences. Pour moi, c’était l’homme de la situation. Voilà pourquoi il se trouve aujourd’hui à la tête de ce département. Mais il est faux de prétendre, comme d’aucuns se plaisent à le faire, que je ne songe qu’aux intérêts de ceux qui me sont proches. Que je sache, le nouveau directeur financier, René Trullemans, et le manager commercial, Kris Lioen, ne font pas partie de la famille. Ou il faut vraiment remonter très très loin dans le temps…

En 2008, le RSCA aura cent ans. Vous serez toujours à sa tête ?

(Il sourit) C’est une question insidieuse car elle entraîne immanquablement une bifurcation vers la Ligue Pro ou l’Union Belge. Dès lors, je préfère ne pas y répondre. Tout ce que je tiens à dire à ce propos, c’est que tant au Sporting qu’à l’URBSFA, je me bats pour faire bouger les choses. D’un côté avec la nécessité d’un nouveau stade et, de l’autre, avec la réforme du championnat. Je ne suis pas sûr de réussir dans ces deux domaines. Mais je veux aller au bout de cette double ambition. Si on me suit, c’est du pain béni. Dans le cas contraire, j’en tirerai les conclusions qui s’imposent.

Vous vous êtes fixé une dead-line ?

Pour le Sporting, je tiens à savoir à quoi m’en tenir cette année encore. Pour l’Union Belge, j’attendrai l’assemblée générale de juin 2006.

Votre club répondait à l’appellation de Sporting Club Anderlechtois lors de sa création en 1908. Il est devenu royal en 1933 et a changé son nom en Royal Sporting Club Anderlecht en 1993. Comment s’appellera-t-il en 2008 ?

Vous voulez savoir si le mot Brussels s’y ajoutera ? Pour le moment, il est trop tôt pour se prononcer. De toute façon, Anderlecht restera toujours Anderlecht. Et, si possible, à Anderlecht. Il n’est pas question d’enlever le nom de la commune de son appellation.

Le centenaire, on s’y attelle déjà au Sporting ?

Une cellule a été mise sur pied à cet effet. Le projet prend tout doucement forme. La question est de savoir si les festivités s’étendront sur un an ou si elles se concentreront sur une seule journée.

Un match de gala est-il prévu contre le FC Barcelone ?

Il entrerait dans une certaine logique car le Barça a été notre invité tant pour le cinquantième anniversaire du club, en 1958, que pour ses 75 ans en 1983. Si on ne tombe pas sur les Catalans en Ligue des Champions d’ici là, ce serait bien de pouvoir présenter Ronaldinho à notre public à ce moment-là. Il a rempilé, non ?

Comme Vincent Kompany…

Oui, mais il jouera dans quel camp ce jour-là ? (il rit)

Bruno Govers

 » Anderlecht RESTERA TOUJOURS Anderlecht. Et, si possible, à Anderlecht  »

 » On est UN PETIT POUCET, mais on ne va pas se laisser manger tout cru « 

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