On ne peut exiger le respect, on l’impose

Anderlecht est vexé par les derniers événements mais ne s’y prend peut-être pas bien pour sortir la tête du trou. C’est ce qu’on s’est d’abord dit suite à la conférence de presse très rock’n roll du lundi 24 septembre dernier. On y avait confirmé (tardivement) Frankie Vercauteren dans son job d’entraîneur après le 1-1 de Genk. Le président Roger Vanden Stock y parlait aussi à un journaliste en le pointant vigoureusement du doigt et le manager Herman Van Holsbeeck exigeait, en tonnant, du respect à l’égard de son club.

Les champions vivent dans une cacophonie totale et règlent des comptes sans aucune prise de hauteur. Les pontes anderlechtois sont vite vexés, mais à qui la faute ? Cela fait des années qu’on y baigne en plein amateurisme en termes de communication. Les recettes bonshommes de Constant Vanden Stock et rentre-dedans de Michel Verschueren ont fait leur temps. Il faut que le club trouve une solution pour expliquer clairement ses objectifs. Mais les objectifs sont-ils toujours clairs ?

Dernier exemple en date : les joueurs avaient été obligés de se taire à l’égard de la presse jusqu’à nouvel ordre il y a une semaine. Mais Ahmed Hassan n’en a eu cure et a parlé aux journalistes après la défaite à domicile contre Charleroi. Un hold-up parfait des Zèbres ? Anderlecht a eu plus d’occasions, on a vu un but de JanPolak annulé et celui des Carolos  » offert  » par NicolasPareja… Le résultat est là. Mais va-t-on dire, à Charleroi, qu’ils doivent leur victoire à une erreur d’arbitrage ? Ce serait assez chic. Cela dit, et même si le Sporting zébré ne participera pas à la lutte pour le titre, il réussit saison après saison à rester dans le haut du panier. C’est déjà un exploit.

Pour Anderlecht, c’est la loi des séries : quand ça commence à aller mal, on a l’impression que ça ne va jamais finir. La dernière victoire des Mauves remonte à Mouscron : 1-2 le 2 septembre. Contre Zulte Waregem, le 15 septembre, les Mauves avaient livré un pitoyable 2-2 et établi un record de la saison en nombre de mauvaises passes. Le jeudi 20, en Coupe de l’UEFA, 1-1 contre le Rapid Vienne. Il y a dix jours, ce fut le 1-1 à Genk.

Demain, dans la capitale autrichienne, Vercauteren et ses boys doivent prouver l’impossible : que les mauvais jours sont derrière eux. Mais Anderlecht est plus malade que ça : le club ne fonctionne pas comme il devrait. Le remplacement du coach (re-confirmé jusqu’en mai) aurait pu résoudre certaines choses. Mais pour combien de temps ? C’est apparemment plus que le banc qui doit être restructuré.

Du côté du Standard, le défi en UEFA est au moins aussi dur. Battus 3-0 à Saint-Pétersbourg, les Rouches sont au pied d’une muraille, même s’ils jouent dans leurs stade fétiche de Sclessin. Mais le Standard a atteint une plénitude psychologique qu’on ne lui connaissait pas et – à condition d’être complet ce jeudi soir -, tout est possible. Si à Anderlecht on critique le coach, il en va autrement à Sclessin où on estime que Michel Preud’homme exploite bien le potentiel de son noyau. En plus, débarrassé de joueurs encombrants, le coach est devenu la seule référence à suivre. Et finalement, son discours dépouillé de toute inutilité permet à ses joueurs de se livrer sans complexes.

Le Club Bruges, notre troisième représentant européen, a le plus de chances de se retrouver dans les poules de la Coupe UEFA puisqu’il a déjà gagné 0-1 à l’aller. Pourtant prétendre que l’équipe de Jacky Mathijssen carbure pour l’instant est erroné. Comme Anderlecht, il est largué à cinq points du Standard au classement et samedi dernier, Mouscron aurait pu mener 0-2 sans problème. Selon certains insiders, le Club est petit à petit en train de se rendre compte qu’il s’est trompé de casting avec son nouveau coach. Sans aucunement nier les qualités du Limbourgeois, il faut bien dire que le style qu’il prône est à mille lieues du football total, axe de la nostalgie brugeoise.

PAR JOHN BAETE

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