« On m’appelle « L’homme à la valise » »

Un beau matin de 1992, quelque part à Cologne, Sébastien Gilles est devenu champion d’Europe. Depuis, le Framerisois continue de contribuer au développement de sa discipline: le subbuteo.

« Je me souviens d’un certain stress. La compétition dure quelques jours, au cours desquels il faut éliminer une vingtaine de joueurs dans des joutes de 2×15 minutes. J’étais le seul Belge. » Sébastien Gilles n’a rien oublié. Il y a près de trente ans, il a embarqué dans le camion de son oncle routier en direction de l’Allemagne pour disputer le Championnat d’Europe de la Subbuteo Association. « Arrivé en finale, il y avait une soixantaine de spectateurs qui encourageaient mon adversaire allemand, et mon oncle camionneur. J’étais mené 0-2, je l’ai finalement emporté 3-2. » Sébastien couronne alors des années d’entraînement (parfois jusqu’à deux heures par jour pour arriver à un niveau de champion) dans une discipline qui reste marginale en Belgique et que le citoyen de Frameries a découvert grâce à son père, collectionneur de joueurs en carton. « J’ai créé un club chez moi à treize ou quatorze ans: le Club de Gilles Mons-Borinage », précise-t-il. « On a commencé à cinq et il a fallu que j’explique à chaque nouveau membre les 17 règlements du jeu. Aujourd’hui, le club compte entre 200 et 250 membres et a remporté une centaine de trophées. » La prochaine étape, c’est l’organisation d’une Coupe du monde féminine. Quand la situation sera apaisée.

Fan du Brésil et de Delangre

À son domicile de Frameries, Sébastien consacre une bonne partie de sa garde-robe à des maillots de foot. « J’ai surtout acheté quand les prix étaient abordables », appuie-t-il. « Celui de la Juventus est spécial puisque c’est celui du centenaire, en rose et noir: il n’en existe que dix dans le monde. » Autre objet de marque de sa collection: la vareuse du Brésil des années 70 avec les trois étoiles. Socrates, Carlos Alberto, Falcao… Sébastien est tombé amoureux des Auriverdes quand il était gamin et sa passion ne s’est jamais estompée. De quoi lui fendre le coeur au moment où il a appris que la Belgique allait affronter le Brésil en quart de finale du Mondial 2018. Le Hennuyer a tout de même supporté les Diables, « l’équipe la plus forte », ajoute-t-il. « De manière générale, j’ai le nez fin pour savoir qui va gagner: à mon agence de paris, on m’appelle « L’homme à la valise ». L’an dernier, j’avais prédit que le Bayern serait champion d’Europe avant même qu’ils ne jouent. J’ai tellement de statistiques… »

Des chiffres et infos que Sébastien pioche notamment dans Sport/Foot Magazine, auquel il est abonné depuis plusieurs décennies. « Dans les années 90-2000, il y avait une rubrique « stratégie » gérée par Étienne Delangre. Il expliquait concrètement comment les équipes jouaient et ça me passionnait. » Sébastien raffole aussi des documents internationaux: Turquie, Australie… Tout ce dont il n’entend pas parler ailleurs parce que c’est loin ou pas assez populaire l’intéresse. Il classe donc les articles dans des fardes par catégorie: le foot féminin, la tactique, les Championnes, etc. « J’écris actuellement mon autobiographie », poursuit l’abonné. « J’explique notamment comment je vis avec la maladie de Crohn: j’ai 3m50 d’intestin en moins, mais je suis dans une forme étonnante par rapport aux estimations. » Son futur ouvrage comprendra également toutes ses anecdotes liées au sport, comme ce jour où il a croisé Johan Walem et Hans-Peter Lehnhoff (ex-Antwerp) chez le docteur, ou sa rencontre avec un supporter croate à l’EURO 2000, qui a débouché sur le déménagement du second en Belgique.

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