On attaque pour gagner et on défend pour survivre.

Samedi passé, à Mouscron, le coach serbe des Hurlus Miroslav Djukic a dit à Daniel Devos qu’il irait voir Club Bruges-Partizan Belgrade ce jeudi. D’abord parce qu’il y a entraîné six mois et puis parce qu’il adore le jeu brugeois :  » Bruges est le Barça belge. C’est une équipe qui essaie toujours de développer un beau football, qui maîtrise la possession du ballon. L’équipe d’ Adrie Koster me plaît beaucoup.  »

Le Hollandais Koster, comme Djukic, a mal débuté la saison mais s’est repris bien plus vite que le Hurlu. Le niveau des deux noyaux n’est pas comparable, mais bien le style de jeu. On essaye de garder le ballon au sol et de combiner en alignant plusieurs attaquants. En lisant les interviews de ces deux coaches plus loin, on se rend compte que c’est la même école. Evidemment, vouloir ne veut pas automatiquement dire pouvoir comme l’a appris Hein Vanhaezebrouck à Genk. Mais il faut essayer. Comme Francky Dury avec Zulte Waregem, ou Stéphane Demol, dont le but est d’imposer un 4-3-3 à Charleroi.

Samedi, à Anderlecht, les Zèbres ont privé Anderlecht de ballons au moins jusqu’au but de Lucas Biglia à la 23e et ont, vaille que vaille, continué jusqu’à celui de Romelu Lukaku un quart d’heure plus tard. Demol a raison d’imposer ce style : c’est le seul moyen pour Charleroi de faire des résultats. D’autant que son secteur le plus faible actuellement est sa défense et qu’il est impossible de lui faire supporter le poids du match. Il vaut mieux qu’elle joue le plus haut possible…

Même si Charleroi a été battu par Anderlecht, il n’a jamais été balayé alors que les Bruxellois jouent en Europa League ! Et puis, sans vouloir prendre la défense du petit Sporting, celui d’ Ariel Jacobs a quand même marqué très vite sans dominer (quel tir de Biglia !), doublé par Lukaku et reçut en prime l’annulation d’un but valable d’ Alessandro Cordaro. Les Mauves étaient lancés. Très sportif, Demol ne parla pas de réussite mais loua  » l’efficacité anderlechtoise  » (Il n’est pas surréaliste de penser que Stef recevra un jour sa chance comme coach chez les Mauves…)

Samedi, Jacobs lança d’emblée une nouveauté en associant Lukaku et Tom De Sutter en pointe. Cela ne marcha pas mal, mais le 4-4-2 n’était pas parfaitement dessiné. Si Mbark Boussoufa peut perforer son flanc, il n’avait pas d’homologue de l’autre côté : Thomas Chatelle et Matias Suarez débutèrent sur le banc et Jonathan Legear est de nouveau blessé. Et Kanu a du mérite, mais n’est pas un flanc. Finalement, c’était plus un 4-3-1-2 avec le Marocain comme électron libre. Peut-être qu’un jour, Jacobs tentera un vrai 4-3-3, avec un centre-avant (Lukaku ou De Sutter… ou Nicolas Frutos ? ? ?), Bous’ à gauche et Chatelle ou Suarez à droite. C’est possible, parce que le père Ariel est forcé de se construire une nouvelle ligne médiane avec l’introduction progressive d’athlètes comme Kanu, Babou Saré et Cheikhou Kouyaté. La question est évidemment de savoir s’ils seront aussi bons défensivement et offensivement, car c’est cela le vrai test de qualité des médians de haut-niveau… Mais pour l’heure, Jacobs est sûrement en train de voir comment il va bétonner en Roumanie, sans Olivier Deschacht blessé et Jelle Van Damme suspendu. Il avait gagné au Dynamo Zagreb en jouant à cinq derrière. Que nous prépare-t-il cette fois ? Timisoara n’est quand même pas une pointure. Et le coach mauve doit être conscient que jouer trop bas est très risqué.

Il devrait se souvenir de l’occasion manquée du Standard à Alkmaar qui n’a bousculé les Hollandais qu’en fin de match. Enfin !, les Rouches avaient joué leur jeu pour revenir à la marque. Laszlo Bölöni avait également bétonné… alors qu’il avait regretté au match précédent de CL contre Arsenal que son équipe avait trop tendance à rester en défense. Il parlait même de petit blocage psychologique à ce niveau, mais provoquait la même situation au match suivant… en laissant même Igor de Camargo sur le banc. Evidemment, le Roumain était obligé de jouer au puzzle avec une équipe où des pièces importantes manquaient. La même situation que son collègue Jacobs. Mais est-ce une bonne raison ? On attaque pour gagner et on défend pour survivre.

PAR JOHN BAETE

Anderlecht va-t-il à nouveau bétonner en Europa League, laissant Bruges soigner le style ?

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