« On a relancé le haut fourneau »

Pierre Bilic

Le conseiller sportif des Rouches jette un regard sur le championnat qui s’achève et fixe les ambitions à venir.

Pluton, le dieu grec des Enfers, doit être content car le feu de l’ambition enflamme à nouveau Sclessin. Il y a trois ans que Robert Louis-Dreyfus a pris les rênes du pouvoir sur les bords de la Meuse. Après avoir bloqué à deux reprises (défaites en finale de la Coupe de Belgique contre le Lierse et le Racing Genk), le moteur liégeois monte dans les tours. La Principauté a arrimé ses grands porte-drapeaux sportifs à des puissances internationales : Francorchamps à Bernie Ecclestone, Liège-Bastogne-Liège à la Société du Tour de France, le Standard à RLD.

Y avait-il un autre moyen de préserver l’avenir de ces monuments? « En ce qui concerne le Standard, l’avenir passe par la dimension européenne et, dans ce contexte, la griffe RLD lui donne forcément une toute autre dimension », affirme Luciano D’onofrio. « Sur un plan purement financier, le Standard est le plus grand club de Belgique. S’il le veut, RLD peut offrir des joueurs qui sont carrément hors de portée de tous les autres clubs de D1. En trois ans, nous avons parcouru du chemin et ce n’est pas fini ».

Après deux saisons placées sous le signe de la recontruction, l’investissement sur le marché des transferts fut plus considérable cette saison : ces mouvements de joueurs vous ont-ils donné satisfaction?

Luciano D’Onofrio : Oui, cet investissement de près de 300 millions, dont plus ou moins 200 pour Ivica Dragutinovic et Ole-Martin Aarst acquis à Gand, a répondu à notre attente. Tomislav Ivic voulait un peu plus de présence et même de technique derrière (Petr Vlcek, Vinicius), de la personnalité (Robert Prosinecki), du dash (Dragutinovic), de la force de frappe (Harald Meyssen) dans la ligne médiane et un grand finisseur des rectangles adverses, Ole-Martin Aarst. Si celui-ci n’a pas toujours joué, c’est dû à la loi de la concurrence et du sport mais nous sommes très contents de lui en tant que joueur, c’est notre meilleur buteur, ou comme homme dans la vie du groupe, le Norvégien est quelqu’un de bien. Le groupe a des accents offensifs prononcés avec des joueurs aux caractéristiques différentes mais très complémentaires : la profondeur de Mornar, la ruse d’Aarst, la hargne de Michaël Goossens, la puissance d’Ali Lukunku sans oublier cette grande promesse qu’est Mohammed El Yamani : celui-là, il est très fort.

Je ne citerai pas les déceptions mais dans l’ensemble, nous sommes dans le bon à au moins 80%. Vlcek prouve actuellement qu’il a sa place dans le noyau. Le Standard avait deux pistes pour son flanc gauche la saison passée : Drago et Hans Somers. Nous avons opté pour la puissance et la classe de l’ancien Gantois qui réalise une bonne campagne. Il ose sur un terrain, a de la personnalité, attire les regards, et est sans aucun doute un des meilleurs joueurs du championnat belge dans son secteur. Le Standard a reçu beaucoup d’offres pour lui mais ce sera à Michel Preud’homme de dire s’il veut le garder ou pas. Harald Meyssen étonne et, au départ, tout le monde voyait en lui un joueur de complément. Ivic le fit reculer sur l’échiquier et ce joueur, que le Standard suivait déjà quand il jouait à Alost, s’est révélé très utile. Je sais que Preud’homme l’apprécie autant qu’Ivic.

Comment caractériseriez-vous l’apport de Robert Prosinecki?

Le Standard cherchait un élément pour calibrer le jeu et avoir, en plus de dévoreurs d’espaces, un milieu ayant du métier afin de nous apporter calme, réflexion, technicité… Il y a du bon et du moins bon dans sa production mais on y a cru et on y croit : c’était un beau challenge que de le faire venir au Standard. Sa présence a été benéfique au groupe qui a trouvé, grâce à lui, une confiance et une aura que nous n’avions pas avant son arrivée. Ce joueur rayonne et quand un groupe peut s’appuyer sur un tel élément, en compétition ou à l’entraînement, cela paye. Ses équipiers sont très fiers d’une telle présence dans le noyau. Il en a vu d’autres. C’est un joueur et un homme de bons conseils. Prosinecki a des pour et des contre, comme ce fut probablement le cas tout au long de sa carrière et, au terme de la saison, ce sera à lui de choisir s’il veut continuer ou partir, comme convenu dans nos accords. Ce sera son choix. Je lui tire mon chapeau car il a toujours fait le maximum pour le groupe.

Pour être totalement moderne, dans un football de plus en plus engagé, ce club ne doit-il pas retrouver et c’est un peu paradoxal, le jeu qui fit sa réputation dans les années 50, 60 et 70 : engagement, vitesse, robustesse, contres?

Peut-être mais c’est à Michel Preud’homme de bien définir ces axes, c’est le patron sportif. Il y avait un style propre aux années que vous avez citées mais il y a une énorme propression à tous les niveaux (technique, tactique, athlétique). Anderlecht est physique, Bruges aussi, sans citer les ténors européens comme le Real Madrid ou le Bayern Munich mais il faudra toujours une touche artistique. Anderlecht ne serait pas Anderlecht sans Stoica et le Standard avait besoin de Prosinecki. Le football traditionnel des Rouches est spectaculaire à la base. C’est là l’objectif que nous visons avec un quelque chose en plus. En 1968, l’arrivée de Wilfried Van Moer, un supermeneur de jeu, donna une autre allure à une équipe en voie de formation.

Van Moer est arrivé en même temps que René Hauss, jeune entraîneur alsacien qui hérita de l’équipe construite par Michel Pavic. Est-ce le même scénario avec part Ivic à la place de Pavic et Preud’homme à celle de Hauss?

Il y a beaucoup de vrai dans cette comparaison : Pavic avait d’abord organisé sa défense de fer. Ivic a énormément sué à Sclessin car, plus encore que du temps de Pavic, tout était à refaire. Pavic n’a pas gagné de titre mais des coupes de Belgique. Nous n’avons pas eu ce brin de chance et Ivic le méritait pourtant pour tout ce qu’il a donné au club. Si le Standard revoit un coin de ciel bleu, c’est grâce aussi à Ivic. Il a remis à Michel un solide héritage : son oeuvre vaut le coup d’oeil. Si notre scénario actuel fait penser à celui de Pavic-Hauss, tant mieux… c’est trois titres à la clef. Il y a parfois eu des heurts au cours de ces dernières années (Gilbert Bodart et Guy Hellers peuvent revenir nous voir quand ils veulent), mais c’est la vie d’un club. Il faut aller de l’avant et dans la région liégeoise on le sait, quand un haut fourneau a été arrêté, il n’est pas facile de le relancer. C’est fait et les autres se méfient. Le Standard s’est redressé et Ivic a réussi au Standard. Il a accompli sa difficile mission mais n’a pas eu la reconnaissance qui lui revenait de droit des supporters, des médias et peut-être de certains joueurs aussi.

Il l’a obtenue en étant appelé au chevet de l’OM.

Ivic mourra sur un terrain. Quand le médecin lui a donné le feu vert, son ambition fut de retrouver l’odeur de la pelouse, pas au Standard car il était arrivé au bout d’un cycle. Ivic et Tapie se connaissent, c’est une belle complicité dans la volonté et l’enthousiasme.

Cette communion existe aussi entre Preud’homme et le public de Sclessin.

Oui, totalement. Le public lui donne le temps et a confiance en lui. Ils se comprennent. Contre La Gantoise, Michel a longtemps gardé Goossens et Prosinecki sur le banc. Personne n’a bronché dans le stade. Les idées d’Ivic n’étaient hélas pas toujours acceptée aussi facilement. N’empêche, Ivic a tenu, a tout changé et notamment imposé Ali Lukunku. Pas facile quand tout un stade rejette un joueur. Ivic avait raison : Ali a des qualités. Un jour, Lukunku éclatera et je le préfère à Jan Koller. Michel a la confiance des gens. Son charisme a été déterminant au moment du choix après les soucis cardiaques d’Ivic. Il a un vécu énorme et c’est utile quand on débute dans le métier de coach. L’homme est très intelligent et il a gardé ce qui était bon ou bien en place et a apporté progressivement ses atouts. Preud’homme parle beaucoup, est très à l’aise devant un groupe et ses idées passent bien. Il aura encore trois ans de contrat à la fin de la saison.

Le but à atteindre était la troisième place mais si c’était souhaité, ce n’était pas vital. Tout est trop irrationnel en football pour oser se fixer des plans impératifs. Il y a des objectifs et nous sommes, c’est vrai, de plus en plus puissants. Le Standard progresse pour durer, ce ne sera pas une flambée. Michel nous aidera car il a une bonne vision du football…

A sa façon, il a instauré l’alternance des attaquants : deux épuisent la défense adverse, puis il en avance deux autres pour tenter de faire la différence…

C’est arrivé régulièrement. Il en a fait de même avec Robert Prosinecki et Michaël Goossens contre les Buffalos: c’est de la bonne gestion de groupe. Tout le monde doit être prêt tout le temps.

Amusant car au milieu des années 80, Pavic instaura l’alternance Preud’homme-Bodart : Michel et Gilbert avait eu du mal à l’accepter mais cela avait maintenu deux gardiens dans le bain…

C’est cela la richesse du vécu. C’est d’abord un passionné qui a toujours envie de faire mieux. Le stress le marque mais il connaît, c’est sa vie. Nous avons cinq attaquants mais c’est tuant de jouer en pointe. Michel a décidé d’exploiter le potentiel de toute sa division offensive.

L’espion de Tottenham a surtout retenu les noms de trois Standardmen après votre déplacement à Anderlecht.

Je sais : Vedran Runje, Daniel Van Buyten et Ivica Mornar. Cela me fait d’abord très plaisir pour les joueurs et le club : c’est la preuve qu’on ne s’est pas toujours trompé. Le Standard aimerait bien les garder. Le noyau actuel doit être préservé mais il y a les lois du marché. S’il y a des offres, on les étudiera tout en essayant de trouver une ou deux solutions de remplacement. La même chose dans l’autre sens : on n’achètera pas sans avoir un produit de l’une ou l’autre vente. Tout se tient.

La saison prochaine, vous viserez la deuxième place qui vous ouvrirait les portes de la Ligue des Champions…

Le Standard ne visera pas la deuxième place la saison prochaine mais la première, le titre. Ça ne veut pas dire que nous serons champions ou européens. Non, ce club tâchera de rester tout en haut de l’affiche le plus longtemps possible, jusqu’à la fin du championnat si possible. Nous en avions déjà les moyens avec cette équipe et on fera encore des efforts. Cette saison, nous n’avons pas été lâchés dans la course au titre à cause du groupe ou sur notre valeur. Si on entame une saison avec un handicap de dix points car on sait que les arbitres sont plus cléments avec d’autres, cela ne sert à rien. Bon, on n’a pas été parfaits et nous avons également nos responsabilités. Le Standard a posé le débat de l’arbitrage. Tout le monde en convient : il y a un gros problème et quand on fait la différence des cartes jaunes ou rouges et des penaltys injustes ou oubliés, je dis que le Standard a été privé de dix points par rapport à Anderlecht et à Bruges. L’erreur est humaine, je ne sais pas quand ce phénomène s’est déclenché mais il faut y mettre un terme. La solution passe par la compétence du corps arbitral, je ne doute de l’honnêteté de personne, mais il faut du sérieux, du professionnalisme, etc. L’avenir passe aussi par une nouvelle Ligue Pro, forte et vraiment professionnelle à tous les niveaux. Il faut oublier les querelles, ne pas songer qu’à son club et faire passer le bien de l’élite avant tout. Si la D1 est forte, tout le reste est costaud. Une D1 faible tire le football vers le bas. Quatorze clubs et des playoffs, ce serait bien, seize et une bonne Coupe de la Ligue, comme en France, ce ne serait pas mal non plus.

Les réalités économiques nous amèneront peut-être à une D1 de quatorze équipes mais pourquoi attendre la sanction du marché? On perd du temps et le football aurait déjà progressé s’il avait une vision plus dynamique. Les accords positifs, c’est bien. Je crois moins aux consensus mous. La France a pris le taureau par les cornes et on voit les résultats.

Concrètement : qui quittera la Standard, qui viendra?

Je ne sais pas. C’est trop tôt. Il y aura tout d’abord le rapport de Michel Preud’homme qui sera analysé par le conseil d’administration. On avisera après. Je sais, on cite Daniel Van Buyten un peu partout mais il veut encore rester chez nous. Un an de plus ici lui ferait encore du bien.

Lui ferait ou lui fera du bien?

Lui fera du bien.

Donc, il restera à Sclessin?

Oui, encore une saison malgré un grand nombre d’offres pour lui.

Et Eric Van Meir?

Intéressant. Il a toutes les qualités pour s’imposer au Standard. Preud’homme l’a vu, on discutera encore.

Marc Wilmots et Mbo Mpenza?

Ils aimeraient venir, je crois. On connaît Marc avec le mental qu’il apporte à une équipe. Mbo fait partie d’un noyau de trente joueurs et joue peu. On verra, je ne sais pas du tout ce que nous réserve l’avenir car nous avons déjà beaucoup d’attaquants et je l’ai déjà dit : on n’achètera pas sans vendre.

Comment expliquez-vous la rupture avec Dialogic?

Je regrette cette situation car quand j’ai un accord, j’aime bien aller au bout des choses. Je ne sais pas ce qui s’est passé car ce dossier a été géré par notre directeur, Alphonse Costantin. J’ignore pourquoi la situation s’est corsée entre les deux parties car ce n’est pas mon domaine. Dialogic n’était peut-être pas prêt à découvrir le monde du football. C’est dommage car Philippe Housiaux et Freddy Delange me firent une bonne impression. Nous avons trouvé un terrain d’entente avec Havas, qui a repris ISL France, et je crois que ce sera un beau mariage. Havas s’occupera du marketing, des business seats et de la promotion. Havas a l’habitude des milieux sportifs et du football et est présent à Rome, à Metz, etc. Nous avons des projets. Ce n’est pas encore fait mais la reprise d’un établissement, tout près du stade, nous intéresse pour y installer une boutique, etc. Les contacts de Robert Louis-Dreyfus ont été très intéressants dans les entretiens avec Havas.

Dreyfus, n’est-ce pas la force et la faiblesse du Standard?

La force oui, la faiblesse non. Quand il se lance dans une aventure, c’est pour gagner. Il a sauvé le Standard et, comme, il l’a toujours dit, le Standard volera de ses propres ailes dans un an ou deux. Avant, c’était difficile. Tout le sport était en difficulté à Liège. Cette région a su s’ouvrir aux réalités de l’Europe et même carrément du monde. Seuls, on est trop petits. On a bien compris cela à Liège, une ville très ouverte sur les réalités d’un monde qui ne cesse de changer. Liège-Bastogne-Liège aurait eu des problèmes de survie sans l’apport de la Société du Tour de France. Idem pour le GP de Belgique de F1 à Francorchamps sans Bernie Ecclestone. Ce sont des alliances gagnantes. La Région Wallonne a retapé le circuit, le plus beau du monde, et on parle de Francorchamps et de la province dans le monde entier. Le phénomène est plus ou moins le même pour Sclessin et pour le Standard. Le Standard n’a pas vendu son âme parce qu’il y a un apport d’argent étranger. Il l’a sauvée, c’est différent. On ne déménagera jamais le Standard dans un autre pays, il n’y aura jamais de délocalisation car c’est impossible en sport et la magie de ce club, c’est aussi sa tradition, son stade, son public. On ne déménage pas Sclessin. Tout change vite en Europe et on prépare bien l’avenir avec l’aide de la Région Wallonne. Pour propresser, il faut des synergies ou sinon on est écrasé. Le centre décisionnel du Standard est à Sclessin, pas à Paris ou à Milan. Michel Verschueren pense le contraire mais Roger Vanden Stock est parfois dans un autre coin de Bruxelles ou même à l’étranger et un coup de fil, c’est un coup de fil, qu’on soit en Belgique ou dans un autre pays. Aujourd’hui, le Standard est peut-être le plus grand club en Belgique.

C’est-à-dire?

Si le Standard a envie d’acheter un joueur ou au contraire de n’en vendre aucun, il peut se le permettre. Si Robert Louis-Dreyfus désire offrir un joueur de cinq cents ou de six cents millions au Standard, il peut se le permettre. S’il en veut deux, il le peut aussi. Aucun club belge n’a de telles possibilités. On ne fera pas des folies car il faut tenir compte des réalités du football belge mais il est très important de savoir que nous avons les reins solides. Robert Louis-Dreyfus s’est engagé à l’OM et au Standard, ce n’est pas pour connaître l’échec ou se retirer très vite. Non, il assurera la survie et la prospérité de ces clubs qui progresseront même quand il prendra, s’il le désire, un peu de recul. Les deux clubs sont totalement indépendants. Le Standard est bien géré, nous progressons tout en sachant que les résultats sont aléatoires. Il n’y a que le bon Dieu qui connaît les résultats à l’avance…

Comment expliquez-vous qu’Anderlecht vous a soufflé Jan Koller?

C’est la version un peu romancée de Michel Verschueren que j’apprécie car il a beaucoup apporté à Anderlecht mais ce n’est pas la bonne. J’avais un contrat avec Lokeren bien avant qu’Anderlecht ne pense à lui. Après réflexion avec Ivic, le Standard a préféré continuer la route avec Emile Mpenza transféré plus tard à Schalke. Libéré de tout engagement, le joueur a alors été engagé par Anderlecht. On ne peut tout acheter mais je regrette de ne pas avoir transféré Chris Janssens contacté en même temps que Koller. Les Mauves ont raté de leur côté un des futurs plus grands arrières belges : Daniel Van Buyten. Nous nous étions soigneusement et très discrètement renseignés : qualités, potentiel, caractère, etc. Anderlecht n’en a jamais rien su et nous avons étonné en transférant Van Buyten, en même temps que Laurent Wuillot. Quand Daniel partira à l’étranger, cela fera du bruit aussi.

La Belgique n’est plus le seul pays ouvert à toutes les nationalités : l’Italie en fait de même…

C’est bien, cela évitera des problèmes de faux passeports, etc. Il faut la même réglementation partout. Nous avons de bons joueurs extra-communautaires qui intéresseraient des clubs du Calcio. Cela ne doit pas nous empêcher de favoriser la formation. Mais il faut la protéger. Trois jeunes viennent de nous quitter sans crier gare et sans qu’on puisse les retenir. Or, la formation nous coûte tout de même cinquante millions par an. A revoir d’urgence…

Dia 1

Pierre Bilic

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