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On a le mercato qu’on mérite

La période de transferts illustre très bien la santé financière et la stabilité de nos clubs. Ça n’a jamais été aussi vrai que cette année. S’il y avait bien deux équipes qui n’avaient pas vraiment besoin de se renforcer, c’étaient Bruges et Gand. Là-bas, on avait déjà des noyaux bien larges et un bon niveau de jeu depuis l’été. Mais à partir du moment où leur santé est aussi bonne financièrement que sportivement, ils ont décidé de se renforcer encore. Parce qu’ils visent le titre mais voient aussi plus loin, au niveau européen, pour les prochaines saisons. Un Bruges au-dessus du lot en championnat qui était prêt à débourser une somme folle pour un attaquant argentin, ça veut dire beaucoup. Et à Gand, malgré leur noyau déjà bien fourni, ils ont voulu prendre leurs précautions en pensant à des indisponibilités toujours possibles. Ils n’ont pas abandonné l’espoir de compliquer la vie de Bruges.

Anderlecht qui laisse partir un joyau de son académie, c’est un signe fort.

Si on prend un autre grand, Genk, on voit qu’on n’est plus dans le même monde. Il y a beaucoup d’argent là-bas aussi mais ça ne leur permet quand même pas de garder l’équipe du titre. Comme à chaque fois que Genk a été champion, finalement. Après Alejandro Pozuelo, Ruslan Malinovskyi, Leandro Trossard et Ally Samatta, c’est maintenant Sander Berge qui s’en va. Réussir à faire d’un joueur avec ce profil le transfert sortant le plus cher de l’histoire du football belge, c’est un coup magnifique. Mais bon, il faut maintenant assumer sur le terrain. Genk est un club hyper riche qui risque de tirer la langue jusqu’au bout pour aller en play-offs 1. Alors qu’une qualification est indispensable dans le processus de progression du club.

Le départ de Saelemaekers, c'est la preuve que le compte en banque du RSCA va mal.
Le départ de Saelemaekers, c’est la preuve que le compte en banque du RSCA va mal.© BELGAIMAGE

Le Standard est encore dans un moule différent. Là-bas, s’ils ont laissé filer des piliers comme Renaud Emond et Paul-José Mpoku, c’est pour des raisons financières. Ce sont deux joueurs qui ont sauvé l’équipe plus d’une fois et la direction a été incapable de les remplacer. Un Standard bien dans ses finances aurait fait un mercato complètement différent. Il faut maintenant continuer le parcours avec deux attaquants de pointe, Felippe Avenatti et Obbi Oulare, qui n’ont encore retrouvé ni la forme physique, ni les sensations, ni la confiance. Le mercato de janvier du Standard est historiquement pauvre. Le club en sort déforcé alors que, sur le terrain, ce n’est pas terrible depuis quelques semaines.

Anderlecht qui laisse partir un joyau de son académie, Alexis Saelemaekers, c’est aussi un signe fort. Le signe que le compte en banque va mal, ce qu’on sait évidemment depuis pas mal de temps. J’ai entendu qu’on avait demandé à Michael Verschueren de faire rentrer une dizaine de millions dans la caisse pendant ce mercato. OK, ils font une belle opération avec Saelemaekers, mais il faut encore jouer à fond la petite chance d’aller aux play-offs, et quand tu fais venir des gars qui ont peu de temps de jeu dans leur club précédent, tu prends un risque. Quand est-ce que ces nouveaux joueurs seront capables d’apporter une plus-value ? Encore à temps ?

Je préfère de loin le mercato de Zulte Waregem, par exemple. On a là un club qui n’a pas non plus des moyens financiers démesurés. Mais un gars comme Jelle Vossen peut faire du bien directement, et il l’a déjà prouvé le week-end dernier. Il ne faut pas négliger ce club dans la course aux play-offs, il faut regarder leur calendrier, qui est plutôt favorable. Je trouve qu’on travaille bien là-bas, compte tenu des budgets disponibles.

Et puisqu’on parle de budgets… Je trouve incompréhensible qu’on n’oblige pas nos clubs de D1A à installer la technologie sur la ligne de but. La phase du goal accordé à Hans Vanaken, si elle se représente en pleine lutte pour le titre, en fin de play-offs, elle peut avoir des conséquences dramatiques, fausser la saison. Au moment où on entend les montants des négociations pour les prochains droits médias, un dispositif pareil dans chaque stade, ça représente des cacahuètes.

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