© koen bauters

 » On a déjà dormi dans la voiture devant le stade de Hambourg « 

Quand il ne travaille pas dans sa friterie d’Onkerzele avec son père, Bart Haelterman (31 ans) va voir Anderlecht, Vincent Kompany ou Mousa Dembélé.

BART HAELTERMAN :  » Mon premier match d’Anderlecht, je l’ai vécu au milieu des supporters d’Alost, en octobre 1998 au stade Pierre Cornelis. Plus tard, le 8 avril 2000, un samedi, je jouais en équipe d’âge du VK Onkerzele contre Nederhasselt lorsqu’on m’a sorti du terrain. Il y avait un coup de téléphone pour moi. J’ai cru qu’il était arrivé quelque chose à la maison mais c’était quelqu’un du club de supporters d’Anderlecht De Mauve Berkens à Denderwindeke (Ninove). Ils venaient de trouver un ticket supplémentaire pour le match du soir à Westerlo. Je suis parti immédiatement. Ce soir-là, Anderlecht pouvait être champion mais il a perdu 5-0.

Mes premières idoles étaient Pär Zetterberg et Walter Baseggio. Je ne pouvais pas parler avec Baseggio car je ne parlais pas français mais quand il souffrait, je le serrais dans mes bras. J’assistais souvent aux entraînements, ce qui n’est plus possible aujourd’hui car pratiquement toutes les séances ont lieu à huis clos. J’attendais les joueurs au bord du terrain, je leur parlais. Idem avec Vincent Kompany. Quand il est parti à Hambourg, on est allé le voir quatre ou cinq fois par an. Ça voulait dire qu’on démarrait en voiture à 23 heures, après le boulot à la friterie. On arrivait à Hambourg vers six heures du matin, on cherchait un hôtel, on regardait le match et, le lendemain, on allait à l’entraînement. On parvenait toujours à parler un peu à Vince, un super brave gars. Pas du tout dikkenek. Pour moi, il représentait vraiment Anderlecht. Un jour, avec un ami, on n’a pas trouvé d’hôtel alors on a dormi dans la voiture devant le stade de Hambourg et on l’a recouverte de nos drapeaux.

Lorsque Vince est parti à Manchester City, j’ai directement acheté une fan card de ce club. Comme je suis membre depuis longtemps, j’ai pratiquement toujours droit à des tickets. Avant d’avoir des enfants, j’y allais entre cinq et dix fois par an. Ces dernières saisons, j’y suis allé moins souvent. Après le match, je l’attendais. Un jour, je suis allé au centre d’entraînement. Lorsque j’ai sonné à la barrière, on m’a dit que je ne pouvais pas entrer sans invitation. »

À travers l’Europe

 » Ça fait 19 ans que je suis abonné à Anderlecht, depuis la saison 2000/2001. Avant de commencer à travailler dans la friterie de mon père, il y a douze ans, je faisais pratiquement tous les déplacements. Maintenant, j’y vais moins souvent car j’ai deux enfants : ma fille Mila a deux ans et mon fils Senne m’accompagne aux matches à domicile. Il y a peu, il m’a demandé s’il aurait droit, lui aussi, à un maillot de Vincent Kompany. Bientôt, on ira donc au match ensemble, avec le même nom sur le maillot.

Pendant des années, j’ai fait les déplacements européens. La première fois, c’était à Bordeaux, en novembre 2002. J’avais 13 ans et j’aurais dû être à l’école mais mon médecin m’a compris (il grimace) : lui aussi était abonné à Anderlecht. Aller à Valence, par exemple, ça voulait dire 24 heures de car pour aller et 24 heures pour revenir, immédiatement après le match. Il fallait être fou. À Athènes, la police nous a envoyés à pied sur l’autoroute afin de nous permettre d’arriver au stade en échappant à leur ultras. À Zagreb, après le match, on est sorti d’un taxi pour manger quelque chose dans le centre. Immédiatement, des policiers sont arrivés : ils sont restés avec nous jusqu’à ce qu’on ait fini de manger et qu’on remonte dans le taxi.

Mon dernier déplacement européen, c’était l’an dernier, au Celtic, lorsque Roger Vanden Stock est venu saluer les fans après le match. Ce n’est que plus tard qu’on a compris qu’il s’en allait. J’en ai eu la chair de poule, tout comme au moment du You’ll Never Walk Alone avant le coup d’envoi. Tout le stade chantait : impressionnant.

Il n’y a pas si longtemps, lorsque les matches européens débutaient à 21 heures, je pouvais travailler à la friterie jusqu’à 19h30 et arriver à temps au coup d’envoi mais depuis qu’ils ont mis un radar-tronçon sur la Chaussée de Ninove, je n’arrive plus à faire Grammont-Anderlecht en 35 minutes.

J’assiste à tous les matches à domicile, d’autant qu’Anderlecht joue souvent le dimanche, jour de fermeture de la friterie. Je sais que Marc Coucke préférerait jouer le samedi soir mais jusqu’ici, je parviens à l’en empêcher. » (il rit).

Les frites de Mousa

 » Je m’entends bien avec Mousa Dembélé aussi. Un jour, je suis allé voir l’entraînement de l’AZ à Alkmaar. J’ai parlé à Mousa et il m’a donné son numéro. Depuis, il est venu quatre ou cinq fois à la friterie. Un jour, c’est même lui qui a cuit les frites. La dernière fois qu’il est venu, après un match en Angleterre, c’était avec Jan Vertonghen. Ils sont arrivés un peu avant minuit. Normalement, on ferme à 22 heures mais si Dembélé et Vertonghen se déplacent spécialement, on est prêt à rester ouvert deux heures de plus. Quand j’allais à Fulham, c’est lui qui m’invitait. Un jour, j’ai dormi chez lui et le lendemain, il m’a emmené passer la journée au club. Je ne suis pas encore allé en Chine. Mais j’y pense.  »

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