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OLIVIER RENARD

Olivier Renard est directeur sportif du Standard depuis février 2016.

1 Il ne vous a pas manqué grand-chose pour jouer les play-offs la saison dernière. Si c’est à nouveau le cas cette saison, vous vous mordrez les doigts de ne pas avoir eu une équipe prête pour le début du championnat, non ?

La première étape était de garder tout le monde. A part Ivan Santini, tout le monde est resté. Après, on a mis la priorité sur un recrutement national parce qu’il faut six Belges sur la feuille de match. Puis, en fin de mercato, on a cherché de la taille parce que les premiers matches ont montré qu’on avait un problème de centimètres sur les phases arrêtées. Le quatrième pan de notre recrutement, c’est le probable changement d’état d’esprit de joueurs qui s’imaginaient ailleurs et sont toujours ici. Ils savent qu’ils sont dans ce club au moins jusqu’au prochain mercato et leur mentalité devrait logiquement changer. Maintenant, c’est clair que chaque point perdu jusqu’ici est râlant et on espère que ça ne sera pas fatal.

2 Le Standard a fait six transferts dans les dernières heures du mercato, ça fait penser à une grosse panique.

Grosse panique ? Absolument pas. Une dernière journée de mercato, c’est toujours infernal. Dans n’importe quel club, le directeur sportif n’est pas chez lui à 18 heures, le 31 août et le 31 janvier… Il y a tellement d’éléments qui entrent en compte et qui risquent de ne se débloquer qu’au dernier moment. Il faut l’accord entre les clubs, avec le joueur. On a par exemple un de nos transferts de la semaine dernière qui a raté son avion et il a fallu tout régler par téléphone, on doit parfois convaincre l’épouse ou le père, il faut éventuellement traduire dare-dare le contrat, l’envoyer dans certains cas à un avocat, puis tout encoder dans les systèmes informatiques de la / des fédération(s) concernée(s) quand tout est en ordre. Un transfert ne se règle pas en une heure.

3 Ce n’est pas possible de laisser travailler un coach sereinement au Standard ? A Malines, où tu as appris le métier, c’est faisable, on fiche une paix royale à Aleksandar Jankovic, même quand les résultats ne sont pas bons.

Devenir entraîneur du Standard, c’est difficile. Celui qui accepte le poste, il le sait dès le départ. Idem pour celui qui devient directeur sportif ici. Mais les gens doivent savoir qu’on donne une liberté totale à notre coach. S’il veut faire trois entraînements par jour, on le laisse faire. S’il veut jouer avec trois, quatre ou cinq défenseurs, c’est son choix, on le respecte. Et il a toute liberté dans la compo. On n’impose jamais rien à Yannick Ferrera. Après, il y aura un bilan.

4 On parle beaucoup de ta relation avec Daniel Van Buyten, qui ne serait plus top. C’est vrai ?

Aucun problème entre nous ! On se voit tous les jours, on s’appelle souvent. Maintenant, je ne vais pas dire qu’on est toujours d’accord sur tout. On peut avoir des avis différents, sur un tas de choses : des joueurs, le fonctionnement de l’Académie, la vie du vestiaire. Mais les discussions, ça fait avancer les choses. Je reconnais aussi que les turbulences sont parfois difficiles à vivre, pour lui comme pour moi. Il est critiqué, moi aussi, on doit tous les deux sortir la tête de l’eau.

5 Le premier boulot de Bruno Venanzi quand il a repris le club a été de dégraisser. Aujourd’hui, vous avez de nouveau un noyau d’une trentaine de joueurs.

Ce n’est pas l’idéal. Mais ça s’explique. D’une part, il va y avoir la CAN, et nous avons plusieurs joueurs africains. D’autre part, on en avait plusieurs qui avaient le body language de gars sur le départ. Ils s’imaginaient ailleurs, ça se voyait à l’entraînement. Finalement, quand ils comparent ce qu’ils ont ici et ce qu’on leur propose ailleurs, ils restent. En attendant, on a anticipé leur départ. Je veux aussi souligner le nombre important de joueurs venant de notre Académie. Pour le match à Bruges, il y en avait six ou sept dans le groupe. Si on ne les aligne pas, les gens disent : -A quoi sert l’Académie ? Si on les aligne et si on perd, les mêmes personnes disent que le niveau a été catastrophique. Que tu fasses n’importe quoi, tu es critiqué. Prends le cas de la fameuse photo des dirigeants au moment où Edmilson marque à Bruges. On a écrit partout qu’on ne manifestait aucune émotion. Si on avait photographié les mêmes personnes 30 secondes plus tôt, on avait un grand sourire ! Une photo, on lui fait dire ce qu’on veut.

PAR PIERRE DANVOYE

 » On n’impose jamais rien à Yannick Ferrera. Après, il y aura un bilan.  » OLIVIER RENARD

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