Obligé de partir

Seraing-RUL réalise actuellement un parcours intéressant en D3B puisqu’il est classé dans le top 5. Pour rappel, RUL signifie Royale Union Liégeoise, club né de la fusion en 1992 du RFC Jupille et du RFC Bressoux. Ce n’est qu’en 1996 qu’a été choisie la dénomination actuelle suite à l’implantation de la RUL au complexe sportif de la Boverie à Seraing.

Son entraîneur, Henri Verjans, a entamé sa quatrième saison chez les Liégeois et dispose, cette année, d’une équipe jeune. Elle s’est d’ailleurs fort renforcée par l’arrivée en début de saison de Stéphane Vandesande (18 ans) et de Cédric Olondo (20 ans), prêtés par le Standard. Le coach des Rouches, Dominique D’Onofrio, a en effet souhaité que ces deux joueurs acquièrent de l’expérience et du temps de jeu. Et Olondo est vite devenu un des éléments de Seraing les plus en vue.

 » La mentalité de notre équipe est réellement un atout majeur « , explique Cédric Olondo.  » Ce qui m’a frappé en arrivant ici, c’est le jusqu’au-boutisme de chaque joueur. Ils sont aussi sérieux que des joueurs de D1. On joue assez défensivement avec de longs ballons, mais le jeu du Standard était à peu de choses près pareil. La tactique prônée par Verjans est un 5-3-2. J’évolue régulièrement en pointe en duo avec soit Gokhan Yilmaz, soit Joseph Lo Bello. Avant le match du 23 novembre à Oud-Heverlee, je n’avais marqué qu’un petit but mais délivré quand même trois assists. Je n’ai raté qu’un seul match pour l’instant. Je me sens vraiment bien à Seraing. Il y a une bonne ambiance car on rigole beaucoup. De plus, l’entente avec l’entraîneur ne pose jamais de problème. Tout doucement, on se rapproche déjà de notre premier objectif : le maintien. Il va donc falloir atteindre la barre des 30 points. C’est tout à fait faisable évidemment « .

Olondo a été prêté par le Standard jusqu’en juin prochain et son objectif est très clair : la progression physique et la vitesse d’exécution. De toute façon, il aurait éprouvé de grosses difficultés à se faire une place actuellement à Sclessin étant donné la qualité du secteur offensif composé d’ Emile Mpenza, Sambegou Bangoura, Alexandros Kaklamanos, Aliyu Datti, Jonathan Walasiak et Jurgen Cavens.

 » J’ai bien essayé de ne pas devoir jouer en D3, mais…  »

 » Au total, j’ai déjà participé à une dizaine de rencontres avec l’équipe Première du Standard. La saison dernière, j’ai été fortement handicapé par une blessure aux muscles ischio-jambiers mais j’ai toujours espéré jouer et je n’éprouvais pas de crainte vis-à-vis de mes adversaires pour la même place. Bangoura et Kaklamanos étaient dans ma tête des concurrents directs mais je ne les considérais pas comme totalement supérieurs à moi. Ce n’est qu’à l’arrivée d’Emile, que je me suis rendu compte que ça allait être difficile de conserver ma place dans le noyau A. On m’a alors proposé de quitter le club pour Seraing mais j’ai d’abord refusé. Naïvement, je trouvais que le niveau de la D3 était trop bas et j’ai essayé de ne pas y aller. J’ai donc été versé dans le noyau B mais par après, on m’a imposé de quitter le Standard. Finalement, je ne regrette rien et je suis entièrement satisfait.

Il y avait aussi une opportunité pour que je sois transféré à Visé mais mes dirigeants ont préféré Seraing-RUL car j’avais plus de chance d’y évoluer. Au départ, mon principal sentiment vis-à-vis de mon départ était la déception. Je pensais que je ne reverrais plus Sclessin, ce qui était absurde. Désormais, je reçois des places pour assister aux rencontres de mes anciens coéquipiers et mon pote Vandesande et moi nous entraînons deux fois par semaine avec le noyau B, en plus des trois ou quatre séances d’entraînement avec Seraing. De plus, lorsque je suis diminué par un problème physique, je me fais soigner par les médecins du Standard

J’ai l’impression de progresser à Seraing mais je dois encore énormément travailler. Physiquement, mon apprentissage s’est au début révélé assez délicat car la D3 n’est pas une division très tendre. En plus, il y a moins d’espace par rapport à l’élite. Le temps de réaction quand on reçoit un ballon doit être réduit. Les joueurs, moins doués techniquement, sont fatalement beaucoup plus rugueux. J’ai reçu un nombre incalculable de coups depuis que je suis à Seraing « .

La conséquence de son passage du foot hyper professionnel au foot amateur laisse à Olondo plus de temps libre.  » Je le consacre à l’école. Je suis en rhétorique à l’institut Saint-Laurent à Liège et je veux absolument terminer. L’année passée, j’ai échoué et donc doublé. C’était inéluctable étant donné le fait que j’avais beaucoup moins l’occasion d’ouvrir mes livres. Mais un diplôme est capital, ne fût-ce que celui des humanités. Tout peut aller très vite en football et là, je n’apprends rien à personne. Je veux mettre tous les atouts de mon côté pour accomplir mon rêve. Pour l’instant, je vois plus souvent mes amis et on va se divertir au cinéma. Il est évident que je passe à coté d’une partie de ma jeunesse en souhaitant devenir footballeur professionnel mais je ne regrette rien. On n’a rien sans rien. Etre pro, c’est la belle vie et également, une assurance pécuniaire pour l’avenir. En résumé, je suis payé pour mon hobby. Je n’ai vraiment pas à me plaindre de ma situation actuelle « .

 » J’ai reçu un nombre incalculable de coups depuis que je suis à Seraing « 

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