Numéro spécial anniversaire – Chapitre 2 – Les étapes 1995

La fausse sortie de Van der Elst

Le 17 décembre 1994, la Belgique est sèchement battue 1-4, au Parc Astrid, par l’Espagne, sabordant ses chances de participer à la phase finale de l’EURO 96. Franky Van der Elst est pris en grippe comme pas permis par le public anderlechtois. Un mois plus tard, il décide de ne plus enfiler la casaque des Diables avant de revenir sur sa décision, le 11 février 1997, à l’occasion d’un match amical entre l’Irlande du Nord et la Belgique au Windsor Park de Belfast (défaite 3 à 0 pour nos compatriotes). Il totalisera finalement 86 caps, mettant un terme à sa carrière après la Coupe du Monde 1998.

Franky Van der Elst :  » Rien ni personne ne me fera changer d’avis, même si j’ai été particulièrement touché par les messages de sympathie qui me sont parvenus entre-temps (…) A travers tous ces témoignages, j’ai quand même pu mesurer combien certains m’estimaient (…) Je ne le cache pas : ce fut, pour moi, un constat très réjouissant. Pendant une décennie, j’ai visiblement représenté quelque chose pour tous ces gens. Je ne suis pas près de l’oublier. D’ailleurs, je tiens à répondre personnellement à tous ceux qui m’ont écrit « .

– Sport/ Foot Magazine N° 2, 11 janvier, Bruno Govers

Vandenbergh tire sa révérence

A 36 ans, Erwin Vandenbergh tire ses dernières cartouches de buteur au RWDM. Il aura marqué le football belge d’une empreinte indélébile : six fois meilleur buteur du championnat, 21 goals en 48 matches en sélection, meilleur réalisateur européen en 1980.

Erwin Vandenbergh :  » J’ai l’impression que mon corps a récemment décidé de réagir, de me faire remarquer que 19 ans de professionnalisme, c’était largement suffisant. Il est temps que je m’arrête. Je me suis toujours soigné comme un vrai professionnel mais je ne pourrai quand même pas jouer éternellement en D1. Et je n’ai vraiment pas envie d’évoluer à un étage inférieur (…) J’ai deux regrets : j’aurais dû accepter l’offre du FC Barcelone après le Mundial mexicain. En lieu et place, c’est Gary Lineker qui est allé là-bas. Moi, je suis parti à Lille où j’ai connu trois années fabuleuses avec Georges Heylens et Filip Desmet. Mais lors de ma quatrième et dernière saison au LOSC, je me suis malheureusement retrouvé tout seul. (…) J’aurais dû revenir en Belgique un an plus tôt « .

– Sport/ Foot Magazine N° 4, 25 janvier, Pierre Danvoye

L’arrêt Bosman révolutionne le football

Empêché de rallier le club français de Dunkerque, Jean-Marc Bosman, joueur au RC Liégeois, n’admet pas d’être attaché à la glèbe par son club et, au nom de la libre circulation des travailleurs, il attaque son club ainsi que l’Union Belge en justice. Après cinq années de combat, le joueur obtient gain de cause devant la Cour Internationale de Justice de Luxembourg. L’arrêt-Bosman est né, qui révolutionne le monde du football.

Jean-Marc Bosman :  » Au début, je pensais me battre afin de régler un problème personnel. Cela a vite pris de l’ampleur. Je n’imaginais pas ces rebondissements, ces procès, ces victoires. Car on a tout gagné. Il y a eu des choses dures à vivre. Cette affaire m’a marqué à vie. J’exige une compensation. Des dédommagements, quoi ! Mais cela ne réglera même pas tout. Des pans de ma vie ont été brisés. Je songe à la séparation de mon couple qui est une des conséquences de toutes ces tensions (…) Les Français de l’UNFP ont versé 300.000 francs belges pour soutenir ma cause. Mais c’est une goutte d’eau par rapport aux frais que cette affaire m’a déjà coûtés (…) Il y a du respect pour moi, je le sais, mais les joueurs belges n’osent pas trop le manifester. Je me suis mis hors-jeu en attaquant mon club en justice. Je peux comprendre la peur des autres. Même si je préfère être à ma place qu’à celle de l’Union Belge « .

– Sport/ Foot Magazine N° 15, 12 avril, Pierre Bilic

Eric Gerets :  » Pour moi, ce jugement tombe 20 ans trop tard. Il est porteur de promesses pour les meilleurs mais les moins doués connaîtront encore plus de problèmes. Il y a 15 ans, j’avais essayé de créer un syndicat des joueurs mais cela n’avait pas marché parce que nous avions rencontré des pressions multiples. Nous étions près d’une vingtaine au début, puis j’avais fini par me retrouver seul avec Luc Millecamps. (…) Chapeau pour Jean-Marc qui a agi seul et qui s’en est sorti comme un grand « .

– Sport/ Foot Magazine N° 51, 20 décembre, Pierre Bilic, Geert Foutré et Bruno Govers

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