Nouvel essai

Elle n’a jamais pu confirmer sa médaille de bronze du Mondial 2002. Fatih Terim dirige une nouvelle génération. Le temps d’engranger un succès est venu.

Sa superbe troisième place au Mondial 2002 augurait un bel avenir pour la Turquie. Sa déception a été d’autant plus amère quand elle a raté les tournois 2004 et 2006. La Turquie espère oublier cette mauvaise passe durant l’EURO. Les troupes de FatihTerim sont motivées :  » Nous voulons montrer que nous émargeons à l’élite européenne. Notre objectif minimal est la qualification pour les quarts de finale « , explique Nihat Kahveci, à l’image d’une équipe emplie d’assurance et d’ambition.

L’équipe

Ce pays de 70 millions d’habitants n’a pas un palmarès très étoffé. Il a atteint les quarts de finale de l’EURO 2000 et a terminé troisième du Mondial asiatique.  » C’est trop peu. Depuis dix ans, nous avons une équipe fantastique. Nous devons donc signer un plus grand succès « , commente le médian Emre Belözoglu.

La sélection turque comporte des éléments de tous âges. Terim a joint les actes aux paroles et rendu son équipe plus compétitive en y adjoignant différents types de joueurs. Les vedettes d’antan, Hakan Sükür ou Hasan Sas, ont été écartées.  » La Turquie avait besoin de changer de génération « , explique l’entraîneur, dont la thèse était déjà défendue par son prédécesseur, Ersun Yanal.

Dans sa sélection, Terim a toutefois suscité quelques surprises. Ainsi, il n’a pas repris deux buteurs, Gökhan Ünal, de Kayserispor, vainqueur de la Coupe, et Mehmet Yildiz, de Sivasspor. Terim privilégie une attaque avec le seul Nihat.

La tactique

Pour l’entraîneur, la stabilité de la défense est l’ABC.  » Toutes les équipes participantes forment le nec le plus ultra du football européen. Nous devons donc rester sur nos gardes et construire notre jeu à partir d’une solide défense « . La défense en ligne et un médian défensif classique, Mehmet Aurélio, sont chargés de fermer le verrou.

Les arrières latéraux doivent aussi délivrer des élans offensifs.  » Leurs rushes sur les flancs seront précieux pour nos avants « , ajoute Terim. Dans l’entrejeu, le légionnaire de la Bundesliga, Hamit Altintop, doit apporter sa créativité et surprendre l’adversaire par des tirs à distance. Pourtant considéré comme un cadre, YildirayBastürk n’a pas été repris. Terim attache beaucoup d’importance au pressing, qui commence par Nihat. Le football turc est très intense, dans les duels et en course.  » Chacun doit se livrer à 100 % s’il ne veut pas courir derrière l’adversaire « .

Les plus

Le jeu rapide et rusé de la Turquie n’est pas seulement esthétique, il est aussi efficace grâce au physique des joueurs. Ils laissent peu d’espaces à l’adversaire, puisqu’ils le pressent dans son propre camp, l’empêchant de se déployer. La Turquie est un adversaire rugueux, d’autant qu’elle se bat jusqu’à la dernière seconde.  » Nous n’abandonnons jamais car cela ne fait pas partie de notre mentalité « , explique Emre. Techniquement, les éléments offensifs font partie de l’élite européenne.

La Turquie a aussi appris à ne pas chercher son bonheur par le seul axe mais à varier ses attaques et à écarter le jeu, en procédant par de courtes passes dans le camp adverse.

Les moins

On formule toujours le même reproche à la Turquie : elle a un style de jeu arrogant quand elle mène. Elle accumule alors les fautes de concentration dans toutes ses lignes.  » Nous ne pourrons pas nous permettre la moindre négligence pendant l’EURO car nous serions vite pénalisés « , reconnaît le défenseur Servet Cetin. Le manque d’intelligence dans la gestion d’une avance ou l’attaque sans réflexion quand elle est menée constituent les principaux travers de la Turquie.

La défense centrale soulève aussi maintes questions. Cetin et Emre Asik sont certes solides mais aussi lents dans les duels et un brin nonchalants. Ils pourraient accuser le poids des ans face à des attaquants rapides.

Autre point faible, le manque de constance dans le but. Volkan Demirel oscille entre la classe mondiale et la classe moyenne.

Particulier

L’EURO 2008 est l’occasion rêvée pour Terim d’effacer une tache de son palmarès d’entraîneur.  » Lors de mon premier mandat, en 1996, nous avons été éliminés sans avoir marqué le moindre but et sans avoir pris un seul point. Cela me ronge depuis douze ans « , avoue l’entraîneur, qui voit enfin une chance de faire oublier cette pénible expérience. A l’époque, la Turquie était versée dans la poule de la Croatie, du Danemark et du Portugal.

Le Portugal poursuit la Turquie lors des Championnats d’Europe. Lors de sa deuxième participation, en 2000, la Turquie avait été battue en quarts de finale par les Ibériques (0-2).  » C’est au troisième coup que l’on voit les maîtres. Cette fois, nous voulons battre le Portugal « , affirme Terim.

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