Nouveaux concepts

Les deux grandes révélations de 2012

Claret et ses systèmes complètement inédits

Christophe Claret est l’un de ces créateurs indépendants qui £uvrent dans l’ombre des grandes marques pour lesquelles ils conçoivent des montres d’exception ; les siennes indiquent l’heure grâce à des sonneries (répétition minutes) ou de la musique, ou bien s’affranchissent de l’attraction terrestre en compensant ses effets par un  » c£ur  » mécanique qui tourne sur lui-même (échappement à tourbillon). Pour son propre compte, Christophe Claret développe aussi des systèmes complètement inédits. Car comme il l’a dit lui-même en présentant sa plus récente invention :  » En horlogerie, tout a déjà été fait ; et cependant, tout reste à inventer. « 

Il en fait la preuve avec la X-Trem 1 présentée comme le manifeste annonciateur de la montre mécanique du futur. La réalisation de cette pièce en titane constitue une prouesse technique et esthétique. Son tourbillon, une invention du tout début du 19e siècle, est ici incliné à 30 % et placé sur l’un des côtés de la montre. Cela permet d’en admirer le fonctionnement… sans devoir tourner le poignet. L’autre grande originalité de cette création tient dans un système d’affichage des heures et minutes radicalement différent des conventions horlogères. Deux petites sphères d’acier évidées, isolées dans des tubes en saphir placés à gauche et à droite du boîtier, se déplacent de manière mystérieuse, sans aucune connexion mécanique avec le mouvement. Le secret de ce système tient dans l’utilisation de champs magnétiques générés de part et d’autre de la montre par des micro-aimants ; ceux-ci sont tractés par un fil extrêmement fin, très résistant et fait d’une soie tressée utilisée dans la chirurgie réparatrice.

HYT et la mécanique des fluides

L’autre grande révélation de l’année est la montre hybride dévoilée par la jeune marque HYT – ou Hydro Mechanical Horologists. La H1 indique l’heure au moyen d’un liquide comme le faisaient les clepsydres, ces horloges à eau déjà utilisées en Egypte à l’époque des pharaons. Mais dans une montre-bracelet, impossible d’utiliser la gravité pour faire circuler le liquide. C’est sur la mécanique des fluides que repose la technologie hydro-horlogère inventée par Lucien Vouillamoz.

La H1 indique les heures grâce à la progression d’un liquide vert dans un tube capillaire entourant le cadran. Ce système fait appel à deux fluides de nature différente contenus dans des réservoirs séparés. L’un est aqueux et chargé de fluorescine, l’autre visqueux et transparent. La force de répulsion de leurs molécules les maintient séparés. Tandis que le premier se compresse, l’autre se détend, et inversement, entraînant leur mouvement dans le capillaire. Au fil des heures, le liquide fluorescent avance. Arrivé à 6 h, il regagne sa position initiale dans un mouvement rétrograde. La partie mécanique intervient pour actionner deux soufflets qui poussent et tirent les liquides dans le tube. Une plongée vertigineuse dans l’inédit !

PAR PATRICK DELAROCHE

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