» NOSTALGIQUE DES HARICOTS NOIRS « 

Matthias Stockmans
Matthias Stockmans Matthias Stockmans is redacteur van Sport/Voetbalmagazine.

David Paas, son interprète et confident, explique que le Brésilien préfère la langue des signes.

D avid Paas :  » Jaja Coelho est à Westerlo depuis la saison passée. Il a eu besoin d’un temps d’adaptation car il a débarqué en provenance du Brésil alors qu’il gelait. Ce n’est vraiment pas son truc. Jaja ne parle que portugais, un peu d’anglais et quelques mots de néerlandais. Quand on rigole dans le vestiaire, il s’exprime par gestes et avec quelques phrases. On remarque à son attitude que c’est un marrant. Il s’entend particulièrement bien avec les Africains de l’équipe : Jeffrey Ntuka, Peter Utaka, Michael Modubi. Comme lui, ils sont jeunes, célibataires et étrangers. Cela crée automatiquement un lien. Ils profitent tous pleinement de la vie.

Jaja est un garçon sain, et au Brésil, ils ont une certaine joie de vivre. Il n’est pas du genre à rester dans son coin. Il aime s’amuser. Il va manger ou boire un verre, il sort, mais sans exagération. Il est bien dans sa tête, il sait exactement ce qu’il veut dans la vie. Comme tous les jeunes qui savent shooter dans un ballon, il lui arrive de penser que le monde tourne autour de sa personne mais c’est tout à fait normal à son âge. Depuis quelques mois, il rayonne d’assurance, sans que ça l’incite à faire des caprices. Je n’ai jamais rien entendu de négatif sur son compte à l’entraînement. Il veut toujours gagner. En fait, c’est un exemple en matière d’engagement. Il n’est pas du tout comme la majorité des Brésiliens, de ce point de vue. Il reste les pieds sur terre. C’est aussi lié à la mentalité qui règne à Westerlo : ici, mieux vaut ne pas se prendre pour quelqu’un.

Il ne comprend pas toujours ce qui se dit dans le vestiaire, à cause de ses problèmes linguistiques. Sur ce plan, il n’est encore qu’un adolescent. Il ne voit pas l’utilité d’apprendre une autre langue. Je suppose que d’ici cinq ans, il en aura compris l’intérêt. Il ne suit pas de cours. Peut-être le club devrait-il l’y encourager.

Jaja vit en appartement. Il habitait d’abord avec son frère, qui a passé deux mois en Belgique. Maintenant, il le partage avec son compatriote Magrao, que Feyenoord a envoyé en stage à Westerlo jusqu’à la trêve hivernale. Ensuite, il vivra seul, du moins s’il reste en Belgique. Sa famille n’est venue ici qu’une seule fois. Il mange au club mais il doit se débrouiller seul pour le reste. Il est extrêmement indépendant pour un garçon de 19 ans. Quand son frère était là, il s’occupait des emplettes, de la cuisine, et il lui tenait compagnie. Comme je l’ai dit, Jaja communique par gestes, avec nous. Il parvient à comprendre les consignes de l’entraîneur grâce à Bobsam Elejiko, qui parle espagnol.

Coelho est très brésilien dans sa manière de se nourrir. Il demande toujours du feijao, un plat de haricots noirs. A l’approche des fêtes de fin d’année, il a été envahi de nostalgie. Il compte les jours qui le séparent de son retour au Brésil.

Ses idoles sont Ronaldinho, Ronaldo et Rivaldo, ce dernier parce qu’il a le même style : fort avec le ballon, costaud et doté du sens du but. Il a un superbe tir du gauche, y compris sur coup franc. Quand il peut botter du gauche, son tir fait souvent mouche. Il doit encore apprendre à sentir quand il peut réaliser une action ou pas et être plus présent. Cela viendra avec l’expérience. En cours de match, on remarque qu’il ne réfléchit pas beaucoup, préférant s’appuyer sur son instinct. Il possède suffisamment de qualités de base. Jaja est certainement un des meilleurs jeunes que j’aie vus à l’£uvre « .

MATTHIAS STOCKMANS

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