« Nos résultats illustrent notre progression »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Tout au long de la saison, Emilio Ferrera sera notre consultant pour les Coupes d’Europe.

Les trois grands de notre football ont empilé les buts, la semaine dernière. Ils n’ont pas raté leur ultime répétition générale avant l’ouverture du championnat, dans le cadre des tours préliminaires européens. Anderlecht a gagné en Ligue des Champions, le Standard et Bruges l’ont imité en Coupe de l’UEFA. Même si les adversaires étaient de deuxième zone, Emilio Ferrera a apprécié.

Emilio Ferrera: Si on juge la prestation d’Anderlecht sur les 45 premières minutes, ce ne fut pas très bon. Mais l’équipe a bien corrigé le tir en deuxième mi-temps et on peut parler d’une prestation globale réussie. Les Bruxellois ont su égaliser dès le moment où leur équipe était mieux en place, en début de seconde période. Une chance, qu’elle a peut-être forcée. Car pour le même prix, c’était 2-0 à la pause.

Comment expliquez-vous le tout autre visage montré en deuxième mi-temps?

Je pense qu’Aimé Anthuenis s’est servi des trois premiers quarts d’heure pour effectuer différents réglages. Il a adapté son dispositif et a fait permuter plusieurs joueurs. Il a pris les bonnes décisions, car les Suédois n’ont plus posé de gros problèmes à Anderlecht en deuxième mi-temps. Une fois que le Sporting a trouvé sa bonne organisation, il n’y a plus eu de match. Il y avait plusieurs classes d’écart entre les deux équipes. J’exclus tout risque de mauvaise surprise pour le match retour.

Prudence avec le Coréen

Seol?

La semaine dernière, il s’est mis à bien jouer quand Anderlecht a pris le match en mains. Plus il joue près du but adverse, meilleur il est. En première mi-temps, quand Anderlecht était enfoncé, il était loin du rectangle des Suédois et on ne l’a pas vu. Dindane m’impressionne davantage que Seol car il peut être bon dans deux contextes opposés: quand il y a des espaces dans le dos des défenseurs adverses et quand il n’y en a pas. En plus, il peut être efficace à la fois sur un flanc et dans l’axe, alors que Seol est typiquement un joueur axial. Seol a des qualités, mais il faut lui laisser du temps: il arrive de l’Antwerp et son passage à Anderlecht est son premier gros transfert. Je ne suis pas sûr qu’il puisse aider Anderlecht dans les tout gros matches. Je le vois marquer facilement en championnat, mais pas en Ligue des Champions. Radzinski, Koller, Dindane et Mornar ont assez de qualités pour le haut niveau européen; pour Seol, je serais beaucoup plus prudent.

Pour le Standard, le déplacement à Skopje n’a été qu’une formalité.

J’ai l’impression de revivre ce que nous connaissions il y a dix ou quinze ans: quand un club belge affrontait des Suédois, des Islandais ou des Yougoslaves, on considérait que la qualification était gagnée d’avance. Depuis quelques années, ce n’était plus le cas: partout où nous allions, nous avions des craintes. On assiste de nouveau à un renversement de tendance et cela confirme mon opinion: le football belge mérite à nouveau qu’on le respecte. J’estime qu’il est en pleine progression.

Malgré le départ à l’étranger des meilleurs joueurs de notre championnat, chaque année?

Tout à fait. Tous les pays du niveau de la Belgique perdent leurs stars chaque été. Nous ne sommes pas un cas isolé et nous restons compétitifs par rapport à nos concurrents directs. Koller et Radzinski sont partis, mais Anderlecht a transféré Mornar et Jestrovic. Ce n’est pas mauvais du tout. Et Walem au Standard, c’est aussi la meilleure façon d’améliorer le niveau de l’équipe.

Susnjara ou Fouhami?

Susnjara reçoit l’occasion de prouver sa valeur pendant que son concurrent direct est indisponible.

Je ne considère pas Fouhami comme le numéro 1 du Standard et Susnjara comme le numéro 2. J’aurais même tendance à prendre Susnjara pour le titulaire. D’ailleurs, Preud’homme n’avait pas l’air inquiet quand Runje est parti à Marseille. Il savait qu’il avait un bon remplaçant dans son noyau. Fouhami avait joué un tout bon premier tour avec Beveren la saison dernière, mais son niveau a fort baissé à partir du moment où les problèmes se sont abattus sur le club. Il a besoin d’un environnement très favorable pour jouer de bons matches. Dès qu’il y a un petit problème, il ne parvient plus à bien se concentrer. Au deuxième tour, il avait participé au naufrage collectif de Beveren. Tout le monde avait été mauvais: les joueurs, l’entraîneur et les dirigeants.

Pas de problème non plus pour Bruges: 4-0 contre Akranes.

Le score ne reflète pas les difficultés éprouvées par le Club. L’équipe se cherche encore, malgré le peu de départs durant l’été. Je pense que Trond Sollied considérait ce match européen comme une dernière répétition avant le championnat. Mettre Lembi et Mendoza sur le banc au coup d’envoi, c’était une façon de tester des remplaçants. Il voulait sans doute donner confiance à Lange, puis il a essayé Mendoza et Lange ensemble en fin de rencontre. Il a sûrement tiré plusieurs enseignements intéressants de ce rendez-vous.

Pierre Danvoye

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