Nos Diables : répétition généreuse !

C’est bon pour le moral, et le moral en aura besoin pas plus tard qu’à Cardiff dans quinze jours. Bon d’avoir gagné. Contre un grand. Qui plus est, le voisin, historiquement énervant parce que plus glorieux. Qui plus est, en lui en mettant quatre au fond. Et surtout avec une compo d’équipe conquérante, à la lecture de laquelle on ne pouvait que déduire, dès le coup d’envoi, qu’elle ambitionnait de faire le jeu plutôt que le subir ! L’avenir en compète nous dira si ce fut un poker victorieux, ou un choix mûrement réfléchi suite à analyse approfondie du talent à disposition : mais oser d’une part Guillaume Gillet et Jan Vertonghen (latéraux friands de montées) dans la défense à quatre, et placer d’autre part le seul petit Steven Defour en sentinelle derrière cinq gars portés sur l’offensive (1), c’est là, face à un caïd, une balance défense/attaque rarement osée auparavant.

J’ai aimé, vers l’heure de jeu, les changements place pour place des quatre gars devant Axel Witsel : pas parce que ces changements ont fait bingo, un peu parce qu’ils tendent à confirmer une richesse offensive, mais surtout parce qu’ils donnent du balai dans ces préjugés titulaires/remplaçants ! Le meilleur moyen de se passer de Vincent Kompany, c’est de ne pas pleurnicher lors d’une de ses absences ! Si Eden Hazard, ou Dries Mertens qui le vaut bien, sont blessés contre Galles, il y a Kevin De Bruyne, Moussa Dembélé, Kevin Mirallas. L’image qui reste de ce match, c’est celle de Christian Benteke et Romelu Lukaku, pivots pourtant différents (l’un remiseur, l’autre bison) mais qui, rieurs et heureux, lèvent de concert leurs bras joints après la victoire : Marc Wilmots se fout du flacon (le onze de base) et se casse le cul pour insuffler l’ivresse du collectif : le vrai, celui qui rassemble 20 à 25 gars sans ego démesuré, qui se savent tous importants et pas indispensables.

A propos de préjugés, un mot sur Vertonghen en train d’en bazarder un triple. D’abord celui de la place dite de prédilection, ce gars est fortiche dans l’axe défensif, à gauche de la défense, et devant la défense : plus le temps passe, plus je mettrais mon pied à couper qu’il ne sait plus lui-même, ni où il préfère jouer, ni où il est le plus efficace. Ensuite, le préjugé selon lequel on n’aligne pas en équipe nationale un gars titulaire à un autre poste en club : couillonnade, ces mecs sont des pros, avec certes des spécificités physico-techniques permettant ou pas de remplir tel rôle, mais pas des inadaptés sociaux ou des handicapés mentaux, qui feraient pipi/culotte dès qu’on les déménage un chouia sur un échiquier ! D’ailleurs le foot n’est pas tordu comme les échecs… Enfin, et ce n’est pas sa moindre perf, Vertonghen parvient peu à peu à faire s’estomper les revendications francophones concernant Sébastien Pocognoli : et je mettrais mon autre pied à couper que Poco, qui n’a pas d’ego démesuré, l’accepte parfaitement tout au fond de son jardin secret ! J’ignore à quel poste, mais Vertonghen va casser la baraque à Tottenham.

Par contre, rapport aux convictions francophones, concernant Toby Alderweireld, ce n’est pas gagné ! Le pauvre s’est chopé de mauvaises cotes, et a été montré du doigt lors du prétendu relâchement des nôtres, au moment où les Bataves nous en plantent deux. C’est injuste, les deux buts sont imputables à la vitesse d’ Arjen Robben (2), sur un flanc où Toby n’était pas. Et je ne dis pas ça pour allumer une polémique entre Gillet et lui concernant le titulariat au back droit, mais simplement pour prouver qu’Alderweireld y serait du même genre qu’un Branislav Ivanovic à Chelsea : lequel, avec ses qualités à lui, donne toute satisfaction sans prétendre y jouer comme Dani Alvès

(1) Au départ, tous les cinq francophones ! Je ne devrais pas le remarquer car la bêbête guéguerre communautaire peut surgir derrière la moindre déception, mais ça fait quand même plaisir ! Et ce doit être du jamais vu : à vos archives pour vérifier !

(2) Robben que j’ai été heureux de revoir à gauche, sur son  » bon pied  » qui l’incite à davantage déborder/centrer, au lieu de si souvent la jouer perso quand il évolue à droite : seule satisfaction pour Louis van Gaal à l’issue de ce match ?

Vertonghen est en train de bazarder trois préjugés !

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