Non à l’EURO !

Non, non et non, fini ! Y en a marre ! Des déceptions, des humiliations. D’être trahis par nos supposées élites qui, du haut de leurs privilèges, se foutent de nous. Nous méritons autre chose. Le peuple grec en a ras l’ouzo de son… équipe de foot. Coupable d’une banqueroute de plus à la Bourse européenne. Les Grecs battus par les îles Féroé. Des îliens qui jouent les Aliens. Triomphe à la Bourse du surréalisme.

Deux victoires contre le vainqueur de l’EURO 2004. 50.000 habitants, 500 spectateurs de moyenne dans leur division 1. Ce caillou situé entre l’Ecosse et l’Islande étonne, épate et surtout pousse à des constats hors normes. Exemple : si, en Grèce, la criminalité financière des élites est un sport national, aux îles Féroé, la criminalité tout court est à l’image de son football. Amateur et très discrète.

Sur les 24 dernières années, il y a eu, sur l’île, un seul et unique meurtre. Les infrastructures pénitentiaires se limitent à 14 cellules, dont 10 seulement sont occupées. Même pas assez pour faire une équipe de foot !

Un paradis ? Bof, pas vraiment. L’enfermement est ailleurs. 25 footballeurs étrangers enrichissent le championnat. Mais que peuvent-ils bien chercher là où la température moyenne est de 7°. Surtout qu’ils sont en majorité Brésiliens, Africains voire Américains. Pour beaucoup il s’agit tout simplement d’un premier bond en espérant un rebond vers l’Europe.

Un Brésilien nous confie :  » J’étais dans l’avion avec Kleberson pour Manchester. Il a signé à United moi pas. Ça fait 12 ans que je joue ici. C’est pas le nirvana mais c’est mieux que l’enfer brésilien où il y a un homicide toutes les cinq secondes.  »

On vous le disait, la quiétude sociétale des îles Féroé est un argument en béton pour les agents désespérés. Le foot, c’est aussi cela : entretenir l’espoir en gérant son désespoir.

AleksandarDjordjevic s’en croyait aussi à l’abri. En attendant sa correspondance dans un aéroport danois, une hôtesse lui fait remarquer qu’arriver en short et en T-shirt aux îles Féroé est risqué. L’ex-capitaine du Partizan Belgrade achète des vêtements chauds. Il ne l’a jamais regretté.

Pourtant l’ex coéquipier des ZvonimirBoban et autres DavorSuker en équipe nationale yougoslave des -21 pensait, lui aussi, n’y rester qu’en transit. Il y vit depuis… 14 ans.  » Ici c’est la tranquillité. Je n’ai jamais fermé ma voiture à clé. Pas besoin.  » Il s’y sent tellement bien qu’il est devenu le coach de l’équipe nationale… féminine.

MayomaAlli est moins ravi de son destin. Terreur des collèges américains, il est recalé à la Draft MLS 2014. Il croit réussir au Danemark mais est loué depuis 18 mois sur les îles.  » Je n’en reviens pas d’être ici. Mais bon, l’avantage c’est que je découvre le monde « .

Et les contraintes de la vie d’un footballeur en quête de son destin perdu. Mayoma travaille comme charpentier en plus du foot. Lui, au moins, a encore le temps de prier le Divin pour rebondir à défaut de marcher sur l’eau.

Autre île, autre surréalisme. Passons des Féringiens aux Micronésiens. La Micronésie est une île d’Océanie de 102.000 habitants dont 607 jouent au football. Jouent est un grand mot. On va dire qu’ils s’y adonnent.

Cette île constamment menacée par les cyclones participe aux Jeux du Pacifique et vient de subir trois cataclysmes d’un autre genre. 0-30 contre Tahiti, 0-38 contre les îles Fidji et enfin 46-0 contre la république de Vanuatu. Un but encaissé toutes les 2,4 minutes.

Le coach australien était content après le deuxième cyclone.  » On a mieux joué après le repos. On n’en a pris que 17 « . Sûrement son génie tactique. Il avait fait sortir son gardien (qui jouait au foot depuis trois semaines) pour mettre un milieu de terrain.

Voilà des histoires à rêver debout, à nous faire aimer le foot plus que jamais. Basta la FIFA et toute la smala. Les  » Micro  » sont  » Méga  » indispensables pour continuer à espérer que le foot, c’est pour tous. Vive les Féringiens, vive les Micronésiens !

Les îles Féroé : 50.000 habitants, 500 curieux aux matches. Mais deux victoires face à la Grèce sur la route de l’EURO 2016 !

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