NOMS DE CODE

La presse ibérique ne recule jamais devant un coup d’éclat mais l’ Operación Puerto, l’interminable scandale de dopage sanguin, lui permet de s’en donner à c£ur joie en cette fin d’année. Ainsi, le magazine Intervíu, qui est en gros une version espagnole de Playboy, publie de nouveaux documents parvenus à sa rédaction grâce à un vent favorable, en direct du dossier d’instruction, semble-t-il. On y apprend que Birillo (sans doute le nom de code d’ Ivan Basso) et Nibelungo ( Jan Ullrich) ont déboursé la coquette somme de 70.000 euros pour leur traitement en 2006. Le document spécifie qu’il s’agit d’une estimation. Ce serait donc davantage une proposition qu’une facture.

Eufemiano Fuentes a également fait des devis de dopage à Sevilla, Porras, Botero, Hrs, Guti et Oso, même si les sommes mentionnées oscillent seulement entre 50.000 et 25.000 euros. Intervíu suppose que les noms de codes correspondent à Oscar Sevilla, Francisco Mancebo, Santiago Botero, Roberto Heras et José Enrique Guttierez. Seul Oso n’a pas encore été identifié.

Le document évoque aussi des primas, soit des traitements individualisés, selon une personne bien placée. Azules, Checo et Ivan May auraient été intéressés par ces traitements. Intervíu est parvenu à se procurer la fiche sanguine individuelle de Birillo et même le coût détaillé de toute l’opération de dopage. Les révélations d’ Intervíu ont un parfum de sensation mais les documents publiés ont l’air authentiques. On se demande surtout qui est à l’origine de cette fuite et pourquoi. Les avocats des coureurs impliqués – qui ne souhaitent par ailleurs pas réagir aux nouvelles accusations – y verront certainement une entrave à l’instruction et peut-être même une faute de procédure.

Le programme TV En Antena a également eu son scoop. L’ancien coureur professionnel Jesús Manzano, invité, savoure son aura de prophète longtemps méconnu. Il y a des années, il avait déjà dévoilé les malversations du cyclisme espagnol. On se demandait si la situation était aussi grave qu’il le prétendait ou si l’ancien coureur de Kelme cherchait à se rendre intéressant. En Antena a donc décidé de le soumettre au détecteur de mensonge. Manzano a brillamment réussi le test. Le détecteur n’a rien révélé quand l’ex-coureur a affirmé que Fuentes était un de ses fournisseurs de produits dopants, que le médecin de l’équipe était au courant et qu’il avait rencontré d’autres athlètes et des footballeurs dans le cabinet de Fuentes. Manzano ne pouvait évidemment pas affirmer avec certitude que ces sportifs venaient pour une cure de dopage, puisqu’il n’avait pas assisté à leur consultation.

par Jef van Baelen

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