NOEUD de Pâques

Désormais manager sportif de Charleroi, David Desy fut le héros d’une finale d’anthologie en 1999.

En principe, il ne devait pas y avoir de Final Four : les demi- finales devaient être disputées en une manche, sur terrain neutre. Mais le tirage au sort a décidé que les demi-finales se joueraient à Louvain… comme la finale. Avec qui parmi Charleroi, Ostende, Louvain et Alost ?

La finale 1999 entre Charleroi et Ostende avait marqué les esprits…

DavidDesy : Sur le plan émotionnel, elle a atteint des sommets, avec trois prolongations et des retournements de situation incroyables. Face à une équipe d’Ostende coachée par Dirk Bauerman, et qui alignait des joueurs comme Barry Mitchell, Daniel Goethals et Jean-Marc Jaumin, Charleroi avait été dominé pendant l’essentiel. On était encore menés de 4 points à 4 secondes de la fin. Ostende venait de marquer et il y avait donc une rentrée en ligne de fond. J’ai traversé tout le terrain, et au lieu de me laisser tirer sans opposition, Jaumin a essayé de contrer mon tir à trois points et a commis une faute. Mon essai est rentré et j’ai transformé le lancer franc en prime, pour égaliser. Dans l’une des prolongations, Mitchell a eu l’occasion de donner la victoire à Ostende s’il convertissait un seul de ses deux lancers francs. Il a loupé les deux. On a finalement gagné 91-95.

Et samedi ?

On affronte Ostende en demi-finale et le contexte est différent de celui d’une finale. D’un côté, on est dans le rythme, après avoir bouclé un excellent parcours en Coupe ULEB. D’un autre côté, on a deux blessés importants : Damir Krupalija et Pero Dujmovic. On a beau dire que Charleroi possède un noyau très étoffé, ces absences pèsent. Ostende, de son côté, sait que cette Coupe de Belgique en un match sur terrain neutre lui est sans doute plus accessible que le titre de champion. On doit s’attendre à voir des Côtiers très motivés.

L’autre demi-finale pâtit un peu de la comparaison…

Peut-être, mais Louvain évolue dans sa salle et aura à c£ur de s’illustrer. Alost possède un public extraordinaire et n’est plus très loin d’un retour en D1, ce qu’il voudra prouver sur le terrain.

On retrouvera, comme il y a deux ans avec Gilly, un club de D2 dans le dernier carré. Que pensez-vous des fameux handicaps qui avaient fait bondir Matteo Boniciolli lorsque Ostende avait affronté Fleurus ?

Il y a à boire et à manger dans cette formule. D’un côté, on a beaucoup parlé de la Coupe de Belgique grâce au parcours de Fleurus. Ce club de Régionale 1 s’est assuré une belle publicité et a peut-être attiré de nouveaux supporters dans la salle de Bonsecours. D’un autre côté, des cercles pros comme Charleroi, Ostende, Liège, Mons et Pepinster doivent boucler une longue saison faite de 36 journées de championnat et d’une quinzaine de matches européens. Lorsqu’ils doivent se déplacer chez des clubs de D3 ou de Régionale, dans des salles parfois dépourvues de parquet où le risque de blessures est prononcé et en ayant un handicap de 15, 20 ou 25 points à remonter, ils ne le font pas de gaîté de c£ur. Cette formule n’existe ni dans les autres pays, ni dans les autres sports. Boniciolli avait demandé qui aurait représenté la Belgique en compétition européenne si Fleurus avait remporté la Coupe ? Mais bon, on est aussi dans le flou à ce niveau puisqu’avec la réforme des compétitions européennes due à la réunification entre la FIBA et l’ULEB, on ne sait toujours pas si le vainqueur de la Coupe de Belgique aura droit à un ticket européen… Ce qui me dérange aussi, c’est qu’on joue le week-end de Pâques et que ça n’arrange personne. Cela dit, je voudrais qu’on n’enterre pas définitivement la formule du Final Four. En respectant certaines conditions, elle est bonne.

Daniel Devos

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