Nilmaradona

Voici pourquoi l’attaquant brésilien devrait rendre fou les défenseurs brugeois.

N ilmar est le quatrième galéador du championnat d’Espagne derrière les extraterrestres Cristiano Ronaldo et Lionel Messi et le Basque Fernando Llorente. Le Brésilien est pour beaucoup dans la très bonne forme de Villarreal, l’équipe surprise de la Liga. Une équipe qui compte pas moins de neuf internationaux de divers pays dans ses rangs : SantiCazorla, CarlosMarchena, JoanCapdevila, BrunoSoriano et BorjaValero pour l’Espagne, JozyAltidore pour les Etats-Unis, JeffersonMontero pour l’Equateur, GiuseppeRossi pour l’Italie et, bien sûr, Nilmar pour le Brésil. Sans oublier MarcosSenna et DiegoLopez qui ont aussi été internationaux pour l’Espagne dans un passé récent.

Nilmar (1m80 pour 68 kilos, de son nom complet Nilmar HonoratodaSilva) a eu un parcours étonnant. Né le 14 juillet 1984 à Bandeirantes, dans l’Etat du Parana, il a été formé dans les équipes de jeunes de l’Internacional Porto Alegre avant d’intégrer l’équipe professionnelle en 2003. En été 2004, il fut engagé par Lyon qui cherchait un remplaçant à GiovaneElber, blessé, et fit introduire une clause dans son contrat stipulant qu’il pourrait quitter le club lorsque Elber serait rétabli. Il réalisa des débuts fracassants, inscrivant deux buts face au Stade Rennais quelques instants après être monté au jeu, mais le show s’arrêta. Comme l’OL s’apprêtait à engager Fred, il choisit de louer Nilmar aux Corinthians, ce qui permettait de libérer une place de joueur extra-communautaire dans l’effectif. En outre, l’OL possédait déjà quatre bons attaquants avec Fred, SylvainWiltord, MilanBaros et SidneyGovou. Il n’avait donc pas vraiment besoin du jeune Brésilien et le club ne le rappela pas en France. Au contraire, il le céda aux Corinthians où sa technique, sa vitesse et sa virtuosité dans les dribbles lui valurent une place dans le  » 11  » de la saison 2005.

Le but de l’année 2009

Deux ans plus tard, malgré l’intérêt de grands clubs européens et brésiliens, Nilmar choisit de retourner à l’Internacional, son club formateur. Le 4 novembre 2007, pour le premier match après son retour, il délivra un assist contre Vasco de Gama (2-1) et fut élu homme du match. La machine était lancée. Dans la foulée, Palerme lui fit une offre de 15 millions, qu’il refusa.

En décembre 2008, il est l’auteur de l’unique but en finale de la Copa Sudamericana, l’équivalent sud-américain de l’Europa League. C’était la première fois qu’un club brésilien remportait l’épreuve.

Le 10 mai 2009, pour son retour au stade des Corinthians sous le maillot de l’Internacional, il marqua un but qui changea sa vie. A la 9e minute, il récupère au milieu de terrain une longue passe croisée adressée par l’arrière gauche. Une longue course diagonale l’amène jusqu’au coin gauche du petit rectangle, où il élimine quatre défenseurs des Corinthians, qu’il passe l’un en vitesse, l’autre en force. Puis freine, crochète un cinquième défenseur par la gauche et envoie le ballon au deuxième poteau du gardien Felipe. Le journal brésilien Lance titra Nilmaradona. Le public était venu pour assister à la nième résurrection de Ronaldo, mais c’est à un but exceptionnel d’un attaquant rival qu’il a eu droit (0-1). Etait-ce une conséquence directe de ce but ? Toujours est-il que le sélectionneur brésilien de l’époque, CarlosDunga, convoqua Nilmar pour la Coupe des Confédérations et laissa Ronaldo à la maison.

11 millions d’euros

Nilmar n’était pourtant pas le joueur préféré de Dunga. L’ancien sélectionneur préférait un attaquant de pointe confirmé, comme l’était LuisFabiano par exemple, qu’il associait à trois demis offensifs comme Elano, Robinho et Kaka. Nilmar, lui, est plus à l’aise dans un rôle de deuxième attaquant. Il n’hésite pas à se déporter sur les flancs et à surprendre la défense adverse en surgissant de la deuxième ligne. Le but exceptionnel inscrit face aux Corinthians est l’illustration de toutes ses qualités : vitesse, changement de rythme, adresse et sang-froid en zone de conclusion. Il démontre aussi que ses deux genoux, opérés chacun d’une rupture du ligament croisé antérieur, étaient complètent guéris. Pendant des mois, Nilmar avait dû couvrir ses genoux de glace, afin de réduire l’inflammation des articulations. Ces deux graves blessures sont les causes essentielles d’un retour souvent retardé sur le sol européen. C’est finalement à Villarreal qu’il retrouva le Vieux Continent. Le président Fernando Roig paya 11 millions pour acquérir ses services, le 25 juillet 2009. Et le débours valait le coup : pour sa première saison en Liga, Nilmar marqua 11 buts.

Cette saison-ci, le premier match de championnat marqua un tournant pour lui. Le sous-marin jaune loupa son match d’ouverture en championnat (1-0), chez les promus de la Real Sociedad. L’entraîneur JuanCarlosGarrido avait aligné le seul Rossi en pointe et laissé le Brésilien sur le banc. Pour le match suivant, il changea son fusil d’épaule et aligna le duo Rossi-Nilmar avec un 4-0 à la clef. La machine était lancée. Nilmar fait aujourd’hui l’objet de nombreuses convoitises. Le Real Madrid, notamment, est sur la balle…

PAR DANIEL DEVOS

Vitesse, changement de rythme, et sang-froid : un résumé de celui qui plaît beaucoup au Real Madrid.

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