Nikola Mirotic : le nouveau Toni Kukoc

Stephen Curry, James Harden ou Russell Westbrook : impossible de prédire lequel des trois va être élu MVP de NBA alors que le lauréat de l’Espoir de l’Année est connu depuis des mois. Du moins, semblait connu car le favori, Andrew Wiggins, des Minnesota Timberwolves, doit tenir compte de Nikola Mirotic, la sensation des Chicago Bulls depuis plusieurs semaines. Après quatre premiers mois hésitants, l’avant de 24 ans a éclaté, passant d’une moyenne de 6 points à 21. Surtout, Mirotic a surpassé tous les joueurs de NBA, en points et en fautes provoqués, dans le dernier quart d’heure, alors qu’il est rare qu’un jeune soit aussi décisif dans le money time.

En l’absence de ses coéquipiers blessés, Derrick Rose, Taj Gibson et Jimmy Butler, l’Hispano-Monténégrin a pris les commandes des Bulls grâce à un jeu très polyvalent puisqu’il excelle sous le panier comme à distance. Avec son 2m08, il est quasiment impossible à contrer. Etrangement, seuls ses tirs à trois points, qui constituent justement son principal atout, ont été moins bons en mars avec une moyenne de 26,3 % seulement. Il a mieux dirigé le jeu, progressé en défense et dans les rebonds. Mirotic est devenu le nouveau Toni Kukoc, le Croate qui avait brillé aux côtés de Michael Jordan aux Chicago Bulls dans les années 80.

Tomas Van Den Spiegel n’est guère surpris par les performances de Mirotic. Il connaît le basketteur barbu, puisqu’ils ont joué ensemble au Real Madrid de 2008 à 2010.  » Nikola n’était encore qu’un adolescent mais on voyait déjà qu’il était né pour jouer au basket « , explique Van Den Spiegel.  » Il prend toujours les bonnes décisions, son tir est mortel et il possède une grande intelligence de jeu. Il a évolué en catégories d’âge du Real à partir de 14 ans mais il a stagné les premières années, y compris sur le plan physique, parce qu’il a eu du mal à s’intégrer.

Zan Tabak, un ancien joueur de NBA, qui est entraîneur adjoint au Real, disait souvent qu’il ne savait pas sauter. Il n’a éclaté qu’à l’arrivée au poste d’entraîneur principal d’Ettore Messina (la version basket deJosé Mourinho, ndlr). Il a gagné deux Coupes d’Espagne, en 2012 et en 2014, un titre en 2013 et a été élu MVP de cette même saison.

Je ne suis donc pas surpris par son succès en NBA, dès sa première saison. Il mérite davantage le titre de Jeune de l’Année qu’Andrew Wiggins. Celui-ci se distingue certes à Minnesota mais c’est la plus mauvaise équipe de NBA tandis que Mirotic hausse le niveau des Bulls, qui sont parmi les quatre meilleures formations de l’Est.  »

PAR JONAS CRÉTEUR

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