Ne pas rester un ÉTERNEL ESPOIR

Fin de saison dernière, Thomas Chatelle est passé en trois mois de l’enfer au paradis ! En avril son président lui annonçait qu’il était préférable qu’il se cherche un nouveau club. Il fallait faire le choix entre lui et Mirsad Beslija. Financièrement, c’était un luxe pour le club de s’offrir deux joueurs aux profils trop identiques. C’est alors que le staff sportif décida de donner à Thomas la chance de s’exprimer en soutien d’attaque et Genk remporta les huit dernières rencontres de la compétition. Le président s’empressa de revoir son jugement et Thomas fut invité à signer une prolongation de contrat jusqu’en 2006 !

Le Bruxellois avait pu mesurer toute la caducité de sa profession… Lui le petit surdoué, débusqué un jour par Johan Boskamp chez les Minimes du collège Saint- Michel, il avait rêvé durant toute son enfance d’être un jour footballeur professionnel.

Le Bos ne s’était pas trompé. Thomas signa son premier contrat pro à 16 ans et demi à Gand ! Trois mois plus tard, il était le coéquipier de son idole Marc Degryse face au Germinal Ekeren. Un vrai conte de fées qui propulsait Thomas dans le cercle des enfants prodiges du football à l’image des Paul Van Himst, Enzo Scifo, Waler Baseggio, Grégory Dufer, Vincent Kompany, tous alignés en équipe fanion bien avant leur dix- huitième année.

Depuis, Thomas a déjà plus de 100 matches en D1 à son compteur mais constate avec lucidité :  » Je n’ai pas encore réussi ! A 22 ans, compte tenu des promesses que je laissais entrevoir adolescent, je devrais être plus loin. Je dois absolument confirmer. Ne pas rester un éternel espoir. Acquérir surtout plus de sérénité dans mon jeu « .

C’est vrai qu’après un départ fulgurant, Thomas a piétiné ! Mais les blessures ne l’ont guère épargné : opération de l’épaule, décollement osseux et pubalgie récurrente. Trois demi-saisons de perdues sur quatre, c’est trop ! Heureusement que l’équipe des Espoirs était là pour le maintenir à un bon niveau. Issu de la génération Thomas Buffel, il a fait partie de toutes les équipes représentatives, filière classique pour nos jeunes talents. Il a surtout été formé à la dure pendant quatre ans à Malines avec Franky Vercauteren :  » Il n’était jamais satisfait. Son exigence et sa rigueur sont inflexibles. Avant qu’il ne te congratule, les poules auront des dents ! C’est sûrement là que j’ai puisé cette force mentale dont j’ai eu tant besoin pour sortir du trou à Genk fin de saison dernière « .

Il faut aussi dire que Thomas a toujours été merveilleusement entouré familialement. Un père ingénieur qui adore le foot, une maman  » comme on en rêve  » (dixit Thomas), deux s£urs et un frère (il est le deuxième enfant). Ses parents ne se sont jamais opposés à son rêve d’enfant. Tout a été mis en £uvre pour le soutenir et l’amener à terminer ses humanités en latin-math, s’il vous plaît, la D1 des études secondaires.

Tout comme Justine Henin, il put heureusement bénéficier du statut de sportif de haut niveau reconnu par le gouvernement de la Communauté française. En pratique, cela le dispensait de certaines heures de cours à charge pour lui de se rattraper. Thomas fut un très bon élève, très organisé et perfectionniste.

Désormais, Thomas a décidé de se prouver qu’il a l’étoffe d’un futur patron : » J’ai du MarcWilmots en moi, j’ai une âme de meneur. Chez les jeunes, je l’ai démontré plus d’une fois ! Chez les adultes, c’est une autre dimension. Cela se construit et je m’y attelle « .

Sa base technique lui permet incontestablement de revendiquer un poste d’orienteur de jeu. Explosif et lucide dans la reconversion offensive, il devra cependant encore s’améliorer dans le travail défensif. La volonté y est mais on sait combien le placement et le dosage des efforts sont primordiaux dans ce genre d’exercice. Rayon pression, il sait que ses dirigeants et entraîneurs ne croient qu’à ce qu’ils voient :  » Ils ont compris qu’ils avaient encore besoin de moi. A moi de prouver maintenant que je leur suis indispensable « .

par André Remy

 » J’ai du WILMOTS EN MOI « 

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