Né au Nou Camp

Pour la deuxième saison de rang, le jeune Anderlechtois (20 ans) est prêté à Zulte Waregem. Blessé, il n’avait pas assez joué…

Il s’appelle en réalité René Sterckx y Calle, fils du Belge Marcel Sterckx et de l’Espagnole Antonia Calle.  » Mon épouse tenait absolument à accoucher près des siens « , observe le paternel.  » René a vu le jour à la maternité San Joan de Deo, sur les hauteurs de Barcelone. De la chambre, on avait une vue imprenable sur le Nou Camp, stade du Barça. Sur la toute première photo que j’ai prise de lui, on aperçoit d’ailleurs la vaste enceinte en toile de fond. On ne s’étonnera pas qu’il porte les Blaugranas dans son c£ur. Sa chambre est toujours tapissée de posters de Xavi, Iniesta et Messi… même si son préféré est Cristiano Ronaldo, le meilleur ennemi de ce trio « .

En Belgique, le petit René signe sa carte d’affiliation, à l’âge de 6 ans, dans le club le plus proche du domicile, à Strombeek. Dès sa deuxième saison en Diablotins, il est repéré par les scouts anderlechtois, René et Johnny Peeters, à l’occasion d’un stage de Toussaint organisé par le Service des Sports de la Ville de Bruxelles au Petit Chemin Vert, à Neder-over-Heembeek.  » Je tenais à ce qu’il joue d’abord dans un environnement familier « , explique le papa.  » Même si j’ai toujours eu la fibre anderlechtoise, je n’ai pas voulu d’un transfert à Neerpede. A l’occasion de sa première année en Pré-minimes, je lui ai toutefois permis de suivre un entraînement par semaine au RSCA. Comme il était conquis, la mutation s’est faite en bout de saison.  »

Un entrejeu à lui seul

Il est vrai que le jeune gaillard dominait déjà tout le monde :  » C’était un entrejeu à lui seul « , dit admiratif Félicien Vanderheyden, le responsable de la cellule des jeunes chez les banlieusards bruxellois, qui eut le garçon sous ses ordres durant deux ans.  » Il n’y en avait que pour lui : il demandait le ballon en défense, remontait le terrain et marquait ou faisait marquer un partenaire, aussi simple que ça. Je n’avais plus entraîné un phénomène pareil depuis Jean-Marc Voets, passé de chez nous dans les rangs du Racing Jet Bruxelles dans les années 80 et Ken Leemans durant la décennie suivante. Lui aussi surclassait ses coéquipiers, avant de prendre son envol au FC Malines avant d’aboutir à Roda Kerkrade puis à Venlo. A mon sens, René est appelé à une carrière plus prestigieuse encore. Ce n’est pas un hasard si les Mauves lui ont fait parapher un nouveau contrat au lieu de le vendre, comme ils viennent de le faire avec Arnaud De Greef, transféré définitivement à Westerlo.  »

A Neerpede, René Sterckx fut confié notamment à la science de l’entraîneur des U11 Ludo Kums, papa de Sven qui milite de nos jours au KV Courtrai.  » Mon fils était sans doute plus fin techniquement et un peu plus rapide que René « , avance-t-il.  » Mais celui-ci avait un coffre formidable et un tout bon tir. Ce qui les rapprochait, c’était l’envie de faire carrière. Ils étaient très appliqués sur le terrain et vivaient déjà comme des pros alors qu’ils étaient à peine adolescents. Cette discipline leur aura permis de s’élever dans la hiérarchie et ce n’est probablement pas fini puisqu’ils sont encore très jeunes « .

Six mois d’indisponibilité

Après avoir suivi la filière classique au Sporting, Sterckxke arrive au bout de son apprentissage chez les Espoirs, drivés par Johan Walem en 2008-09. Jo a un faible pour lui ainsi que pour Hervé Kagé, pourtant repêché du diable-vauvert. Une année plus tard, il voit son travail récompensé sous la forme d’un contrat professionnel. Au milieu, la concurrence est cependant rude chez les Mauves et, pendant l’été 2010, la direction lui propose une transfert d’un an à Zulte Waregem, histoire d’accumuler du temps de jeu en D1, ce qui lui avait toujours été refusé au Parc Astrid.

Au stade Arc-en-ciel, le garçon trouve d’emblée ses marques. Et comme tous les prêtés qui se respectent, il met un point d’honneur à flamber contre le Sporting. Le 28 août, à l’occasion du déplacement des Flandriens au stade Constant Vanden Stock, il est le meilleur des visités. A un fifrelin du terme, il a même le but du 0-1 au bout des crampons mais sa frappe, un peu trop croisée, passe à côté de la cage défendue par Silvio Proto. La suite, hélas, est nettement moins heureuse. Fin octobre, au Lierse, il est victime d’une déchirure des ligaments internes du genou. Il lui en coûte six mois d’indisponibilité. Ce n’est qu’en fin de campagne qu’il refait son apparition aux entraînements.

 » Ses débuts avaient été extrêmement prometteurs « , poursuit papa Marcel.  » Malheureusement, en raison de sa longue absence, Anderlecht n’a pas eu l’opportunité de le juger. C’est pourquoi une nouvelle expérience d’un an au Gaverbeek est idéale pour toutes les parties. René retrouve un entourage qu’il connaît et il est à nouveau en pleine possession de ses moyens, désireux de disputer un bon championnat. S’il est épargné par la poisse, il peut devenir avec son club l’une des agréables surprises de la saison « .

PAR BRUNO GOVERS – PHOTO: IMAGEGLOBE

 » Couvé par Walem, il a été prêté en Flandre mais doit toujours confirmer sa démonstration à Anderlecht d’août dernier… « 

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